Essai: Audi A3 Sportback 40 TFSIe: fermement sûre d’elle

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L’hybridation, chez Audi, ce n’est pas nouveau. Contrairement à bien d’autres marques qui ont attendu les obligations européennes pour y venir, la firme aux anneaux s’est lancée dans l’aventure il y a 6 ans en commercialisant son A3 Sportback e-tron. Depuis lors, tout le monde a adopté cette solution pour abaisser les moyennes de rejets de CO² pour répondre aux diktats de l’Union Européenne. La nouvelle Audi A3 apparue en 2020 propose désormais deux puissances (204 et 245 ch) pour ce qu’elle appelle désormais sa TFSIe, le petit « e » spécifiant qu’il s’agit d’une PHEV. C’est la plus modeste des deux que nous avons eu le plaisir d’essayer durant 10 jours.

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 Sous le capot, on retrouve le 1.4 essence de sa devancière qui donne 150 ch dès 5000 trs/min. Mais il est désormais accolé à un moteur électrique de 110 ch/330 Nm (102 précédemment) pour fournir une puissance combinée (et inchangée par rapport à l’e-tron) de 204 ch et un couple de 350 Nm. C’est surtout la capacité de la batterie qui a progressé de 8,8 à 13 kWh. De quoi offrir une autonomie en mode totalement électrique de 40 km réels là où le modèle précédent atteignait rarement plus de 20 bornes. Le poids de la nouvelle venue est donné à 1635 kg alors que l’ancienne pesait 1540 kg. Oups…

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J’aime bien

Nous vous laisserons juger des lignes extérieures, parfaitement dans l’air du temps avec leurs traits saillants que l’on retrouve d’ailleurs dans l’habitacle. Là aussi, les angles sont prononcés et les jolies rondeurs de la décennie passé sont définitivement oubliées.  Heureusement, on peut toujours compter sur d’excellents sièges Sport S-Line, optionnels bien évidemment, mêlant cuir et alcantara mais qui peuvent altérer la visibilité vers l’avant des passagers arrière. Face à lui, le conducteur découvre un tableau de bord entièrement digital comme dans toutes les productions les plus récentes du groupe Volkswagen. On s’y habitue très rapidement et les molettes des deux branches du volant suppléent largement aux boutons de la console de bord ayant disparu. Le chauffage se règle toujours via des boutons tactiles tandis que d’autres touches permettent de débrancher rapidement l’ESP, le start&stop ou encore l’aide au parking. Enfin, le levier de vitesses remplacé par un gros bouton saillant, ne se fait pas non plus trop regretter.

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Plutôt malin

Par rapport à sa devancière, la 40 TFSIe offre une belle autonomie en mode 100% électrique. Avec 40 km d’autonomie, il est franchement envisageable d’effectuer ses trajets quotidiens, entre la ville et sa périphérie sans plus jamais passer par la pompe à essence. L’insonorisation a été améliorée également et le passage entre thermique et électrique est particulièrement discret. On peut alors tabler sur des moyennes de consommation particulièrement basses tournant autour des 5 l/100 km voire moins si l’on recharge soir et matin. Cela tourne à la rengaine mais comme toujours, cette solution n’est justifiable que si vous jouez le jeu des recharges à tout prix.

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J’aime moins

Comme toujours, chez Audi, le comportement est totalement axé sur l’efficacité. Pourtant, on s’est surpris à devoir juguler le couple lors des redémarrages, sous peine de faire patiner les roues motrices. Certes, nous avions des pneus été mais il faisait plus de 15° lorsque cela s’est produit. Il faudra donc veiller à ne pas démarrer trop brutalement sous peine de passer pour un chauffard aux yeux de vos passagers. Et puis les réglages de suspension nous ont paru particulièrement fermes et les roues de 17″ montées sur notre voiture d’essai n’excusent pas tout. Est-ce une conséquence du poids en hausse qu’il faut réguler?

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Pourquoi je l’achète

Même si les SUV occupent désormais une bonne partie du catalogue de la marque, Audi se montre encore capable de proposer des berlines 5 portes convaincantes. La position de conduite est parfaite et la technologie embarquée est à la pointe. Mais elle s’adresse clairement à une clientèle jeune pour qui la taille des écran et la résolution des images a davantage d’importance que ce que l’on ressent au volant. Cela tombe bien, cette nouvelle A3 pourrait se conduire les yeux fermés, ou presque. Et puis sa batterie à la capacité augmentée lui permet d’offrir une autonomie en 100% électrique intéressante pour celui qui n’est pas encore prêt à opter pour un modèle non-thermique. En Belgique, la fiscalité pousse les indépendants dans les bras de ces hybrides rechargeables…

Pourquoi je ne l’achète pas

A première vue, la nouvelle Audi A3 est à la hauteur des prétentions financières de la marque. Affichée à 38.000€ avant d’y avoir placé la moindre option, la 40 TFSIe exige quelques milliers d’euros supplémentaires par rapport à une version classique, certes bloquée à 150 ch. Et Si la TMC appliquée en Wallonie ne tient compte que de la puissance du moteur essence (867€ au lieu de 2478€), il faudra une belle conscience écologique pour que le particulier choisisse une A3 PHEV. D’autant que certains plastiques de l’habitacle se montrent peu dignes d’une voiture de cette catégorie. On pense à certains caches assez granuleux ou des détails assez peu soignés. On l’a dit plus haut, le confort n’est pas sa tasse de thé et poussera, une nouvelle fois, certains clients vers les SUV normalement plus à même de mieux digérer les nombreux défauts de notre réseau routier. (Photos: Pierre Fontignies – D’autres clichés sont publiés sur notre page Facebook).

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