
Est-il désormais culpabilisant de se déplacer dans un véhicule de 5,3 m de long, qui plus est motorisé par un 6 cylindres Diesel? La réponse est non, assurément! Parce qu’on le sait, les motorisations Diesel les plus récentes sont moins polluantes que les essence. Mais surtout parce que cette nouvelle Mercedes Classe S, même en version allongée, ne fait pas sa taille. Grâce à ses roues arrière directrices, on oublie immédiatement que l’on conduit une limousine. Et pour avoir participé à une balade au Luxembourg en étant suivi par une Porsche 911, on peut vous garantir que cette S400d a plus d’un tour dans son sac pour énerver certains conducteurs de sportives…

Plus sérieusement, cette septième génération de la Classe S, appelée Type W223 en interne, est à nos yeux la plus réussie stylistiquement parlant. Même cette version allongée parvient à proposer des lignes tendues sans trop d’artifices sur les flancs, une face arrière très allégées grâce à ses feux effilés et une calandre relativement contenue sans oublier les superbes jantes forgées de 20″ à dix branches qui donnent à l’ensemble une prestance très élégante.

Affichée à 124.267€ avant d’y avoir ajouté la moindre option, la S400d L peut évidemment recevoir un nombre impressionnant d’accessoires et de packs à l’image du Pack Premium Plus monté sur cette version et qui propose tout le programme de massages énergisants pour les sièges avant mais également le cuir nappa ou encore les sièges arrière chauffants. Des équipements qui viennent compléter l’affichage tête haute, que nous nous sommes empressé d’éteindre tant il propose trop d’informations, l’assistant intérieur MBUX qui permet de commander tout ou presque via l’assistant vocal. Le toit ouvrant panoramique, l’instrumentation 3D ou encore la Hifi signée Burmester complètent encore le tableau…

J’aime bien
Si l’habitacle et les deux places arrière en particulier vous accueilleront comme une célébrité, grâce à de nombreux éléments luxueux mais surtout une ambiance unique en son genre constituées des éclairages soignés, des parfums diffusés sur demande ou encore par la position allongée très confortable, c’est bel et bien la place du conducteur qui nous a le plus séduit. C’est dingue comme les bienfaits de l’électronique parviennent à rendre le comportement de cette voiture de 2,1 tonnes particulièrement dynamique.

On en oublie l’encombrement et lorsque de belles grandes courbes s’offrent à nous, on n’hésite pas à faire appel à la cavalerie (330 ch et 700 Nm dès 1200 trs/min) pour placer cette berline statutaire sur ses appuis. La poussée est réelle et l’on s’enfonce dans les sièges alors que le train arrière directionnel avale les courbes plus serrées sans broncher, nous poussant même à élargir nos trajectoires pour ne pas trop frôler les cordes encombrées. Evidemment, lorsque la séance de pilotage est terminée, l’odeur des freins nous rappelle à l’ordre mais sincèrement, chapeau bas aux ingénieurs allemands.

Plutôt malin
Même si cette voiture nous a enchanté par son comportement, c’est évidemment au niveau de son confort qu’elle justifie pleinement sa raison d’être. Que cela soit aux places avant mais encore plus aux places arrière où tout est fait pour rendre la vie de ses occupants inoubliable. Les deux sièges séparés offrent évidemment tous les agréments attendus en termes de chauffage, de massage ou encore de maintien. Et puis une petite tablette encastrée dans la console centrale permet d’accéder aux menus des deux écrans encastrés dans les dossiers des sièges avant pour choisir la musique, la destination ou encore influencer sur les réglages de la voiture. Bref, le chauffeur a intérêt à bien connaître les préférences du patron…

J’aime moins
L’expérience Classe S demeure quelque chose d’unique en son genre qui tend à faire perdre tout sens de la raison. Cependant, on aura noté quelques détails irritants comme, on l’a déjà dit, le trop-plein d’infos au niveau de l’affichage tête haute ou encore le rendu 3D de la navigation qui peut gêner certaines personnes. Et puis il est parfois trop lent de s’y retrouver dans les différents menus mais comme il est très facile d’activer la commande vocale, celle-ci nous a sauvé la mise plus d’une fois.

Pourquoi je l’achète
En ayant conduit cette limousine durant 7 jours, on comprend mieux pourquoi la famille royale en a fait son quotidien. Relativement discrète par rapport à ses concurrentes, la S demeure la plus souveraine des berlines allongées. Ses lignes sobres et élégantes ne provoquent guère de ressentiments à son égard et elle se déplace facilement dans la circulation de tous les jours. Evidemment, ses places arrière sont particulièrement accueillantes grâce à ses divers niveaux de raffinement, ses suspensions pneumatiques pilotées assurent un effet « tapis volant » bien plus justifié que dans une certaine Française toute récente mais ce qui est le plus surprenant, c’est qu’après avoir déposé ses passagers à l’endroit souhaité, le chauffeur pourra se faire plaisir et profiter du couple camionnesque de ce 3.0 V6 Diesel pour avaler quelques jolies courbes sur un rythme inattendu.

Pourquoi je ne l’achète pas
Parce qu’on n’en a pas les moyens, tout simplement. Mais la Mercedes S-Klass constituerait sans doute notre premier choix si nous devions un jour hériter de la fortune d’un oncle d’Amérique. Alors oui, elle présente quelques légers défauts avec parfois des bugs au niveau de ses affichages électroniques mais la technologie embarquée est tout simplement remarquable. Avec ses 44.000€ d’options, le prix de notre voiture d’essai atteignait 170.000€ tvac. Mais si votre fortune est illimitée et que vous adorez vous faire remarquer, vous opterez plus certainement pour une Mercedes-Maybach qui joue avec les mêmes éléments de luxe particulièrement raffiné mais en y ajoutant une touche m’as-tu vu… (Photos: Pierre Fontignies)

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