Essai: Renault Arkana E-TECH Hybrid: le SAC à la française

Inventé par BMW, le concept du SAC pour Sports Activity Coupé, a frappé Audi et Mercedes avant de percoler, comme disent les économistes, vers les marques moins élitistes comme Kia avec son XCeed ou encore Toyota avec son C-HR. Cette fois, ce sont les Français qui arrivent avec ce Renault Arkana alors que Peugeot pourrait se laisser tenter en lançant son 4008 (mi-2022) tandis que Citroën est attendu avec un C4 Sporty Cross (fin 2022).

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Vous l’aurez compris, le Renault Arkana joue à fond sur la vague actuelle des crossovers, ces véhicules devenus indéfinissables tant ils croisent les styles entre SUV, coupés et breaks. Ceux qui nous lisent régulièrement savent que nous avons déjà goûté brièvement à ce nouveau venu mais l’occasion était trop belle d’en conserver le volant une semaine pour découvrir ses défauts cachés ou mieux savourer ses nombreuses qualités. On est assez séduits par l’allure générale de l’Arkana qui n’est autre qu’un Samsung XM3 rebadgé. Il s’étire sur la même plateforme que le Captur mais sa longueur est plus généreuse de 31 cm et son empattement de 8. Malheureusement, le TCe 140 n’était déjà plus disponible en parc presse et nous avons dû nous rabattre sur l’hybride non-rechargeable de 145 ch mais heureusement dans sa très réussie finition R.S. Line.

J’aime bien

Ainsi, à l’intérieur, l’ambiance est plutôt agréable même si l’on y retrouve les éléments du Captur. Les plastiques sont soignés et les nombreuses touches de rouge et de faux carbone de la ligne R.S. apportent un côté exclusif à l’ensemble. Le volant est agréable à manipuler mais les versions hybrides sont manifestement privées de palettes. Les sièges réglables électriquement proposent une position de conduite parfaite même s’il nous a fallu un peu de temps pour la trouver. L’écran de 9″3 planté au milieu du meuble de bord est à hauteur des yeux et des boutons physiques sont conservés pour le réglage de l’air conditionné. Bravo Renault!

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Plutôt malin

Mais là où la marque française fait mouche, c’est sur le terrain du plaisir de conduire. Evidemment, nous ne sommes pas au volant d’une Mégane RS mais avouons que cet Arkana fait preuve d’une belle agilité sur la route. Certes, il manque un peu de mordant dans certaines circonstances mais c’est bien là un défaut peu marquant pour son utilisateur ordinaire qui pourra profiter d’une direction suffisamment incisive et d’un châssis plutôt ferme dans les parties sinueuses de son trajet. Le tout est rendu plus rapide et plus subtil en optant pour le mode de conduite Sport sans que cela ne soit caricatural. Et cette version hybride ne souffre que d’un surpoids de 100 kg par rapport à la version classique.

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J’aime moins

Le gros point faible de cet Arkana, c’est sa visibilité vers l’arrière mais c’est le prix à payer pour s’offrir ce look exclusif. On a également pesté plusieurs fois sur l’agrément de cette motorisation hybride qui semble hésiter, selon certaines circonstances, entre ses modes de régénération. Cela entraîne une certaine inertie de l’ensemble qui donne le sentiment que la puissance annoncée n’est pas réellement au rendez-vous.

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Pourquoi je l’achète

On l’a dit, Renault est le premier Français à venir jouer dans la cours des marques Premium. Ses lignes sont réussies et son habitacle donne le change, du moins dans cette belle finition R.S. Line que l’on ne peut que conseiller. Alors si les amateurs du trio teuton pointeront quelques insuffisances qualitatives à l’intérieur, il faudra leur rappeler que la Renault est disponible dès 28.600€ même si la version essayée, particulièrement bien équipée s’affichait à 36.350€. Enfin, du côté des consommations, on a signé une moyenne de 6,3 l/100 km durant les 400 km de notre essai.

Pourquoi je ne l’achète pas

Si nous devions nous laisser tenter par l’achat d’un Arkana, ce serait plus que probablement vers un TCe que nous irions car cette version hybride ne nous a pas pleinement convaincu. La faute à un fonctionnement parfois erratique dans la chaîne de propulsion qui marquait un certain temps avant de comprendre ce qu’elle devait faire. Cela se marquait évidemment lors des accélérations mais également au niveau de la sonorité du moteur. On regrettera également la visibilité vers l’arrière, une certaine sécheresse des suspensions ou encore le manque de certaines touches haut de gamme comme l’ouverture automatique du hayon ou la possibilité d’opter pour un toit vitré mais reconnaissons-le, on peut parfaitement vivre sans cela… (Photos: Pierre Fontignies)

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