Essai : Subaru Solterra : une fausse bonne idée ?

Connu pour ses moteurs à plat et ses transmissions intégrales permanentes, Subaru passe à l’électrique ! Le Solterra est le fruit d’une collaboration avec Toyota (son jumeau est le bZ4X), après celle qui a vu les deux marques vendre les coupés BRZ et GT/ GR 86. De quoi gagner du temps et faire des économies d’échelle pour produire plus rapidement un modèle en phase (sans mauvais jeu de mot !) avec la demande du marché. Nous avons récemment pu parcourir plusieurs centaines de km au volant d’un Solterra et sortons de l’expérience plutôt mitigés…

Si vous pensez à une Toyota en voyant le Subaru Solterra, c’est normal… il est le fruit d’une collaboration entre les deux constructeurs japonais et son frère jumeau est le bZ4X chez Toyota. Il n’est pas petit mais vu sa vocation familiale, sa taille offre beaucoup d’espace intérieur.

J’aime bien

Le Solterra respecte donc la tradition maison, en proposant une transmission sur les quatre roues permanentes. Un moteur électrique entraine les roues avant et un second entraine l’essieu arrière. Différents modes d’utilisation permettant d’affronter des tempêtes de neige, des inondations, voire s’aventurer dans des chemins boueux. Assez efficace dans ces circonstances, voilà de quoi distinguer le Solterra de nombre de ses concurrents par sa plus grande polyvalence au quotidien.  La qualité de finition est excellente et ne souffre aucun défaut.

Les roues de 20’’ remplissent bien les passages de roue mais le remplacement des pneus risque d’être coûteux.

J’aime moins

Pas d’affichage tête haute proprement dit mais un combiné de bord placé plus haut que la normale pour faire « office de… ». Néanmoins, il impose de placer le volant trop bas pour être lisible, ce qui n’est pas des plus confortable. Malgré un poids conséquent (près de 2 tonnes…) , l’engin s’est révélé être sensible au vent latéral tandis que les rétroviseurs peuvent être source de remous aérodynamiques et devenir bruyants. C’est encore plus flagrant dans le cas d’un véhicule électrique sur lequel le moteur est silencieux. La très large console centrale occupe beaucoup d’espace entre les sièges avant et se révèle assez encombrante.

Le tableau de bord se passe d’affichage tête haute mais le combiné, placé plus haut, impose souvent un réglage de la colonne de direction peu agréable. L’écran central est facile et intuitif à utiliser, tout comme les commandes de climatisation. La console centrale très large intègre un pavé de charge sans fil pour smartphone.

Plutôt malin

L’équipement est complet, l’écran tactile facile à utiliser renforce le côté agréable de l’intérieur. La position de conduite élevée favorise la visibilité périphérique tandis que les sièges sont assez confortables, même sur de longs trajets. L’installation hi-fi Harman Kardon offre une expérience agréable à l’ensemble des passagers. A l’arrière, l’espace est un peu mesuré au regard des dimensions extérieures mais reste accueillant pour des adultes. Le coffre offre un beau volume et des formes régulières, avec un seuil placé à hauteur raisonnable.

Sous le capot, le moteur électrique qui entraine les roues avant. Peu encombrant, la puissance disponible est largement suffisante, dommage que l’autonomie soit aussi fabile, malgré la batterie de 71 kW.

Pourquoi je l’achète

Le Soterra est différent et peu courant, ce qui lui donne une certaine exclusivité sur nos routes. C’est un véritable véhicule familial, qui se révèle pratique au quotidien. Les suspensions sont confortables et la tenue de route jamais prise en défaut. Le Soterra ne se vautre pas dans les virages, même serrés. Les grandes roues de 20’’ remplissent bien les passages de roues et se révèlent efficaces et agréables, même sur mauvais revêtement ou nos fameuses routes constellées de trous et autres nids de poule !

Les sièges avant maintiennent bien le corps et offrent une position de conduite confortable, même sur long trajet. Leur revêtement est bien entendu écologique…

Pourquoi je ne l’achète pas

Affiché 60.000 €, le Solterra fait face aux Kia EV6, Audi Q4 e-tron ou encore Ford Mustang Mach-E sur un marché très concurrentiel. Il fait très pâle figure côté autonomie, en dépit d’une batterie de 71 kWh… Même avec une charge complète, nous n’avons jamais pu dépasser les 259 km d’autonomie alors qu’lle est annoncée entre 460 et 530 km ! Une fois le contact mis, celle-ci chutait directement à 230, ce qui est vraiment trop peu.

Les passagers arrière disposent de prises USB C et de sièges chauffants… de quoi passer le temps agréablement et au chaud lors des fréquents arrêts aux bornes de recharge !

Nous n’osons imaginer ce que ça donnerait par temps très froid et neige, le terrain de jeu favori des Subaru thermiques ! La consommation s’est établie autour des 27 kWh aux 100 km, nous nous attendions à nettement mieux… D’autant plus que nous l’avons utilisé de manière calme et en bon père de famille.

L’image de Subaru, c’est de passer partout ! Le Solterra ne faillit pas à la tradition, offrant des modes de conduites pour la pluie, la neige et les chemins de terre. L’autre tradition maison, la transmission intégrale permanente, est elle aussi respectée, avec les deux moteurs électriques, un sur chaque essieu.

En conclusion, le Subaru Solterra est un engin original, pratique, bien pensé et bien fini. Ses différents modes de conduite le rendent très polyvalent mais son autonomie réduite reste malheureusement un obstacle majeur au quotidien. (Texte: Dimitri Urbain ; Photos: Paul-Edouard Urbain)

L’esthétique reste une affaire personnelle… le design est très marqué Toyota avec de nombreuses lignes un peu partout. Les passages de roues en plastique noirs ajoutent au côté baroudeur de l’engin.
Le coffre offre des formes régulières et se révèle très logeable pour une famille. Un compartiment se trouve également sous le plancher, pour des sacs et autres petits objets.
Sur route, le Solterra se révèle agréable et facile à conduire, son comportement reste toujours sécurisant, malgré son poids élevé de près de 2 tonnes !

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