Les rois du contre-braquage feront probablement la moue en découvrant la fiche technique de cette AMG A45 S. Petit 2.0 au turbo boosté à bloc, 4 roues motrices et boîte auto ne sont pas des ingrédients qui réveilleront un amateur de pilotage en pleine nuit. Et pourtant… on aurait bien passé nos jours et nos nuits au volant de cette boule de nerf tellement elle s’est montrée envoûtante.

421 chevaux ! C’est la puissance d’une Ferrari 360 Challenge Stradale de 2003. Envoyés sur les 4 roues motrices de cette A45 S, on se doute qu’ils doivent offrir des sensations extatiques. Et pourtant. Au démarrage, la plus petite des AMG peut se montrer discrète. Enfin, en matière de sonorité parce que du côté des lignes extérieures, il faudra repasser même si la teinte noire habillant notre exemplaire d’essai ne met pas spécialement en valeur ses distinctions esthétiques. Certes, le becquet de toit est immanquable mais l’on distingue mal les petites ailettes sur les boucliers avant par exemple. Heureusement, la calandre ne laisse pas place au doute et les étriers de frein rouge apportent une petite note de couleur à l’ensemble.

Dans l’habitacle, on est parfaitement installé dans des sièges enveloppant optionnels surlignés de jaune. Une teinte qui domine l’intérieur avec de nombreuses surpiqûres sur le tableau de bord et les contre-portes. Devant lui, le conducteur retrouve l’instrumentation habituelle des dernières Mercedes constituée de grands écrans. On s’y retrouve rapidement et des boutons physiques restent présents pour atteindre directement des fonctions essentielles comme le chauffage ou pour désactiver certians systèmes d’assistance à la conduite. Le volant à trois branches à méplat est agréable à manipuler avec ses parties en cuir et en nubuck. même si les palettes qu’il cache pourraient être plus grandes…

J’aime bien

La pièce maîtresse de cette A45S, c’est bien évidemment son moteur qui est entièrement monté à la main à Affalterbach, sur une nouvelle ligne de fabrication. Remplaçant le 4 cylindres M133 qui équipait la première A 45 AMG (W176), ce nouveau moteur qui ne pèse que 160 kg à sec se distingue par une multitude de détails intelligents. Ainsi, contrairement au modèle précédent, la disposition du M139 pivote de 180 degrés dans la baie moteur. Le turbocompresseur et le collecteur d’échappement se retrouvent placés à l’arrière du bloc tandis que le système d’admission est renvoyé à l’avant. Cette nouvelle disposition offre un avantage du point de vue aérodynamique. Avec ses 211 ch/l, il respire fort et propose un couple maximal de 500 Nm. Cette pièce d’orfèvrerie devrait d’ailleurs trouver place sous le capot de la future Lotus Emira…

Plutôt malin

Sur la route, cette baby-AMG propose des prestations de feu. Elle pousse tout le temps, elle enchaîne les courbes avec appétit tout en pouvant s’appuyer sur des freinages costauds. Et contrairement à une certaine Audi RS3, la Mercedes laisse son train arrière enrouler les courbes ou glisser généreusement à la ré-accélération lorsqu’il y a de la place. On a été bluffé par sa capacité à absorber n’importe quel asphalte en y laissant, mais c’est normal, toute notion de confort. C’est l’efficacité qui prime et la vitesse de passage en courbe. Mais ce train arrière enrouleur est une merveille et donne le sentiment qu’on pilote alors que  l’électronique règle tout et qu’il n’est jamais question de se retrouver en situation scabreuse. Il existe même un mode Drift mais on n’y a jamais pensé…

J’aime moins

En pinaillant, on pourra regretter une certaine paresse du train avant mais comme l’arrière enroule parfaitement, on ne lui en tient pas trop rigueur. Evidemment, les consommations s’envolent lorsqu’on exploite pleinement la mécanique (+ de 20 l au 100) mais comme cela reste des moments rares tant nos routes sont surencombrées (vive le monde d’après…), on peut très bien vivre cette A45S au quotidien en restant dans des consos tournant autour des 8 l/100 km.

Pourquoi je l’achète

Une fois le mode d’emploi intégré, l’A45 pivote en entrée, glisse en sortie, tout en restant précise! Un vrai jouet que nous avions découvert sur le circuit de Zolder, lors d’une journée AMG, et qui a confirmé tout le bien que nous en pensions sur la route où elle se joue des virages avec avidité tout en autorisant son train arrière à enrouler les courbes. Une fois le point de corde atteint, on accélère à fond et les 4 roues nous entrainent, tout en glisse, vers le virage suivant. C’est complètement jouissif et cette auto sera plus que probablement notre sportive de 2021!

Pourquoi je ne l’achète pas

On l’a dit plus haut, les consommations s’emballent lorsqu’on profite sans arrière-pensées du potentiel de la bête. Il faudra également passer par la case achat avec un prix de vente de 69.400€ tvac avant d’avoir coché la moindre option, on se doute que la facture finale ne sera pas piquée des hannetons (notre exemplaire affichait 86.200€ options comprises) d’autant qu’il faudra y ajouter les lourdes taxes en vigueur dans nos contrées. La sonorité sera pointée du doigt par les adeptes du 5 cylindres d’en face mais pourtant, on a apprécié les “blop blop” au freinage… Enfin, si vous avez choisi une Mercedes pour son confort, vous n’êtes pas à la bonne adresse. Cette AMG A45S a trouvé un compromis mais sa fermeté et la dureté de ses suspensions ne raviront pas tout le monde.