Essai: Range Rover Fifty Anniversary Edition 350 Auto: le raffinement à l’anglaise

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Je n’ai jamais conservé un souvenir impérissable de mes rencontres avec les Range Rover. Qu’il s’agisse du classique, du Velar ou du Sport. Certes, ce sont de superbes machines à voyager et je garde en mémoire un déplacement impérial au milieu de fortes pluies, mais elles ne procurent guère de plaisir de conduite. Et puis voilà qu’un essai du Range Rover me fait brutalement changer ma perception des choses. La vieillesse sans doute, ou la maturité diront les plus polis…

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Il faut dire que cette série spéciale réalisée à l’occasion des 50 ans du modèle est particulièrement séduisante. Il y a d’abord cette teinte SVO Premium Palette Blue semblable à l’une des couleurs du premier Range. Puis les jantes de 22″ à 5 doubles branches qui lui vont à ravir mais c’est surtout à l’ouverture des portes que l’on est bluffé par la sensualité des cuirs, de la finition et des équipements montés à bord. A l’heure où certaines marques haut de gamme grapillent sur tout et offrent un sentiment qualitatif amoindri, Range Rover continue à jouer la carte du luxe sans mesquineries. Le superbe cuir Cognac Vintage habille l’habitacle jusque dans les moindres recoins et offre à l’ensemble une distinction incomparable. Les réglages des sièges avant sont infinis et ils sont massant alors qu’à l’arrière, ce sont deux fauteuils Executive Class Confort Plus optionnels qui accueillent les passagers. Face à eux, des écrans de 10″ fixés dans les appuie-tête avant leur offrent du divertissement.

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J’aime bien

Et que dire du plaisir de retrouver le 3.0 Diesel 6 cylindres fort de 350 ch pour 700 Nm de couple? Le moteur parfaitement adapté à l’usage essentiellement routier auquel est destiné ce Range produit à… 1970 exemplaires seulement. Souple, puissant, il se montre toujours silencieux mais on peut compter sur lui lorsqu’il s’agit d’avaler une forte côte ou de doubler quelques lambins collés à la bande de droite. Alors bien sûr, il y a près de 2,3 tonnes à déplacer mais justement, ce moteur le fait avec efficacité et justesse sans jamais trop consommer puisque notre moyenne de l’essai (séance de photos dynamiques comprise) s’est arrêtée sur 8,7 l/100 km sans pouvoir prétendre que son système mild-hybrid inauguré en septembre 2020 y soit réellement pour quelque chose.

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Plutôt malin

On l’a dit, l’intérieur est remarquablement luxueux mais il est également totalement à la page avec les écrans digitaux du nouveau système d’infodivertissement Pivi. Certes, l’écran principal personnalisable situé sur le dessus de la planche de bord conserve des dimensions modestes mais il est complété par un second écran en bas avec trois configurations (climatisation, chauffage des sièges et véhicule). Le tout fonctionne de manière beaucoup plus rapide et intuitive que l’ancienne interface et apporte, là aussi, une touche particulièrement classieuse à l’ensemble. La positon de conduite est parfaite, il serait dommage qu’il n’en soit pas ainsi en connaissant le nombre de réglages possibles, et l’on domine véritablement la route en toute sérénité, ce que bien des passagers ont indubitablement apprécié!

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J’aime moins

Particulièrement apprécié dans les quartiers chics des grandes capitales, le Range Rover ne dédaigne pas se retrouver sur des routes de campagne où le couple de son moteur fait sauter les virages au visage. On compte alors sur son système de freinage (4 disques ventilés – 380mm av / 365 mm arr) pour tourner sans encombre mais les lois de la physique sont non-négociables et après quelques demi-tour pour contenter notre photographe, les freins ont émis des grognements en dégageant une odeur d’effort. Bref, il était temps de revenir à un usage plus habituel d’un bahut qui demande également pas mal d’espace pour se mouvoir.

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Pourquoi je l’achète

Evacuons les choses vulgaires d’entrée de jeu et oublions le prix affiché de 166.645€ (10.735€ d’options) par le véhicule essayé en imaginant que cela ne constitue pas un problème. Et bien je craquerais volontiers pour ce modèle. Son luxe inouï m’a totalement subjugué et il constituerait plus que probablement l’engin idéal pour effectuer des aller-retours entre la Belgique et l’Italie où je rêve de m’installer pour mes vieux jours. Il avale les kilomètres en vous proposant un confort absolument royal, il se transforme en salle de concert si besoin, il offre une vue absolue à 360° et prodigue un sentiment de sécurité hallucinant. Bref, l’ambiance intérieure vaut à elle seule la dépense mais j’avoue que la conduite zen et tranquille qu’on adopte automatiquement à bord de ce Range a fini par me convaincre…

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Pourquoi je ne l’achète pas

Lourd, encombrant et peu discret dans sa teinte anniversaire, ce Range Rover exige un certain détachement face au regard de quelques envieux. Son gabarit ne le rend pas facile à utiliser en ville même si je me suis surpris à le glisser dans des trous de – grosse – souris grâce à tous ses systèmes d’assistance. Par contre, si la marque anglo-indienne se targue de conserver les aptitudes hors-piste pour chacun de ses modèles, celui-ci n’est pas vraiment adapté au tout-terrain. Je me suis d’ailleurs laissé dire que des collègues indélicats avaient réussi à l’embourber… (Rendez-vous sur notre page Facebook pour découvrir toutes les photos de Pierre Fontignies)

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