Essai : Lexus LBX : le luxe en réduction

Arrivée sur la marché à la fin de l’année 2023, la petite Lexus n’était pas encore passée entre les mains de la rédaction. Nous avons voulu réparer cet oubli et nous n’avons pas été déçus. Même en sachant que sa base technique est une Yaris Cross, cette LBX est suffisamment redessinée et transformée pour légitimement prétendre au patronyme teinté de luxe qui est le sien. Cette mini-Lexus a su nous séduire même si elle manque un peu de souffle dans certaines circonstances.

Longue de 4,20 m, la LBX reprend le système hybride auto-rechargeable de sa cousine Toyota et propose également une version à quatre roues motrices. Extérieurement, elle se pare de lignes rondes plutôt gourmandes avec des arches de roues noires, des jantes de 18″ sur les versions hautes qui bénéficient également des 4 roues motrices, pas réellement utiles sous nos latitudes. Dans l’habitacle, on retrouve quelques caractéristiques des produits Lexus comme un tableau de bord très bien fini avec un écran de 12,3″ dans les finitions les plus chères. On peut également trouver des palettes derrière le volant mais on vous avouera que nous n’avons jamais eu l’idée de les utiliser tant cette petite voiture ne pousse pas à la conduite dynamique. Son petit 3 pattes de 1490cc de 136 chevaux n’est pas le plus nerveux et puis sa vocation n’a jamais été très sportive.

J’aime bien

On l’a dit, l’habitacle de cette LBX est plutôt sympa avec un volant bien dessiné qui tombe parfaitement entre les mains du conducteur qui devra malgré tout s’habituer à ses nombreuses commandes. Pour bénéficier des belles finitions aspect « cuir surpiqué », il faut logiquement cocher les bonnes finitions mais le confort d’assise est garanti dans toutes les versions même si le soutien des sièges aurait pu être plus généreux. Le levier de vitesses traditionnel qui trône au milieu de la console centrale  offre un petit côté désuet qui ne devrait pas déplaire à la clientèle visée. Les poignées de portes originales demandent un certain temps d’adaptation sachant qu’on peut soit les pousser en deux temps, soit les tirer pour ouvrir les portes. Au même chapitre, les poignées extérieures ne se tirent pas mais demandent juste un contact du doigt pour se déverrouiller, déroutant.

Plutôt malin

Au-delà de son style bien moins haché que les autres modèles Lexus et qui, à ce titre, nous séduits davantage, on peut également souligner le comportement de la LBX toujours parfaitement à son aise dans la circulation quotidienne. On l’a dit, ce modèle n’est pas spécialement le plus nerveux de la gamme, son petit 3 cylindres manquant cruellement de ressources, mais ce n’est pas pour cela que ce modèle ne supporterait pas davantage de vivacité. Pour votre culture générale, sachez qu’il existe un modèle appelé Morizo RR qui reçoit le trois cylindres 1.6 turbo de la GR Yaris porté à 305 ch avec un à 100 km/h en 5,2 secondes mais sa commercialisation en Europe est plus qu’improbable connaissant l’autophobie écologique de notre vieux continent!

J’aime moins

Logiquement, en sachant que cette LBX est basée sur une Yaris Cross, on ne peut pas attendre de miracles en termes d’habitabilité et de volume de coffre. D’autant que l’ouverture des portes arrière ne facilite pas l’accès aux petites places réservées aux passagers. Avec ses 402 litres, le coffre pourrait sembler volumineux au vu du gabarit de cette petite citadine stylée mais son rebord imposant demande une certaine souplesse pour profiter entièrement du volume disponible. En fait ce litrage est calculé essentiellement en hauteur plus qu’en profondeur. Enfin, comme souvent chez Lexus, il faut un temps certain et pas mal de patience pour s’y retrouver dans les différentes menus et affichages du tableau de bord, ce qui nous a plutôt irrité lorsqu’il a fallu désactiver les surabondants et déresponsabilisants systèmes d’assistance à la conduite.

Pourquoi je l’achète

Disponible en version de base à 31.820€, la Lexus LBX dispose déjà d’un certain niveau d’équipement qui passe par les jantes en alliage de 17″, le système de pré-collision, le régulateur de vitesse dynamique à radar, l’assistance au démarrage en côte, toutes les aides à la conduite imposées par l’Europe, la panoplie complète des airbags, l’écran couleur de 7″ et l’écran tactile de 9,8″, le système audio à 6 haut-parleurs, le volent et le pommeau de vitesses en – faux – cuir… bref un équipement déjà très généreux dès ce niveau de finition initial. La version qui nous était confiée par l’importateur était évidemment une finition haute appelée Cool et actuellement proposée à 38.000€ qui inclus de plus grandes jantes mais aussi un intérieur en cuir (synthétique) mais auquel il faut automatiquement ajouter 860€ si l’on veut éviter le jaune non-métallisé imposé d’office. Des tarifs en baisse depuis sa présentation, c’est peut-être le moment d’en profiter. Agréable à conduire, disposant d’un habitacle soigné et classieux, la Lexus LBX ravira les couples sans enfant où les seniors d’autant que sa motorisation est parfaitement aboutie et qu’elle peut faire des miracles en ville, lorsqu’il est possible de maximiser l’utilisation du mode 100% électrique. A l’issue de nos 700 km d’essai, notre moyenne s’est chiffrée à 5,7 l/100 km…

Pourquoi je ne l’achète pas

Si sa vivacité en berne ne semblera guère un gros défaut à la clientèle à laquelle elle se destine, son habitabilité réduite et son coffre qui demande un peu de gymnastique pour être totalement exploitable seront davantage voués aux gémonies. Son prix freinera probablement certains candidats acheteurs qui ne verront guère l’intérêt de débourser plus pour une auto qui offre les mêmes prestations que la Toyota Yaris Cross pour une fiabilité et une garantie équivalentes.

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