Essai: Abarth 695 Esseesse Collectors Edition: l’appui, ça change la vie

Esseesse, c’est synonyme de survoltage dans le langage Abarth. En tous cas, c’est comme cela que les choses étaient présentées en 1964 lorsque Carlo Abarth a ajouté ces initiales à côté de l’appellation 695 faisant référence à la cylindrée augmentée du petit moulin placé alors à l’arrière du fameux pot de yaourt.

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De nos jours, le 1.4 T-Jet est situé sur le capot avant et sa puissance de 180 ch est connue depuis belle lurette mais pour justifier cette appellation mythique, la 695 SS de 2021 n’est disponible qu’en deux couleurs: Noir Scorpion et Gris Campovolo. Et sachant parfaitement jouer la carte de l’exclusivité, les Italiens limiteront la production à 695 unités dans chaque couleur, soit un total de 1.390 unités. Dans l’habitacle, on retrouve le système multimedia Uconnect et son petit écran de 7 pouces. Le tableau de bord est joliment recouvert d’alcantara, et quelques éléments en fausse fibre de carbone viennent souligner son côté racé. L’inscription “One of 695” est brodée dans l’appui-tête des baquets Sabelt qui offrent un excellent support même s’ils sont, malheureusement, positionnés trop haut. Comme la colonne de direction n’offre qu’une amplitude limitée, il faut composer avec une position de conduite peu adaptée à nos 1,86 m. Et l’on vous conseille fortement de régler le dossier avec la porte ouverte, la molette étant particulièrement mal placée… 

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J’aime bien

Sincèrement, on ne se lasse pas du look de cette 695 Esseesse avec son capot à double bosse en aluminium, 25% plus léger que celui des Abarth classiques, ses jantes spécifiques de 17 pouces sans oublier son échappement Akrapovic, de quoi lui permettre d’afficher 10 kg de moins que la 595 Competizione. Cela ne change rien pour ce qui est 0 à 100 km/h qui demande toujours 6″7, mais l’Esseesse signerait le 0 à 400 mètres un dixième de seconde plus vite (15″1 contre 15″2). Enfin, la vitesse maximale grimpe à 225 km/h grâce à l’imposant aileron arrière réglable déjà monté sur la 695 Anniversario que nous n’avions pas essayée.

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Plutôt malin

Et pourtant, on peut dire qu’il change la vie. Dans sa position la plus haute, il colle véritablement la bombinette au sol et parfaitement secondée par des Pirelli Sottozero, notre exemplaire d’essai venu d’Italie s’est montré impérial dans des conditions de route dantesques. On n’avait jamais eu une Abarth aussi sereine entre nos mains; finis les sautillements et les changements de trajectoire inattendus. On a pris un pied d’enfer au volant et même si l’âge de ses artères devient difficilement défendable, on savoure ce genre de petite caisse sportive avec d’autant plus de plaisir qu’elles se raréfient à vitesse grand V.

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J’aime moins

On a parlé plus haut de la position de conduite inadaptée à notre morphologie, on peut encore parler de son habitabilité arrière limitée et du volume de son coffre minimal mais tout ces défauts sont inhérents au concept de petite citadine survitaminée. Bref, cela n’a rien à voir avec des vices cachés puisqu’ils sont bien connus des amateurs de cette Italienne au sang chaud!

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Pourquoi je l’achète

On n’a jamais tant profité d’une Abarth qu’avec cette 695 Esseesse venue d’Italie rien que pour nous. On a aligné les kilomètres par une météo plutôt froide et maussade en ne perdant jamais le sourire. Collée au sol par son gros aileron, parfaitement amortie pas ses suspensions Koni à amortissement sélectif en fréquence mais également par sa boîte manuelle à cinq rapports qui accepte, avec bonne grâce, de se faire maltraiter, cette boule de nerf pousse au crime: celui du plaisir de piloter sur des routes tortueuses à la fréquentation aussi rare que celle des joueurs de tennis français en finale d’un tournoi du grand Chelem.

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Pourquoi je ne l’achète pas

La première chose qui pique lorsqu’il s’agit de signer son bon de commande, c’est la note finale s’élevant à 33.990€ mais pour ce prix-là, vous posséderez une Abarth assez exclusive qui risque bien de devenir collector d’ici peu. Ensuite, il y a la consommation excessive de ce petit 1.4 au turbo bien gourmand. Mais là, c’est évidemment votre pied droit qui jouera les intermédiaires et sur lequel il faudra compter pour ne pas obéir uniquement à vos oreilles, qui ne demandent qu’à profiter au mieux de la sonorité en usant à l’excès du petit bouton au scorpion placé sur le tableau de bord. Celui-ci libère l’échappement mais rend également le moteur bien plus nerveux. Et nous, on en a largement profité en sachant que le réservoir à remplir n’excédait pas 35 litres et qu’on le comble sans trop se saigner… (Photos: Pierre Fontignies)

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