Le jour où Abarth nous a invité à découvrir la 500e sur la piste d’essai de Balocco, entre Milan et Turin, il n’a plu qu’une seule fois. De quoi influencer involontairement le ressenti des journalistes présents ce jour-là à qui il était proposé de tester parallèlement la version thermique et la nouvelle venue 100% électrique. Au bénéfice de cette dernière, bien évidemment.

Décidément, on sait recevoir chez les Italiens. C’est dans un bâtiment tout neuf que la présentation de l’Abarth 500e se déroule. Une sorte d’auditorium géant traversé par une portion du circuit où plusieurs voitures peuvent stationner en attendant leurs conducteurs. Mais avant de passer à la pratique, revenons quelques instants sur les spécifications techniques de cette citadine sportive 100% électrique. Même si les Italiens se montrent très discrets sur cet aspect, on se doute qu’elle reprend le montage technique de sa petite sœur la Fiat 500e mais dans le cas de ce modèle épicé, le moteur électrique atteint la puissance de 154 ch pour un couple maximal de 235 Nm. Rappelons que la Fiat ne propose que 95 ou 118 ch selon la taille de sa batterie. L’Abarth nous promet un 0 à 100 km/h en 7 secondes. Mais c’est surtout en circulation urbaine que la nouvelle venue devrait se démarquer avec une vivacité remarquable entre 20 et 40 km/h. Avant de l’emmener sur la route, c’est sur la piste d’essai qu’on va effectuer nos premiers tours de roue.

Espace de vie plus généreux
Mais avant cela, c’est dans une 695 thermique que l’on s’installe pour affronter la pluie. Deux boucles sont au programme avec une longue ligne droite, des virages serrés, une chicane, une épingle et même une portion droite de mauvaise route typiquement belge. On retrouve le côté caractériel de cette petite bombe qui nous plait tellement mais qui traumatise certains collègues. Le train avant n’en fait qu’à sa tête mais la sonorité éveille les sens et le maniement approximatif de la boîte de vitesses nous replonge dans les années 90 avec délectation. Même si on se doute que la majorité des utilisateurs de cette Abarth ne l’exploite jamais dans de telles conditions extrêmes.

On laisse les clés de la belle orange avec regrets et on monte à bord d’une 500e. La position de conduite est meilleure. On a davantage de place pour se mouvoir et l’habitacle est emprunté à la 500 électrique ce qui permet de disposer de deux grands écrans : un central, tactile, consacré à l’infodivertissement de 10,25 pouces et un petit TFT de 7 pouces devant le conducteur avec des graphiques typiquement Abarth. Le ciel de toit noir ainsi que les montants de pare-brise, les superbes sièges sport, les surpiqûres colorées et le volant gainé de nubuck, très agréable à manipuler, participent à l’ambiance unique de cette Abarth d’un nouveau genre. Une fois cet environnement appréhendé, l’heure est venue de s’élancer pour trois tours du même parcours toujours aussi détrempé.

Sur des rails, en poussée continue
On débute par une longue courbe prise en pleine accélération avant la ligne droite et la première chicane. La poussée est linéaire et… absolument pas spectaculaire. On a de la puissance mais elle est parfaitement canalisée et les sensations sont assez plates. Il faut évidemment faire totalement confiance aux freins en l’absence de boîte de vitesses et c’est aussi un élément des électriques qui nous perturbe. Il faut dire qu’on a appris à conduire en se servant du frein moteur, l’Opel du paternel n’étant pas des mieux loties en matière de système de freinage mais fermons cette parenthèse. Les quelques courbes étroites prises ensuite nous permettent de constater très vite que le comportement de l’Abarth électrique est bien plus serein que celui de son aînée.

Le train avant est parfaitement contrôlé par les systèmes électroniques et ceux-ci interviennent bien plus discrètement que sur la thermique. De quoi rassurer les futurs utilisateurs qui ne craindront plus les morsures du scorpion. Sur la partie « pourrie » de la piste, on constate également l’excellent travail des suspensions qui absorbent bien plus facilement les bosses et les trous de la chaussée. Enfin, l’épingle nous permet d’apprécier la direction très directe et l’angle de braquage plus court. Bref, cette Abarth 500e se révèle bien mieux conçue que les 595 et 695 que l’on connait pourtant sur le bout des doigts.

Future reine de la ville ?
Vous l’aurez compris, l’Abarth 500e coche de nombreuses cases pour devenir la coqueluche des amateurs de technologie moderne. Et accessoirement de voitures électriques, avec ou sans toit puisqu’elle est également proposée en version cabriolet. Par ailleurs, il est possible d’opter pour trois modes de conduite : Turismo, Scorpion Street et Scorpion Track. Le premier permet une accélération plus douce mais dispose d’une puissance plus faible. Les modes Turismo et Scorpion Street proposent une conduite « une pédale » plutôt bien gérée. De quoi permettre à cette citadine d’améliorer l’autonomie annoncée à 265 km, grâce à sa batterie de 42 kWh (puissance de charge 85 kW maxi). Avouons également qu’on ne ressent pas trop que cette courte berline (3,63 m) affiche 1.400 kg sur la balance. On se montrera plus circonspect à propos du générateur de son inspiré du célèbre échappement Record Monza. Il n’est pas très audible de l’intérieur mais si c’était le cas, on comprend mal l’intérêt de provoquer du bruit dans une voiture électrique. A un moment donné, il faut assumer ses choix !

Sans révolutionner le genre, mais en jouant pleinement sur un emballage marketing plutôt bien ficelé, la nouvelle Abarth 500e propose tout ce qu’il faut pour séduire une clientèle citadine branchée. Au rayon du tarif, la version le moins chère de la nouvelle venue s’affiche à 37.790€, ce qui reste plus onéreux qu’une Mini Electric proposée à 36.500€, mais avec une batterie de seulement 32,6 kWh.
