Essai: Range Rover Sport SVR Carbon Edition: comment te dire adieu?

Juste avant l’arrivée du nouveau Range, JLR a mis sur le marché une ultime version limitée du Sport appelé Carbon Edition. Autant dire qu’on a plongé tête la première lorsqu’on nous a proposé d’essayer ce mastodonte durant une semaine. Sous son capot en… carbone se cache le fameux 5.0 V8 de 575 ch dont il faut profiter jusqu’à l’ivresse. En faisant fî de son côté soiffard.

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Ce Range Rover Carbon Edition se distingue par son équipement extérieur entièrement dédié, comme son nom l’indique, à la fibre de carbone. Ce matériau se retrouve ainsi sur la partie centrale du capot avant, au niveau des contours du bouclier avant et de la calandre, sur les coques de rétroviseurs extérieurs ou bien encore sur le bandeau du hayon. Des jantes alliage de 22 pouces en finition Gloss Black sont également au programme. Dans l’habitacle, on retrouve des seuils de portes avant éclairés en métal avec inscription exclusive SVR Carbon ainsi que des sièges allégés SVR Performance chauffants à l’avant comme à l’arrière. Le pédalier, spécifique, est lui en aluminium. L’ambiance est assez bluffante dans un mélange de matériaux tous plus qualitatifs les uns les autres. On se sent particulièrement bien à bord.

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J’aime bien

La pièce centrale de ce Range Rover ultra-limité est, bien évidemment, son monstrueux V8 au timbre sympathique sans jamais être excentrique. On l’avait déjà encensé sous le capot de la F-Type R. On le retrouve avec beaucoup de plaisir ici même s’il doit déplacer 2300 kg de métal et de carbone. Les performances annoncées sont spectaculaires avec un 0 à 100 km/h atteint en 4″5 et une vitesse maximale de 283 km/h qu’il faut avoir le courage d’atteindre, connaissant la masse du véhicule. Heureusement, on peut compter sur des disques ventilés de 380 mm à l’avant et de 355 mm à l’arrière, pincés par des étriers Brembo multipistons pour se ralentir en cas de nécessité. Mais le plus amusant, c’est de libérer les échappements en appuyant sur la touche idoine et profiter des borborygmes du moulin rempli de cm³. Et tant pis pour les grammes de CO² rejetés.

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Plutôt malin

C’est pourtant sur le plan du confort que ce Range si spécial se montre le plus apte. Grâce aux sièges sport spéciaux que l’on trouve à l’avant, mais aussi à l’arrière, ainsi que tous les systèmes chargés de rendre la vie du conducteur agréable. On pense aux différents massages des sièges mais aussi à toutes les aides électroniques présentes pour faciliter les longs déplacements. Mais où ce SVR est particulièrement fort, c’est que grâce aux réglages très réussis de ses liaisons au sol, il s’avère agréable à conduire de manière dynamique. On apprécie la précision de sa direction, ses suspensions pilotées de qualité ainsi qu’une répartition des masses et de la puissance qui permet de neutraliser totalement la tendance au sous-virage, rien qu’en levant le pied. Une gageure! Et puis ce ne serait pas vraiment un Range Rover s’il ne demeurait pas surdoué en tout-terrain, à condition d’avoir une monte pneumatique adaptée.

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J’aime moins

Finalement, c’est le look extérieur qui nous a le plus dérangé. Tout droit sorti d’un clip de rap, il en fait trop à notre goût. Le carbone n’apporte guère de caractère sinon pour justifier son appellation. Et puis le Range Rover Sport, quel que soit sa motorisation, ne se montre toujours pas le roi des volumes de rangement et de chargement. Ce n’est peut-être pas sa vocation première mais vu la taille de ce vaisseau-amiral, ça nous surprend toujours.

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Pourquoi je l’achète

C’est pour profiter de son V8 de caractère que le Range Rover Sport SVR Carbone Edition séduira l’amateur d’exclusivité. Mais il pourra également compter sur le luxe et le confort chers à la marque anglaise. La finition est particulièrement soignée et les matériaux utilisés ne semblent pas faire de compromis. C’est logique dans un véhicule affiché 156.200€ avant d’avoir coché la moindre option. Mais pour ce prix-là, il vous sera aussi possible de profiter de ses capacités de tout-terrain hors pair à condition de ne pas craindre les griffes sur le joli carbone…

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Pourquoi je ne l’achète pas

Au-delà du côté trop m’as-tu-vu de cet engin extraordinaire, il y a aussi une ergonomie parfois tarabiscotée mais surtout l’appétit du 5.0 V8 turbo qui exige d’avoir un pétrolier dans les parages pour pouvoir le sustenter aussi souvent qu’il le réclame. Plus sérieusement, on profite pleinement des chevaux disponibles dans un confort étourdissant et la vitesse est trop souvent illégale. Enfin, les taxes appliquées avec… application en Belgique exige également un compte en banque rockfellerien pour s’enticher d’un pareil compagnon. Mais si tous ses aspects ne vous rebutent pas, foncez, il n’y en aura pas pour tout le monde et surtout, pour longtemps! (Photos: Pierre Fontignies)

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