Essai : Opel Grandland GSe : sport en famille !

Il y a encore quelques années, les voitures disposant de 300 ch se comptaient sur les doigts d’une main et… toutes étaient des sportives pures et dures. Financièrement, elles étaient hors de portée de la plupart des amateurs et… nécessitaient des qualités de pilote averti pour les maîtriser. Signe des temps, aujourd’hui, le SUV Grandland GSe propose 300 ch aux pères de famille pressés ! (Texte : Dimitri Urbain / Photos : Paul-Edouard Urbain)

Sorti en 2017, Le Grandland a bénéficié plus récemment du « Vizor », le nouveau visage d’Opel. La calandre intègre des feux LED matriciels. Le capot noir fait inévitablement penser aux vieilles Opel sportives, Commodore GSE ou autres Manta GT/E, bien vu.

Qu’on se le dise, le Grandland GSe n’est pas électrique mais bien… hybride rechargeable ! L’autonomie électrique revendiquée par Opel est de 63 km. Certes, elle est idéale en ville, pour des petits parcours mais… attention à bien sélectionner le mode d’utilisation, sous peine de la voir fondre comme neige au soleil sur route ou autoroute, après quelques accélérations.  Un moteur quatre cylindres essence 1600 cm3 est associé à deux moteurs électriques : l’un est situé dans la boîte et l’autre est placé sur l’essieu arrière. La batterie à une capacité de 13,2 kWh. Fort de 300 ch et 520 Nm, le Grandland offre différents modes de conduite dont un 4X4, si nécessaire. Certes, ce n’est pas un tout terrain aux capacités de franchissement importantes mais, dans nos contrées c’est largement suffisant pour de rares épisodes neigeux.  

La boîte automatique huit rapports dispose de plusieurs modes de conduite, différenciés par l’affichage du combiné. Malheureusement, pour la recharge c’est tout ou rien, un seul mode « B » est disponible.

La boîte automatique 8 rapports offre un seul mode de recharge, tout ou rien dommage. Les « Frequency Selective Dampers » ou « amortisseurs sélectifs en fonction de la fréquence » adoptent des lois d’amortissement différentes en fonction de l’état de la route. Sur des pavés, les fréquences d’oscillation sont plus élevées et ils seront plus typés « confort » tandis que le comportement sera plus sportif si les oscillations se produisent à des fréquences plus basses. Une soupape supplémentaire et un second circuit hydraulique permettent de modifier le comportement : plus sportif soupape fermée et plus confortable ouverte.

Tiens, un vrai moteur sous le capot ! Un quatre cylindres turbo essence officie ici, associé à deux moteurs électriques : l’un est situé dans la boîte tandis que l’autre est placé sur l’essieu arrière.

J’aime bien

Le Grandland date de 2017 et il a été retouché en 2022 pour adopter la nouvelle identité visuelle de la marque, tant à l’extérieur , avec la calandre « Vizor » avec éclairage LED matriciel, qu’à l’intérieur, avec le « Pure Panel » et ses deux écrans. La liste des équipements est très fournie et il reçoit les sièges AGR chers à la marque. Plutôt confortables, ils soutiennent bien le corps et disposent d’une partie centrale réglable pour soutenir les genoux.

A l’arrière, son nom est inscrit en grandes lettres sur le hayon, ce qui l’élargit visuellement et lui donne plus de présence dans la circulation.

Plutôt malin

Le Grandland regorge de petites astuces qu’on ne remarque pas au premier abord mais qui facilitent la vie : ce sont les portières qui descendent bien bas sur les bas de caisse et les recouvrent, pour éviter de se salir ; le bac de rangement pour le chargeur sous le plancher du coffre ou encore les nombreux réceptacles idéalement placés à l’avant. Le ciel de toit clair contraste bien avec le reste de l’intérieur et le rend agréable à vivre.  Dans l’ensemble, les matériaux et la finition sont de haut niveau.

