Première marque européenne à croire en l’hybride avec sa V60 PHEV de 2012, Volvo peut désormais fanfaronner en constatant que tout le monde s’y met, normes européennes oblige. Son XC60 a logiquement adopté, dès 2017, l’ensemble propulseur de son grand frère, le XC90 à savoir deux moteurs électriques accolés au 4 cylindres essence boosté à 320 ch. De quoi offrir des sensations inattendues au volant.
A l’avant, Volvo a placé un petit moteur électrique de 46ch qui pèse 18 kilos et qui fait office d’alterno-démarreur tout en sachant qu’il peut également donner un coup de boost au moteur thermique en cas de besoin. A l’arrière, entre les roues, un deuxième moteur électrique, plus imposant, propose 87 ch pour un poids de 34 kg. Mais celui-ci peut mouvoir la grosse Volvo en mode tout électrique pendant une quarantaine de kilomètres lorsqu’on a pris la peine de le recharger complètement. Une autonomie que nous avons effectivement atteint en roulant normalement dans une circulation quotidienne. Cependant, il ne vaut mieux pas trop compter sur la recharge en roulant, qui peut être forcée, mais qui coûte alors cher en carburant, le moteur thermique devant assurer alors deux fonctions.
J’aime bien
Avec une masse de 2.115 kg, le XC60 PHEV n’est pas un poids plume, loin de là. Pourtant, force est de constater qu’il parvient aisément à faire oublier son embonpoint grâce aux 392 ch cumulés de sa mécanique bimodale. Bizarrement, le finition Momentum Pro de notre voiture d’essai perd 13 chevaux par rapport à la finition Polestar Engineered. Mais on vous rassure, les chevaux sont bien là et on s’est amusé à enfumer quelques grosses berlines allemandes au grand étonnement de leurs propriétaires. C’est une constance avec toutes les PHEV essayées ces derniers temps, si l’on peut rétorquer aux écolos que l’on roule en ville avec un véhicule 100% vert, il est tout à fait possible de s’offrir des sensations de vitesse lorsque c’est autorisé et ça, on valide en bloc!
Plutôt malin
Le confort et le bien-être font partie des sentiments indubitablement ressentis à bord de la Volvo XC60 Plug-In hybride. Le silence de marche est évidemment impressionnant en mode tout électrique mais l’ensemble de l’habitacle et son design très soigné participent également à ce sentiment de zénitude éprouvé au volant de ce SUV suédois. Le dessin de la planche de bord, les coloris utilisés dans l’habitacle mais aussi les matériaux, tout est parfaitement conçu et les passagers sont également choyés. L’écran central vertical est déjà passé dans les habitudes et son utilisation est plutôt facile même s’il nous est arrivé de chercher un peu certaines fonctions de réglages.
J’aime moins
Puissant et confortable, le Volvo XC60 n’apprécie guère d’être secoué. Ce n’est certes pas l’usage pour lequel il est conçu mais avec une mécanique aussi brillante, on se laisse parfois aller à un certain optimisme sur de jolies routes mais le SUV suédois n’aime vraiment pas ça. En revanche, il peut fréquenter facilement des chemins boueux et des routes non-asphaltées mais ne le poussez pas trop loin dans la nature. Son petit réservoir (50 litres) constitue un point faible d’autant que sa consommation peut s’emballer si jamais vous aimez gagner quelques minutes sur un trajet. En faisant bien les comptes, on pourra constater qu’il consomme logiquement moins qu’un T6 mais plus qu’un D4 ou un D5 pourtant nettement moins chers.
Pourquoi je l’achète
Emboîter deux moteurs électriques au milieu d’une mécanique à essence est une bonne solution pour mieux faire passer la pilule du SUV urbain puisque ce XC60 est tout à fait capable de se déplacer sur une quarantaine de kilomètres en mode totalement électrique. Le confort y est alors impérial et la sérénité à bord indubitable. Mais ce qu’il y a de bien avec ce T8 Twin Engine, c’est qu’il est parfaitement capable d’envoyer du très lourd à la demande pour rejoindre plus rapidement une destination. De quoi tailler un costard aux constructeurs allemands qui se demanderont ce que peut bien avoir avalé ce SUV à l’aspect si conventionnel.
Pourquoi je ne l’achète pas
Alors que la marque suédoise avait bradé ses modèles de l’ancienne génération au milieu des années 2010, les prix sont repartis fortement à la hausse à l’arrivée de ces nouvelles générations. Il faut dire que Volvo a bien travaillé en termes de look, de confort et de technologie et cela doit fatalement se faire payer. Au grand dam de tous ceux qui avaient découvert une marque trop souvent boudée. A 71.850€ en prix de base, le T8 est très cher. Face à ses confrères mazoutés, il ne fera guère le poids. Mais il a pour lui de pouvoir compter sur ses moteurs électriques pour accéder aux zones basse émission pendant longtemps. Son petit réservoir le handicape lors des longs déplacements qui se feront à vive allure au prix d’une consommation plus importante que celle des versions Diesel. Faites vos calculs.