Pendant des décennies, Mercedes a été LA référence en matière de grande berline et de Diesel. Depuis une dizaine d’années, les SUV sont venus chambouler l’ordre des choses, les berlines sont de moins en moins prisées. La Classe E vient d’évoluer légèrement pour la seconde partie de sa carrière et reste un excellent choix.

Toujours plus techno…
Chez Mercedes, comme chez beaucoup d’autres constructeurs, les nouvelles technologies sont introduites en haut de gamme et percolent sur les autres modèles au fil des ans. Ce qui est évidemment le cas avec cette Classe E qui reprend bon nombre de technologies inaugurées sur la Classe S, dans une version plus compacte et surtout plus abordable. Excellente source de revenus pour la marque, avec plus de 1.200.000 voitures produites à ce jour, la Classe E entre en concurrence directe avec l’Audi A6, la BMW Série 5 ou encore, dans une moindre mesure, les Jaguar XF et Volvo S90. La génération actuelle, apparue en 2017, vient d’être remise à niveau. Extérieurement, l’évolution est mineure et discrète. De nouvelles motorisations hybrides rechargeables ont été ajoutées, tout comme de nouvelles aides à la conduite et des systèmes de sécurité active.

Autre nouveauté majeure, le système MBUX et ses commandes à effleurement sur le volant. Au programme: 2 motorisations essence, 2 Diesel, deux hybrides plug-in et 2 AMG. Si le Diesel n’a plus vraiment la cote, le moteur de la 220d est certainement l’un des meilleurs moteurs Diesel jamais produits. Du haut de ses 2 litres de cylindrée, il développe 194 ch et un couple de 400 Nm à 1600 tr/ min. Très souple, il se marie bien à la boîte automatique 9 rapports. Même si les palettes sont présentes, le mieux est de laisser la boîte faire tout toute seule, même si elle peut parfois être hésitante. Le 0 à 100 ne demande que 7,3 secondes, dans un confort total et absolu. La consommation est on ne peut plus raisonnable, variant entre 6,0 et 6,8 au cours de notre essai, avec des valeurs le plus souvent proches de 6,2 l/ 100 km. Vu le poids, les équipements et les performances dont la voiture est capable, cela montre bien la qualité du travail réalisé par les ingénieurs de la marque. Esthétiquement, la Classe E est inoffensive et peut aussi bien être voiture de PDG que taxi de luxe. A tel point qu’il faut vraiment faire attention pour la remarquer et faire la différence avec une Classe C et une Classe S. Ensemble, cela saute immédiatement aux yeux. Séparément, c’est beaucoup plus complexe et revient à un jeu des 7 erreurs entre les différentes catégories. Certains apprécieront ce mimétisme de gamme, d’autres moins… nous, nous l’apprécions car le style est aussi élégant que discret.

La Classe E est idéale pour abattre des centaines de km dans un confort absolu. Autoroute, virages serrés ou ville, elle est absolument imperturbable. A l’intérieur, le tableau de bord est constitué de deux écrans de 12,3’’. L’écran central est désormais tactile et obéit au doigt et à l’œil. Il permet par exemple de sélectionner l’une des 64 couleurs de lumière ambiante ou être aux petits soins lorsque vous dites « salut Mercedes… ». Il est également possible de l’utiliser via les boutons situés sur le volant ou encore le touchpad situé sur la console centrale. Les commandes de climatisation sont situées juste en dessous de l’écran central et commandées par des bons vieux boutons qui respirent la qualité. Notre voiture d’essai était équipée de sièges à réglages électriques aux commandes situées sur les portières, sauf le réglage lombaire, situé sur le côté du siège. Ils sont bien à l’image de la voiture, très confortables et disposent d’une infinité de réglages. La commande de vitesses située derrière le volant, à droite, là où tous les autres constructeurs (sauf Tesla) placent la commande d’essuie-glace, permet de dégager de grands espaces dans la console centrale et améliorer le confort des passagers. Le nombre de prise de charge est important et il y a même une recharge par induction pour le téléphone, bien cachée.

J’aime bien
La Classe E 220d n’est pas une sportive, certes, mais en mode « sport » ou en configuration individuelle, elle propose un comportement agréable, avec une direction à la sensibilité plus importante qu’en mode « confort ». Le coffre offre 540 l de capacité, avec des formes très géométriques facilitant son usage. Le toit vitré et ouvrant sur la partie avant s’intègre bien à la ligne de la voiture et rend son habitacle très lumineux, encore plus agréable à vivre. On a vraiment envie d’en prendre le volant et de faire 1.000 km d’une seule traite, en sachant qu’on sera encore frais à l’arrivée. La combinaison de teintes bleu Cavansite métal et le cuir Nappa brun et noir lui va à ravir !

Plutôt malin
La Classe E offre un confort de très haut niveau. L’aérodynamique poussée évite les bruits et turbulences aérodynamiques. Toutes les commandes sont feutrées et les suspensions sont à la fois souples et d’un bon maintien. La navigation est d’une grande précision et vous mène à bon port sans coup férir. Les vitres arrière surteintées apportent un confort supplémentaire aux passagers.

J’aime moins
L’utilisation de toutes les fonctions n’est pas toujours intuitive et la navigation entre les différents niveaux des menus pas des plus aisées. La particularité Mercedes de positionner le levier de vitesses où se trouve habituellement la commande des essuie-glaces demande un peu d’habitude. L’aspect de la garniture de tableau de bord fait un peu trop « plastique » pour une voiture de ce prix, surtout en comparaison avec le cuir « Artico » qui se trouve à seulement quelques cm.

Pourquoi je l’achète
La Classe E fait preuve d’un grand raffinement et est très facile à conduire. Le système Hi-Fi Burmester Surround-Soundsystem transforme la Classe E en salle de concert, il ne faut pas hésiter à cocher la case sur la longue liste des options. Le kit carrosserie et les bossages de capot dynamisent les lignes et lui vont à ravir.

Pourquoi je ne l’achète pas
S’il est possible de configurer une classe E très facilement, il est clair que cela a un coût. Dans le cas présent, notre modèle d’essai était bardé de pas moins de 20.000 € d’options ! L’expérience de conduite est très agréable mais pas très « sportive ». Même en finition AMG, posée sur des roues de 20’’ et des ailes élargies, la direction n’est pas aussi communicante que certaines de ses concurrentes. (Texte: Dimitri Urbain – Photos: Pierre Fontignies)
