Si on nous avait dit un jour que nous nous réjouirions de nous retrouver au volant d’un break Mercedes Diesel surélevé, on vous aurait ri au nez. Et pourtant… à force de fréquenter à longueur de semaine des SUV alourdis par leurs systèmes hybrides pas toujours pertinents, on finit par trouver du plaisir au volant de voitures plus classiques à connotation bourgeoise.

Alors que son concurrent Audi exploite le filon du break surélevé depuis 1999, Mercedes n’est venu à ce concept qu’en 2017 avec sa Classe E break. Mais il faut croire que les ventes ont été satisfaisantes puisque c’est désormais la ″petite″ C break qui adopte les accoutrements du genre. Ceux-ci passent par les traditionnels ajouts en plastique noir autour des passages de roue ou encore les boucliers avant et arrière redessinés sans oublier les protections du sous-bassement à l’image des meilleurs franchisseurs. Les jantes sont également spécifiques à ce modèle tout comme la calandre à une seule lamelle chromée et ventilée. Par contre, à l’intérieur, rien ne le distingue de la gamme classique et ce n’est pas plus mal à nos yeux.

J’aime bien
S’il peut paraître futile, le concept du break surélevé n’est pas plus incongru que celui du SUV Coupé, occupé la plupart du temps par un seul utilisateur. Et on a envie de dire que ce n’est pas uniquement dans les pays émergents que ce genre de carrosserie est justifiée. Vu l’état déplorable du réseau routier belge, et plus particulièrement wallon, on peut dire que la Classe C All-Terrain est l’outil idéal pour avaler des kilomètres dans notre royaume en toute sérénité. D’autant qu’on n’a encore rien inventé de mieux qu’un Diesel pour tailler de la route. Sous le capot de notre exemplaire d’essai, le 4 cylindres de 2 litres développe 200 ch et 420 Nm de couple. Il est assisté d’un démarreur-générateur intégré sur un réseau de 48 V, qui peut brièvement ajouter 20 ch et 200 Nm.

Plutôt malin
Au volant, autant vous avouer que ce surcroît de couple est insensible ce qui démontre que l’intégration de cette micro-hybridation est réussie. Avec ses équipements supplémentaires et son réservoir rempli, cet All-Terrain frôle les 2 tonnes. De quoi entraîner un comportement routier adouci qui correspond parfaitement avec la philosophie du véhicule. Ainsi, on ne parlera d’un modèle dynamique, même si son design pourrait le faire penser, mais on peut compter sur une vitesse de croisière régulière, quel que soit le relief ou le volume de chargement emporté.

J’aime moins
Nos griefs iront à la boîte de vitesses automatique à 9 rapports qui n’est pas exempte de défauts au niveau de sa gestion électronique parfois hésitante lorsqu’on sollicite la mécanique. Et s’il s’agit bel et bien d’une 4×4, ne vous mettez pas en tête de vouloir fréquenter des terrains trop escarpés. Sa garde au sol n’est pas beaucoup plus haute que celle des breaks classiques et même si ses protections sont visibles, la fragilité de sa carrosserie vous fera vite regretter les griffures des végétaux ou la boue introduite dans des endroits inaccessibles.

Pourquoi je l’achète
Dans une circulation souvent encombrée et sur des routes particulièrement détériorées, la Mercedes C220d All-Terrain devrait constituer un maître-achat tant elle répond à bien des critères. Il existe même un mode de conduite Offroad qui adoucit la réponse à l’accélérateur et relâche l’ESP pour maximiser la motricité sur des terrains meubles. Mais on se doute que la gamme G correspond mieux à des envies de hors-piste. Le confort exceptionnel, la finition remarquable et la technologie des plus modernes font évidemment partie de tout ce que l’on trouve à bord de cette Mercedes particulière, qu’il s’agisse d’infodivertissement ou de sécurité. Tout est là pour rendre la route sécurisante et agréable, comme souvent à bord des véhicules étoilés. Et puis n’oublions pas ce Diesel particulièrement sobre qui affiche une autonomie à rendre jaloux le plus économe des véhicules électriques.

Pourquoi je ne l’achète pas
Entre le SUV et le break classique, la Classe C All-Terrain offre un compromis qui l’oblige à se montrer moins dynamique que la version classique et moins aventurière que la vaste gamme des SUV Mercedes. Il faut composer avec une masse importante et un inévitable roulis lorsqu’on se prend à profiter de quelques courbes joyeusement rebondies. Mais cela tient à son concept. Enfin, reste à parler du prix, toujours excessif lorsqu’il s’agit d’une voiture assemblée selon les exigences de Stuttgart. A 57.354€ l’exemplaire avant d’avoir coché la moindre option et le moindre pack, ça fait cher le 4×4 stylé. Mais gageons que ceux qui en sont fans feront l’effort nécessaire sachant qu’une Mercedes conserve inexorablement une bonne valeur de revente, même s’il s’agit d’une Diesel.
