Essai : Mazda CX-60 PHEV : A marche forcée

L’électrique chez Mazda, on ne peut pas dire que l’on y ait adhéré totalement. Après un premier exercice assez frileux d’un modèle 100% électrique appelé MX-30, c’est un hybride rechargeable qui a fait son apparition dans la gamme japonaise sous la forme d’un grand SUV davantage destiné au marché américain. Appelé CX-60, nous l’avions essayé en avant-première l’année dernière avant de le retrouver durant une semaine pour le confronter au réseau routier belge et à ses spécificités. Un exercice qu’il n’a pas particulièrement apprécié.

On est toujours frappé de voir à quel point le ressenti au volant peut changer entre des routes en Espagne ou même en Allemagne, et ce que l’on trouve en Belgique avec des routes défoncées et des tronçons en vieux pavés sur lesquels bien peu de voitures modernes trouvent grâce à nos yeux. Et cela tombe mal, il y a, à quelques pas de la maison, un secteur en pavés où nous passons systématiquement. Et là, la nouvelle Mazda CX-60 s’est réellement montrée indigeste en tanguant comme un cargo sur une mer démontée. Un comportement que nous n’attendions pas de la part d’un SUV de cette taille…

J’aime bien

On se sent réellement bien à bord du nouveau SUV japonais. Heureusement parce que son encombrement est conséquent surtout en ville. L’intérieur clair de la finition Takumi la plus luxueuse est remarquable même si le mélange des teintes de beige n’est pas toujours des plus heureux. Le tableau de bord en partie recouvert de tissu aux coutures aérées pose question en termes de longévité. Mais l’ensemble est original et nous change des éternels habitacles revêtus de noir intégral. Autre point fort de l’habitacle de ce CX-60, c’est la présence de boutons classiques sous l’écran central du tableau de bord pour contrôler l’air conditionné ou encore les sièges chauffants. Le bouton rotatif de la console central est également préservé et permet de naviguer dans les menus de l’ordinateur de bord sans devoir trop quitter la route des yeux. Enfin, le volant à trois branches est particulièrement bien dessiné et les touches placées sur les branches du haut ne s’enclenchent pas au moindre contact.

Plutôt malin

Comme toujours avec ce genre de véhicule, la consommation dépendra de la fréquence des recharges. Un élément de plus en plus contrôlé par les sociétés qui ont vite compris que les consommations pouvaient s’envoler si les utilisateurs de ces PHEV ne jouaient pas le jeu. Même si nous ne disposons pas d’une borne à la maison, nous cherchons toujours à maximiser nos recharges. Lors de notre semaine à bord du CX-60 et des 710 km parcourus, nous avons enregistré une consommation moyenne de 6,6 l/100 km. Un résultat assez intéressant si l’on veut bien se souvenir que ce PHEV pèse 2.100 kg. Il est possible de favoriser la recharge des batteries via un bouton dédié mais la consommation s’en ressent puisqu’elle s’est alors chiffrée à 7,3 l. En mode 100% électrique, on peut parcourir une cinquantaine de kilomètres…

J’aime moins

Si les goûts et les couleurs ne se discutent pas, nous avons été un peu déçu en découvrant les lignes de ce CX-60. Alors que Mazda nous avait habitués à des lignes dynamiques et gracieuses, le premier PHEV de la marque d’Hiroshima ne peut cacher certaines lourdeurs qui sont davantage réservées aux gros véhicules que l’on retrouve sur le marché américain. S’il peut sembler difficile de faire passer un bœuf pour une grenouille, nous n’avons même pas trouvé l’habitabilité aux places arrière particulièrement généreuse.

Pourquoi je l’achète

Sous le long capot se cache un 4 cylindres atmosphérique de 2,5 l qui se voit accolé à un moteur électrique pour fournir une puissance cumulée de 327 ch pour un couple de 500 Nm. Des chiffres qui paraissent impressionnants mais qui ne se ressentent guère au volant. La boîte automatique à 8 rapports lisse totalement les sensations et il faut vraiment insister pour signer le 0 à 100 km/h annoncé en 5″8. Et ce n’est pas la position Sport sélectionnable parmi les modes de conduite qui changeront la donne. Bref, c’est le mode Normal qui demeure le plus efficace et qui garantit la meilleure gestion des ressources technologiques. Comme toujours avec la petite marque japonaise, l’intérieur procure un réel plaisir et une sérénité incomparable. Certes, les couleurs claires de cet habitacle réservé à la version la plus coûteuse demandera un certain soin à l’usage mais tout est parfaitement dessiné pour tomber là où on l’attend tandis que la taille de l’écran central demeure raisonnable.

Pourquoi je ne l’achète pas

Encombrant, le CX-60 cache difficilement ses ambitions même si, pour la Belgique, celles-ci seront limitées dès le mois de juin et la fin du régime fiscal avantageux réservé aux véhicules de société. Mais que pèse la Belgique face au reste du monde ? Par ailleurs, Mazda a d’ores et déjà annoncé l’arrivée prochaine d’un modèle appelé CX-80 et doté d’une troisième rangée de sièges. Une masse imposante, une chaîne cinématique qui manque de mise au point (groupe propulseur hésitant dans certaines phases, éléments électriques peu discrets) mais surtout des liaisons au sol peu adaptées à nos routes belges auront marqué cet essai. Heureusement, Mazda annonce l’arrivée imminente d’un 6 cylindres Diesel sous le capot du CX-60 que nous essayerons en avant-première à la fin du mois de mars. On vous tient au courant ! Le tarif de notre version d’essai, la plus riche de la gamme, s’élève à 57.990€ mais pour ce prix-là, vous bénéficierez d’un équipement absolument complet et d’une fintion particulièrement soignée.

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