Les jantes au dessin original sont des 19’’ montées en pneus Michelin qui remplissent bien les passages de roue.

J’aime moins

Une fois l’autonomie de la batterie réduite à zéro, il faut quand même déplacer ses 1876 kg ! Même si le châssis a été revu avec des amortisseurs FSD de chez Koni, des roues Monza spécifiques en 19’’, les suspensions sont très sèches et plus adaptées aux autoroutes allemandes qu’aux routes belges pleine de trous, crevasses et autres nids de poule… le poids induit une prise de roulis parfois excessive le rendant peu sportif, finalement. Sur la motorisation hybride, le réservoir est plus petit (43 litres au lieu de 53) et le volume du coffre est réduit, passant de 514 à 390 dm3. Pour de longues distances, l’espace limité à l’arrière ne conviendra pas à passagers de grande taille. La molette de réglage d’inclinaison du dossier des sièges, ici en version manuelle, est malheureusement positionnée trop proche du montant B.

A l’image de ces compartiments placés sous le plancher du coffre, le Grandland se révèle pratique avec des réceptacles de rangement disséminés partout à l’intérieur. La capacité du coffre est plus petite que celle des versions thermiques, certes, mais il est possible de ranger câbles et chargeur pour ne pas l’obstruer, un bon point !

Pourquoi je l’achète

Le capot et le pavillon noirs font immédiatement penser aux bonnes vieilles Commodore GSE 6 cylindres des années 70 et s’intègrent bien, soulignant les formes de l’engin.  Elégant, il est aussi suffisamment discret au quotidien. Les jantes Monza en 19’’, chaussées en pneus Michelin remplissent bien les passages de roue, il ne donne pas l’impression d’être sur des roulettes ! Son côté familial et plus dynamique sur demande est assez séduisant. Il se relance à la moindre sollicitation de la pédale de droite, éclipsant rapidement des automobilistes médusés qui se demandent quel est bien cet engin… L’équipement de série est bien fourni et même si l’écran central 10’’ n’est pas des plus grands, il s’avère suffisant au quotidien. Notre essai s’est déroulé sur près de 1400 km est la consommation était de 6,8 l/ 100 km, un résultat très honnête, sans chercher à établir de performances en ce domaine.

Le tableau de bord adopte le « Pure Panel » et ses deux écrans. L’intérieur sombre bénéficie heureusement d’un ciel de toit clair qui compense les cinquante nuances de gris. Le volant est agréable au toucher et l’ergonomie de ses différentes commandes est bonne. La partie centrale de l’assise des sièges AGR, réglable, est très agréable pour soutenir les genoux.

Pourquoi je ne l’achète pas

Son prix débutant à 60.200€ n’en fait pas une affaire… sa carrière en véhicule de société étant terminée pour raisons de déductibilité, séduira-t-il des particuliers peu enclins à passer directement du thermique à l’électrique ? Ce n’est pas déraisonnable mais… il faut quand même débourser 331 € pour un câble de recharge 22 kw et 251 € pour un 7,4 kW. Autant prendre la wallbox à 500 € qui inclut le second ! A ce niveau de prix, nous trouvons douteux de facturer le câble de recharge en sus. Certes, il a un look sportif qui donne le change mais…son comportement routier, ses suspensions souvent trop raides et une impression que toute la puissance annoncée n’est pas au rendez-vous nous ont laissés sur notre faim.

Les amortisseurs Koni FSD nous ont déçus car ils sont souvent trop fermes et inadaptés aux routes belges, malheureusement.
La prise de type 2 ne permet malheureusement pas une recharge très rapide… et Opel facture le câble en sus de la voiture, vraiment pas une bonne idée surtout à ce niveau de prix !
Claustrophobes et grands, abstenez-vous ! L’espace à l’arrière est limité et ne conviendra pas à trois adultes pour de longs voyages, malheureusement.

Laisser un commentaire