Essai Exclusif: Mercedes-AMG E63S 4MATIC+: en profiter tant qu’on peut

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À la suite des dernières retouches adoptées par la Classe E de Mercedes, nous avons pris le volant de sa version la plus extrême, l’AMG E63S, motorisée par un 4.0 V8 de 612 chevaux! Une berline sommitale capable d’avaler des kilomètres de bitume à allure plus que soutenue et ce, qu’elles que soient les conditions climatiques, puisqu’elle peut compter sur ses 4 roues motrices pour fendre la pluie. Une météo infernale que nous avons évidemment rencontrée lors de notre essai. Mais ne brûlons pas les étapes.

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Lancée au printemps 2016, la Type 213 a reçu l’an passé quelques retouches stylistiques lui apportant un sérieux coup de jeune. Optiques avant et arrière retravaillées, intérieur amélioré, de quoi lui permettre d’affronter la concurrence avec sérénité jusqu’à la fin de son cycle de vie. Prenant le contre-pied de la tendance actuelle ne jurant plus que par électrification et hybridation, on a testé la voiture des footeux dont le V8 glougloute gentiment en attendant d’être cravaché. Et c’est vrai qu’il faut un solide compte en banque non seulement pour acquérir ce bel engin mais également pour le nourrir, ses besoins en carburant étant particulièrement conséquents. Mais ne dit-on pas que lorsqu’on aime, on ne compte pas ?

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J’aime bien

Quel bonheur de retrouver une mécanique de haute précision sous le capot d’une voiture. Les amateurs d’orfèvrerie automobile en sont tous conscients, cela risque de devenir aussi rare qu’un mouton à cinq pattes mais sachant cela, c’est d’autant plus jouissif de soulever le capot pour détailler la machinerie. Les deux turbos ont été fixés au milieu du V8 à 90° pour garantir la compacité de l’ensemble mais il faut en assurer le refroidissement avec soin grâce aux échangeurs air/eau. On l’a dit, ce moteur badgé AMG délivre 612 ch et un couple de 850 Nm. Il profite d’une désactivation des cylindres dans une plage de régime comprise entre 1000 et 3250 trs/min en mode Confort, qu’un petit indicateur au tableau de bord vous signale sans que cela ne soit perceptible à la conduite. En descente, lorsque la demande en puissance est nulle, la transmission se désaccouple et le moteur tourne au ralenti sur son élan. Bref, tout est fait pour réduire au maximum les rejets de CO² mais cela ne sera malheureusement pas suffisant pour sauver cette noble mécanique d’une mort annoncée dans les prochaines années.

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Plutôt malin

La boîte automatique à 9 rapports est parfaitement adaptée au moteur. Elle se révèle toujours excellente, quel que soit le mode de conduite adopté. Mais s’il faut souligner une chose, c’est que cette E63S est toujours la plus confortable du trio qu’elle forme avec l’Audi RS6 et la BMW M5.  la suspension pneumatique de cette version sportive fait des merveilles pour assurer un confort d’amortissement inattendu. Plusieurs modes sont prévus (Comfort, Sport, Sport+ et même Race) qui, au fur et à mesure, affermissent les réglages sans pour autant rendre la voiture inconfortable. Notre modèle d’essai était également doté de l’échappement à clapets pilotés offrant des pétarades amusantes au lever de pied. Et puis comment ne pas souligner l’efficacité impressionnante des disques en céramique composite facturés 7200€…

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J’aime moins

Chère, gloutonne et lourde. Voilà les trois défauts de cette voiture exceptionnelle. Les deux premiers n’étonneront personne. Il est difficile de rester sous la barre des 10 l et cela peut grimper largement au-delà des 25 l/100 km si vous fréquentez les autoroutes allemandes pied au plancher ou que vous vous aventurez sur un circuit. Certes, le réservoir de 80 litres vous offre une belle autonomie mais prévoyez dans tous les cas, des pleins à plus de 100 euros. Quant au poids, il se chiffre à 1.880 kg alors que l’ancienne mouture s’arrêtait à 1.770 kg ; sans doute le prix à payer pour une technologie embarquée toujours plus conséquente.

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Pourquoi je l’achète

Un V8 sinon rien. Après la disparition des V12 (même s’il reste un W12 chez Bentley), ce sont les 8 cylindres qui sont doucement envoyés en prépension. Moteur de jouisseur, d’amateur de sensations fortes, ils sont voués aux gémonies par une époque livrée aux pisse-froid. Alors célébrons la joie du pilotage et du chant des cylindres en V à haute vitesse tant qu’il est encore temps. De plus en plus régulièrement remise en cause par les écolos, l’absence de limitations de vitesse sur certains tronçons allemands permet encore de profiter pleinement de pareille mécanique.

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Il faudra aligner les zéros sur le chéquier pour accéder à pareille folie mais on profitera alors d’une E63S au sommet de son art. Que cela soit en termes de comportement, de confort, de technologie, elle symbolise la maîtrise de la firme étoilée dans tous les domaines. Et pour avoir effectué un long trajet en pleine tempête, on peut affirmer que ses 4 roues motrices chaussées de Michelin Pilot Sport4 S réalisent véritablement des miracles pour que chaque déplacement se fasse en toute sérénité, quel que soit le rythme adopté.

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Pourquoi je ne l’achète pas

Je ne dispose évidemment pas de 123.299€ sur mon compte en banque pour m’offrir un tel bijou. Enfin plus exactement 148.697€ si l’on parle de la voiture essayée. Et j’oublie les différentes taxes réclamées par un état qui n’a jamais autant profité du secteur pour s’engraisser alors qu’avec l’autre main, il en rend l’existence quotidienne toujours plus compliquée. Mais c’est un autre débat. Les rares billets préservés risquent également de s’envoler à chaque plein d’essence mais d’un autre côté, vous bénéficierez de l’une des berlines familiales les plus rapides du marché dotée de cinq places sans oublier le coffre de 540 litres.

(Photos : Pierre Fontignies – retrouvez-en davantage sur notre page Facebook)

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