Essai : Toyota Supra : il faut sauver les boîtes manuelles !

Quel plaisir ! Cela faisait des mois que nous n’avions plus trouvé de voiture à notre goût. Il faut dire que les petites sportives quittent petit-à-petit les catalogues des marques sous prétexte d’un manque de rentabilité. La taxation excessive des gros moteurs pousse également certains jouets à 4 roues vers la sortie. Alors réjouissons-nous et profitons à fond des rares opportunités qu’il nous reste en dehors du très haut de gamme…

Celle qui nous intéresse aujourd’hui s’appelle Supra 3.0 l Lightweight et se présente à nous en boîte manuelle. Une boîte et un embrayage inédits qui ont été spécialement conçus pour ce modèle alors que les suspensions ont été réajustées en fonction des nouvelles performances de la transmission manuelle. La version Lightweight bénéficie d’un allègement visant à atteindre une réduction totale de 38,3 kg, par rapport au poids à vide du modèle 3.0 BVA. Le montage de la nouvelle boîte de vitesses manuelle et des nouvelles jantes en alliage de 19 pouces permet de gagner 21,8 kg; le poids est encore réduit de 16,5 kg grâce au remplacement du système audio et à la suppression de la sellerie en cuir, du réglage électrique et du soutien lombaire des sièges.

J’aime bien

On se sent immédiatement à son aise à bord de la Supra. La position de conduite est parfaite et l’environnement du conducteur est propice à la conduite. Le levier de vitesses tombe parfaitement sous la main droite et sa consistance rappelle celle des… BMW. Ce qui est logique puisque, rappelons-le, la Supra est basée techniquement sur la BMW Z4 dont elle emprunte le châssis mais également le moteur 6 cylindres en ligne de 340 ch et la transmission. Voilà donc une formidable machine à rouler qui nous a enchanté tout au long de ces quelques jours d’essai. Confortable et plutôt discrète en matière de sonorité, elle permet de profiter du couple généreux de 500 Nm pour rouler de manière décontractée sur un filet de gaz.

Plutôt malin

Par contre, dès que la route se fait sinueuse, son moteur s’éveille dans un grondement sourd et elle enquille alors les virages avec appétit en laissant gentiment son train arrière dériver si ‘on a opté pour la position Sport des modes de conduite. Il est même possible d’opter pour la nouvelle fonction Hairpin+ qui est conçue pour permettre une conduite plus libre et gratifiante, notamment dans les virages serrés en montée (plus de 5 %) avec un revêtement à fort coefficient de frottement. Bref on s’amuse beaucoup au volant de cette Toyota à la direction parfaitement calibrée et au freinage suffisant. Mais ce qui nous a le plus épaté, c’est la consommation puisqu’à l’issue de nos deux heures de séance très sportive, la consommation s’élevait à 10,5 l/100 km là où notre GT86 personnelle réclame 9,5 l !

J’aime moins

Cette voiture de puriste n’aime guère les enfants puisqu’il n’y a pas de places arrière. Le coffre propose 290 l de volume de chargement ce qui suffira à l’équipage. Mais c’est surtout la visibilité qui complique la circulation en ville sachant que sur les grands axes, ils ne seront pas nombreux à pouvoir vous suivre…

Pourquoi je l’achète

Quel bonheur de tomber encore, de temps en temps, sur d’aussi chouettes voitures-plaisirs. Une propulsion, un   cylindres en ligne et une boîte manuelle, ce sont les ingrédients indémodables pour prendre du plaisir au volant. Dénicher quelques jolies routes ardennaises et votre humeur deviendra aussi rayonnante que celle d’un moine tibétain qui découvre un bouddha géant. Ca tourne, ça freine, ça pousse, mais cela peut aussi rouler gentiment à 70 à l’heure pour profiter d’un paysage ou d’une heure dorée lors d’un coucher de soleil majestueux. Le confort est garanti et l’habitabilité est largement suffisante pour les deux occupants.

Pourquoi je ne l’achète pas

Affichée à 65.360€, cette version Lightweight n’est pas la plus chère du catalogue. Mais ce tarif la met directement en concurrence avec une certaine Porsche Cayman qui possède encore d’autres arguments pour séduire même si, à ce prix, l’Allemande est totalement nue. Et une fois quelques options ajoutées, le prix grimpe à des hauteurs que la Toyota regarde en s’amusant… Véhicule réservé à des couples sans enfants, la Supra se veut avant tout GT. ET malgré sa dénomination allégée, elle ne procure pas le ressenti d’un engin totalement dédié au chrono. Mais par les temps qui courent, ne vaut-il pas mieux opter pour ce genre de monture vive mais pas extrême s’il ne s’agit pas d’aller s’amuser sur circuit ?

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