Victime du succès des SUV, les breaks tentent néanmoins de résister notamment chez les constructeurs allemands haut de gamme où ce type de carrosserie rencontre encore pas mal de succès. Jouant à fond la carte de la séduction depuis son apparition en juin 2020, l’Arteon Shooting Break s’est également mis au vert en adoptant une motorisation hybride rechargeable que nous avons eu le plaisir d’essayer durant une semaine.

Pour disposer d’une version PHEV de son Arteon, le haut de gamme de la marque, Volkswagen a choisi d’utiliser une nouvelle fois son très répandu 1.4 TSi de 156 ch en l’associant à un moteur électrique fournissant 115 ch et directement intégré à la boîte de vitesses DSG6. L’ensemble dispose d’une puissance finale de 218 ch pour un couple de 400 Nm. De quoi promettre le 0 à 100 km/h en 7″8 et les 222 km/h en vitesse maximale. A bord, on retrouve la finition parfaite des voitures allemandes d’un certain standing qui se traduit par des surfaces en similicuir sur le haut de la planche de bord rehaussées par des surpiqûres. Cet Arteon adopte le volant à touches haptiques et des écrans digitaux alors que la finition du tableau de bord peut être en bois véritable (Regal Eucalyptus) ou en métal comme dans notre voiture d’essai. L’espace n’est pas follement généreux dans l’habitacle mais la position de conduite est parfaite car nous bénéficiions des réglages électriques des sièges.

J’aime bien
On l’a dit, la position de conduite est particulièrement adaptée à toutes les morphologies et l’on avale les kilomètres dans jamais rencontrer la moindre gêne. C’est un dévoreur de kilomètres même si la motorisation hybride rechargeable n’est peut-être pas la mieux adaptée pour traverser l’Europe en limitant les ravitaillements. Heureusement, il existe encore des versions Diesel qui feront cela parfaitement. Mais ce PHEV est un véhicule idéal pour ceux qui effectuent des trajets quotidiens entre la maison et le bureau, de moins de 50 km, et où il leur est possible de recharger la batterie de 13 kWh. Il leur faudra cependant 4 heures pour la recharger complètement sur une wallbox, le chargeur embarqué n’acceptant pas plus de 3,6 kW de puissance…

Plutôt malin
Luxueux et confortable, cet Arteon Shooting Break est gratifiant à utiliser tous les jours. Ses lignes sont séduisantes et ont reçu, elles aussi, quelques petites améliorations à l’été 2020. Les phares LED ont été redessinés et la calandre s’illumine désormais sur toute sa largeur. Enfin, le coffre propose un volume de chargement de 565 à 1632 litres en fonction de la position de la banquette arrière. La preuve qu’il est possible de marier des lignes extérieures glamour (Cx: 0,265) à une utilité assumée sans devoir non plus rouler dans un engin haut sur patte.

J’aime moins
Ce que nous regrettons un peu, c’est que ces lignes dynamiques ne se retrouvent pas dans son comportement. Comme souvent chez VW, l’Arteon se révèle absolument sereine en toutes circonstances et quelle que soit la météo mais nous aurions aimé davantage de caractère. La puissance annoncée est intéressante mais la masse de ce break de 1850 kg rendent les 218 ch à peine suffisants. La finition R-Line de cette voiture de presse ajoute encore une envie supplémentaire de profiter de la cavalerie. En vain.

Pourquoi je l’achète
Pour ressentir les mouvements de sa voiture et parer à toute éventualité, il faut être assis au plus bas. Ce dont tout le monde se moque en 2023, préférant occuper la bande du milieu dans un SUV, les yeux rivés sur son smartphone. Mais nous qui apprécions encore le moindre déplacement pour le plaisir qu’il nous procure, on applaudit des deux mains Volkswagen lorsqu’il choisit de proposer ce superbe break Arteon dans sa gamme. Jusqu’au premier juillet, ce PHEV pourra encore justifier son existence, et surtout son prix, auprès des flottes de véhicules de société. Même si la lutte est rude face aux marques Premium allemandes. Mais l’originalité de cette carrosserie a de quoi séduire d’autant qu’elle s’accompagne de lignes réussies, d’un intérieur parfaitement fini et à l’équipement digital absolument à la page avec toute la floppée de systèmes de sécurité jugés inutilement nécessaires de nos jours. On peut difficilement vous donner une idée de nos consommations parce que nous avons été contraints d’ajouter un aller-retour Liège-Bruxelles sans avoir pu recharger la batterie, ce qui fausse complètement nos calculs.

Pourquoi je ne l’achète pas
Affiché à 68.580€, l’Arteon Shooting Break s’adresse à un public aisé où à des professions libérales. En jouant pleinement le jeu des recharges, on peut pratiquement se passer d’aller voir son pompiste mais le temps exigé pour remplir les batteries d’électricité est un peu trop long à notre goût. Et puis si les lignes extérieures sont réussies, elles induisent un espace habitable aux places arrière restreint. Enfin, la puissance fournie est juste suffisante pour se déplacer sans trop se traîner. Le couple des Diesel ou la puissance de la version R répondront davantage aux attentes des conducteurs pressés abonnés aux autobahn…
