Essai exclusif : Renault Mégane RS Ultime : Y’en a pas pour tout le monde !

1976. C’est le nombre total d’exemplaires de Mégane RS Ultime que Renault commercialise depuis peu. Pourquoi ce chiffre? Tout simplement parce que c’est l’année de création du département Renault Sport. Une entité appelée à disparaître au profit d’Alpine qui se chargera désormais de proposer les modèles électrifiés les plus dynamiques. Une page se tourne et si vous souhaitez profiter d’une dernière aubaine pour acquérir une sportive française à moteur thermique, c’est déjà trop tard! Cette RS Ultime ne propose aucune évolution technique par rapport au modèle habituel puisqu’elle se limite à des modifications esthétiques passant essentiellement par du stripping. Mais quel bonheur de retrouver, le temps d’une courte semaine, les joies du pilotage…

Heureusement, pour concevoir cette ultime version de son modèle le plus sportif depuis la disparition de la Clio RS, Renault s’est basé sur la version Trophy de la Mégane la plus extrême. Sa carrosserie intègre des ailes élargies de 60 mm à l’avant et 45 mm à l’arrière, des extracteurs d’air latéraux, des projecteurs R.S. Vision, un échappement central, une antenne requin, un béquet et un diffuseur arrière. Pour cette série limitée, le traitement de nombreux détails est désormais teinté de noir, comme les logos, les poignées de portes, les encadrements de vitres, les jantes, les enjoliveurs d’ailes, le diffuseur arrière ainsi que la lame F1 du bouclier avant qui reçoit un traitement noir brillant avec un monogramme Ultime.

Sous le capot on retrouve le 1.8 Turbo de 300 chevaux, la transmission automatique EDC et le châssis Cup. Un cocktail assez jouissif qui donne instantanément la banane. Certes, la météo n’a jamais été avec nous durant notre essai si ce n’est durant la séance photo, ce qui nous a valu de superbes clichés de la part de Pierre. Et si l’on précise que l’exemplaire essayé était monté en Bridgestone Potenza  S007 semi-slicks, on comprendra que l’auteur de ces lignes n’a jamais pu exploiter ce bolide jaune à son maximum. Cela ne l’a pas empêché de profiter pleinement de cette mécanique vivifiante, bien loin des paquebots électrifiés trop souvent essayés.

J’aime bien

L’habitacle ne surprend guère, on y retrouve des sièges baquets Recaro au revêtement en Alcantara noir titane du plus bel effet avec leur monogramme R.S. brodé. Les seuils de portes spécifiques et une plaque métallique numérotée viennent compléter le tout. On se sent bien au volant de la Mégane RS Ultime avec une volant à la prise en main agréable avec ses deux manettes de changement de vitesse parfaitement proportionnées. Même si l’ensemble commence à vieillir à cause d’un dessin daté des écrans, cela n’a pas trop d’importance à nos yeux sachant que l’on choisit la Mégane RS pour se faire plaisir au volant et non pour jouer avec ses différents écrans. N’oublions pas non plus les portes arrière et le coffre généreux qui vous permettront de présenter votre achat coup de cœur comme un acte raisonné. Ça peut toujours servir.

Plutôt malin

Le point fort de cette berline sportive est logiquement axé sur son comportement sportif. Pour cela, elle dispose de l’arsenal complet disponible chez Renault Sport à savoir le 1.8 turbo dans sa version 300 ch qu’elle partage avec l’Alpine et avec feue la Trophy, la boîte EDC qui ne nous a jamais convaincu à cause d’une certaine paresse dans parler des moments où elle reprend la main alors qu’on est en mode Sport sans oublier ses roues arrière directrices qui aident le train arrière à avaler les courbes avec appétit. Cela déroute un peu au début mais on s’y habitue très vite. Et si la route est suffisamment sèche et que vous bénéficiez d’un tracé bien large, pourquoi ne pas tester le mode Race qui se passe de l’ESC. Logiquement plus ferme, le châssis Cup ne nous a pas paru excessivement dur en usage urbain mais ce n’était pas l’avis de certaines de nos passagères.

J’aime moins

Comme à chaque fois que l’on se retrouve en présence de cette boîte robotisée, on ne peut s’empêcher de pester. Trop lente à nos yeux, trop intrusive, elle gâche inévitablement une partie du plaisir. Mais le train avant hyper-directionnel et l’autobloquant offrent à cette RS Ultime une efficacité hallucinante qui lui permet de garder la face lorsqu’on la compare à ses uniques concurrentes, la Hyundai i30 N et la Honda Civic Type-R même si la Japonaise demeure à nos yeux la reine de la catégorie grâce à sa boîte de vitesses… manuelle et son châssis soudé au sol en toutes circonstances.

Pourquoi je l’achète

Parce qu’elle donne la banane… Avec ses touches esthétiques spécifiques, la Mégane RS Ultime est proposée en quatre teintes: Noir Étoilé, blanc Nacré, Jaune Sirius ou Orange Tonic. Les plus observateurs auront remarqué le stripping droit qui inclut en plus de manière discrète la date de création de Renault Sport, 1976. Sur la route, la Mégane RS Ultime est un régal à emmener vite et loin. Son petit 4 cylindres turbo pousse de manière linéaire mais se réveille lorsqu’on adopte les modes Sport ou Track. Il accélère de manière franche mais linéaire, les rapports s’enchaînent et le sourire apparait inévitablement sur le visage du conducteur.

Les freins Brembo à étriers rouge se révèlent endurants et performants alors que la direction est suffisamment incisive pour envisager de chouettes moments sur circuit. A condition de prendre grand soin de la transmission fragile si l’on en croit le retour des pistards. Pour ceux qui en feront leur voiture de tous les jours, rassurez-vous car même si elle opte pour le châssis raffermi de la Trophy, cette ultime Mégane thermique sportive conserve un confort très acceptable tout en bénéficiant de 5 portes la rendant  tout à fait vivable au quotidien.

Pourquoi je ne l’achète pas

Parce qu’il n’y en a déjà plus… Cette série limitée était proposée en échange d’un chèque de 52.000€ mais ne vous précipitez pas chez votre revendeur local, le quota de 41 exemplaires destiné à la Belgique est déjà épuisé. Cet essai n’est finalement destiné qu’à vous mettre l’eau à la bouche. Et à nous faire regretter la disparition progressive de ce genre de véhicule 100% plaisir! Du côté des consommations, à l’issue de nos 800 km d’essai, notre moyenne s’est chiffrée à 12 l/100 km mais c’est surtout la séance de photos et ses nombreux demi-tours suivis d’accélérations qui ont fortement augmenté cette moyenne. En conclusion, il faudra désormais se tourner vers la concurrence asiatique pour pouvoir acquérir une berline familiale sportive… (Photos: Pierre Fontignies)

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