Essai: Ford S-Max 2.5i HEV ST-Line: retour aux fondamentaux

On me demande parfois pour quelle raison j’essaye telle ou telle voiture. Je tente tout simplement de varier le plus possible les marques et les modèles pour avoir une vue d’ensemble de la production actuelle. Et je tombe parfois sur des modèles délaissés, qui mériteraient pourtant davantage d’attention. A l’image du Ford S-Max, l’un des derniers représentants de la catégorie des monovolumes.

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Véritablement en voie d’extinction sur nos vieux continent, le monospace conserve de nombreux adeptes aux Etats-Unis et dans bien des pays asiatiques. On pense au Kia Carens qui continue sa carrière en Chine et au Moyen-Orient ou au Carnival/Sedona toujours vendu au Brésil, en Chine, en Afrique du Sud ou encore en Australie. Le Honda Odyssey est toujours commercialisé en Australie, en Nouvelle-Zélande aux Etats-Unis et en Corée. Lexus rebadge le Toyota Alphard en LM pour les marchés asiatiques alors que Mitsubishi propose un Delica D:5 sur son marché intérieur sur lequel Nissan dispose des Serena et autres Elgrand. Et puis au Etats-Unis, la star demeure le Chrysler Pacifica qui n’a plus de concurrence parmi les autres marques made in US.

Mais revenons à ce Ford S-Max dans sa finition S-Line. Calandre et boucliers ont eu droit à un petit coup de botox après cinq ans de carrière, renforçant l’agressivité du kit carrosserie. Cette version hybride est copiée sur la Mondeo avec une technologie puisée chez Toyota et qui passe ici par un gros moteur de 2488cc Duratec fort de 190 chevaux pour un couple de 370 Nm. De quoi signer un 0 à 100 km/h en 9″8 et atteindre une vitesse maximale de 185 km/h mais ce qui intéressera plus particulièrement les éventuels amateurs de ce 7 places, c’est de savoir qu’il ne présente que 128 g de rejets de CO²/km.

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J’aime bien

Je trouve le style de ce S-Max S-Line assez réussi avec une belle calandre noire et un bouclier avant expressif. Les jantes, les bas de caisse et les rétroviseurs peints lui donnent une belle allure et l’arrière n’est pas en reste avec des feux aux plastiques foncés. En résumé, il a plutôt bien vieilli extérieurement et je trouve ses lignes plus harmonieuses que celles de certaines nouveautés électriques en forme de boîtes à chaussures. A l’intérieur, c’est moins évident même si l’écran central et les quelques boutons de commandes sont dans l’air du temps. C’est plutôt le layout de certaines indications qui semble daté mais l’on s’y fait et finalement, ce classicisme ravira les opposants au tout-à-l’ écran!    

Plutôt malin

La force de ce S-Max, aux lignes plus dynamiques que son grand frère le Galaxy, lui aussi toujours au catalogue de la gamme en Belgique, réside dans son habitabilité! Il y a bien évidemment 7 places disponibles mais c’est surtout dans une configuration classique pour cinq personnes que ce monovolume se révèle astucieux; parce que les 5 occupants bénéficient d’espace et de luminosité comme dans aucun autre engin de ce prix. Mais également parce que des astuces sont disséminées un peu partout dans l’habitacle dont des rangements en quantité largement suffisante et un toit panoramique qui ravira les occupants des places arrière lors des passages dans des décors spectaculaires. Le coffre atteint alors 700 litres et l’on ne se pose jamais la question de savoir ce que l’on va devoir laisser à la maison…

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J’aime moins

Si les SUV sont souvent pointés du doigt pour leur masse, ce monovolume ne peut pas y échapper non plus. Avec 1900 kg sur la balance, il exige pas mal d’énergie pour se mouvoir et se rappelle à votre bon souvenir lorsque vous tentez de réveiller les 190 ch annoncés. Une certaine lenteur de la boîte automatique n’aide pas à augmenter l’adrénaline au volant. Bref, il ne faut pas totalement se fier à son look, le S-Max n’est pas du genre dynamique.

Pourquoi je l’achète

Par contre, il marque de gros points au niveau de la consommation avec une moyenne de 6,5 l/100 km à l’issue de nos 500 km d’essai menés sans jamais me soucier du poste carburant. Une gageure connaissant son poids mais la preuve que tout ne doit pas nécessairement passer par des hybrides rechargeables. Affiché à 44.620 euros tvac, ce monovolume au look sportif est sans concurrence. Il plaira aux adeptes de l’automobile raisonnable qui ont besoin d’espace et de volume sans vouloir à tout prix en avoir une plus grosse que le voisin. Une vision des choses que l’on nous annonce en voie d’extinction. On remercie Ford de participer à la diversité de l’offre mais si cet état d’esprit semble condamné à moyen terme.

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Pourquoi je ne l’achète pas

Le choix d’un monovolume demande davantage de justification que celui d’un SUV où, bien souvent, les conducteurs sont, la plupart du temps, seuls au volant. Catalogué davantage comme une camionnette, il exige quelques concessions en termes de ressenti au volant. En ville, il demande davantage de place pour le stationnement. Pourtant, si vous êtes amené à déplacer régulièrement plus de 4 personnes, le S-Max doit inévitablement faire partie de votre liste d’achat.

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