Si les Mercedes EQE et EQS m’ont permis de goûter finalement à l’électrique en évitant l’anxiété d’autonomie, la version SUV de l’EQS me laisse un rien dubitatif. Véritable mastodonte, il joue la carte du gros SUV sans vergogne, sachant que ce type de carrosserie rencontre encore et toujours du succès auprès des conducteurs ayant manqué de reconnaissance dans leur enfance. Toujours est-il qu’il nous garantit un confort et un luxe inégalés dans un silence confondant. Mais pour acquérir ce vaisseau amiral 100% électrique, il vaut mieux avoir un compte en banque bien garni.

Avec son empattement généreux de 3,21 m, le EQE SUV propose une habitabilité impressionnante à toutes les places. Basé sur la plateforme EVA2 de la berline EQS, il joue sur les mêmes cordes que cette dernière mais à une hauteur plus adaptée aux standards actuels puisque la garde au toit à l’arrière gagne 8 cm par rapport à celle de la berline précitée. Et comme la banquette arrière est réglable en longueur sur 13 cm, on peut bénéficier d’un espace de vie digne d’une tête couronnée. Avec la banquette reculée au maximum, le coffre conserve 645 l de volume de chargement.

J’aime bien
Je ne vais pas vous cacher que j’ai été déçu en constatant que ce EQS SUV 450+ n’avait pas l’hyperscreen facturé, il est vrai, 8712€. La planche de bord est alors des plus classiques et cela enlève le côté futuriste tellement apprécié par mes passagers sur les EQE et EQS. Cela dit, il reste deux écrans qui assurent parfaitement le travail. Devant moi, l’affichage propose une large amplitude de propositions entre différents habillages des cadrans, la carte du GPS sur toute sa surface ou encore un écran minimaliste qui a souvent notre préférence. L’affichage tête haute propose la réalité augmentée du GPS pour laquelle il faut un temps d’adaptation avant de l’apprécier pleinement. Pour le reste, la positon de conduite est parfaite et l’on aligne les kilomètres sans fatigue et sans anxiété puisque l’autonomie de ce 450+ atteint facilement les 450 km.

Plutôt malin
Equipé du Dynamic Select, l’EQS SUV de notre essai disposait de 4 modes de conduite : Eco, Confort, Sport et Individual. Sur autoroute, j’ai privilégié le mode Eco pour tenter d’économiser de précieux kWh mais cela ralentissait fortement ma progression tout en facilitant le respect des limitations de vitesse. Le mode Sport privilégie la réactivité de la mécanique mais c’est le mode Confort qu’il faut privilégier pour jouir au mieux de toutes les qualités de ce Mercedes.

J’aime moins
Grâce aux palettes cachées derrière le volant, on peut forcer la régénération mais surtout compenser le freinage qui nous a semblé trop faible pour la masse totale de l’engin. On peut également opter pour la régénération intelligente qui tient compte d’un certain nombre de données fournies par les caméras et les différents capteurs pour ralentir l’EQS SUV en fonction de l’angle des virages ou des automobilistes présents devant moi. On s’y habitue rapidement et j’en ai même oublié de freiner à certains moments…

Pourquoi je l’achète
Contrairement aux modèles d’une marque américaine qui manquent totalement de personnalité et de caractère, le Mercedes EQS SUV propose les qualités intrinsèques de la marque à l’étoile dans un emballage totalement à la page. Tous les occupants sont choyés et disposent d’une habitabilité et d’un luxe assez remarquables. Le conducteur dispose de tout l’équipement nécessaire pour avaler les kilomètres et l’autonomie disponible ne devrait pas l’inquiéter au moment de quitter son domicile pour se lancer dans un long périple. Le volume du coffre va de 645 à 2100 l et justifie un peu la taille excessive de ce SUV électrique. Du côté de la consommation, j’ai signé une moyenne de 19,5 kWh / 100 km sans jamais avoir abusé de la puissance.

Pourquoi je ne l’achète pas
119.427€, c’est la somme qu’il faut aligner sur le chéquier pour posséder ce EQS SUV dans sa finition Luxury Line qui constitue le modèle d’accès à cette gamme. Un tarif costaud très éloigné des budgets d’une famille moyenne. Voilà donc un nouveau véhicule de rêve proposé par Mercedes en attendant son petit frère, le EQE SUV annoncé comme plus raisonnable. Et je ne vous parle même pas du prix des options… Massif et lourd (2695 kg), ce véhicule électrique pèche par un freinage manquant de mordant même si son comportement apparaît au final, plutôt dynamique ; ses 360 ch et son couple de 568 Nm n’y sont pas pour rien. (Photos: Pierre Fontignies)
