
Pour avoir été l’un des premiers Belges à l’essayer au mois de novembre dernier en Italie, nous savions que nous allions revivre une grande expérience au volant de la GR Yaris mais cette fois, sur nos routes habituelles. Et en effet, cette petite bombe signée Toyota nous a, de nouveau, traumatisé! (Photos: Emmanuel van de Brûle)

Produite à 25.000 exemplaires, on peut d’ores et déjà parler de gros succès puisque les 140 exemplaires destinés à notre petit pays pour cette année, ont été vendus en quelques mois. Si vous souhaitez en acquérir une, il faudra vous contenter de choisir l’une des dernières en stock ou espérer que Toyota Belux puisse récupérer les invendues françaises, sacrifiées sur l’autel de leur fiscalité anti-sportive. Selon nos dernières infos, il y aurait un quota de 254 voitures disponibles pour la Belgique sur trois ans. Pour rappel, ce modèle unique en son genre ne compte que trois portes et ne conserve que de rares éléments de la version classique produite à Valenciennes en France: les optiques, les rétroviseurs et l’antenne. En carbone moulé, le toit est rabaissé de 9 cm dans sa partie arrière, réduisant la traînée et dégageant le becquet arrière. Cette Yaris GR est assemblée à Motomashi, au Japon et s’offre un petit 3 cylindres turbo 1.6 de 265 ch disponibles à 6.500 trs/min. La boîte de vitesses à 6 rapports est manuelle et les quatre roues motrices complètent son armada de véritable WRC de route…

J’aime bien
Quelle voiture! Sur les routes bien pourries de Wallonie, on a retrouvé une petite boule de nerf imperturbable. A la limite, plus le revêtement est mauvais, plus la GR Yaris en veut. Grâce à un châssis exceptionnel et des liaisons au sol parfaitement mises au point par les pilotes officiels du WRC, elle se révèle impériale et son moteur ne cesse jamais d’en vouloir. Première, deuxième, troisième ou quatrième rapport, il reprend toujours très fort et adore frôler la zone rouge indiquée à 7000 trs/min. Et le mieux, c’est qu’il n’exige guère énormément de sans plomb pour vous procurer autant de bonheur. En mode attaque, nous avons signé 12 l/100 km de moyenne là où une Impreza WRX STI réclamait à l’époque 18 l pour vous procurer le même type de sensations.

Plutôt malin
Châssis au top, suspensions aux petits oignons mais ce n’est pas tout; la transmission, avec un levier court et rehaussé qui tombe parfaitement en main, et les freins se montrent également largement à la hauteur de la mission. Et ce qu’il y a encore de mieux, c’est le frein à main qui débraye le différentiel central pour faciliter le blocage des roues arrière. Une fois le point de corde atteint, plusieurs solutions s’offrent à vous. Grâce à un embrayage positionné à l’entrée du différentiel arrière, la GR Yaris peut moduler le couple transmis aux roues postérieures de 0 à 70%. Ainsi, en mode Normal, les roues avant reçoivent 60% de celui-ci tandis qu’en mode Sport, les roues arrière attirent 70% du couple pour offrir les sensations d’une propulsion. Le troisième mode, appelé Track, est celui que nous avons privilégié pour tirer les quintessence de cette mini-WRC.

J’aime moins
Le plus gros grief retenu à l’encontre de cette Toyota GR Yaris ira d’office à la position de conduite beaucoup trop haute et peu adaptée à une conduite sportive. En fait, les ingénieurs n’ont pas pu modifier celle-ci, directement issue de la version classique, sous peine de devoir repasser de trop nombreux tests d’homologation. C’est en tous cas le prétexte officiel donné.

Pourquoi je l’achète
Les petites sportives hypervitaminées se comptent désormais avec deux doigts : Ford Fiesta ST et cette GR Yaris. Tous les autres constructeurs ont abandonné le créneau ou ne proposent que des pseudo-sportives qui ont la tenue mais pas la santé. Avec cette proposition unique, découlant d’une nécessité d’homologation d’une version 2021 de sa WRC qui n’aura pas vu le jour à cause de la crise sanitaire, Toyota redonne le sourire à tous les amateurs de pilotage. Certes, ils sont de moins en moins nombreux, mais quel bonheur de partager avec quelques-uns d’entre eux le plaisir d’exploiter cette compacte légère (1280 kg) et bourrée de testostérone. Avec le Pack Track, elle peut en plus compter sur un différentiel à glissement limité et des pneus Michelin Pilot Sport 4S qui vous font dire après chaque virage que vous pouviez passer encore plus vite…

Pourquoi je ne l’achète pas
Outre sa position de conduite, cette GR Yaris doit composer avec deux places très peu accessibles à l’arrière et un coffre dont le volume de 174 l est occupé par la transmission intégrale. Ce dont, personnellement, on se moque. On peut également regretter la sonorité peu expressive du trois pattes même si un amplificateur via le système audio accompagne les sifflements de la wastegate à chaque changements de rapport. La pédalier ne permet guère de pratiquer le talon-pointe mais un système, lui aussi artificiel, permet de le réaliser via l’électronique. Enfin, pour les pilotes qui tapent dans les freins, il faudra se farcir les feux de secours qui s’enclenchent en cas de freinage d’urgence… On vous l’a dit en début d’article, tous les exemplaires alloués à la Belgique pour cette année sont vendus. Et les spéculateurs sont déjà à l’œuvre pour proposer cette bombinette à des prix indécents. Espérons que Toyota en remettra une louche. Ce serait bête de ne pas contenter les nombreux enthousiastes toujours prêts à signer un bon de commande. (Photos: www.emmanuelvandenbrule.com et pour en voir davantage, rendez-vous sur notre page Facebook)
