Essai : Hyundai Ioniq 6 RWD : l’exemple à suivre

Avec sa ligne en forme d’arche, la Hyundai Ioniq 6 fait généralement forte impression. Il faut dire que lorsqu’on parle de voiture électrique, ce sont majoritairement des SUV qui sont cités, ceux-ci ayant envahi le marché en offrant des profits scandaleux aux constructeurs. En prenant le contre-pied de la tendance générale, le constructeur coréen donne l’exemple de ce qu’aurait toujours dû être la voiture électrique, un exercice aérodynamique parfait pour mieux fendre l’air et consommer automatiquement moins d’énergie.

Techniquement, cette Ioniq 6 partage la plateforme modulaire E-GMP avec son petit frère, le crossover 5 et bénéficie, par la même occasion, de son système de 800 volts allié à un chargeur de 350 kW. La berline propose également deux batteries lithium-ion au choix; l’une de 77,4 kWh ou l’autre de 53 kWh. La transmission s’effectue soit aux roues arrière, comme sur notre exemplaire d’essai, soit aux quatre. Même si elle affiche un coefficient de pénétration dans l’air de 0,21, la 6 ne détient pas le record qui appartient encore et toujours à la Lucid Air et à la Mercedes EQS qui signent un étonnant 0,20 ! Reste qu’on admire la pureté de ses lignes tracées de deux coups de crayon et seulement gâchées par l’aileron en queue de canard. L’absence de poignée de porte apparentes et les jantes carénées complètent l’indispensable attirail nécessaire.

J’aime bien

Avec son essieu multibras à l’arrière, la berline électrique de Hyundai propose une tenue de route assez étonnante et incite à une conduite didactique. On peut profiter de ses 228 ch et de son couple de 350 Nm envoyés sur les seules roues arrière sans trop d’arrière-pensées. La direction présente une belle consistance, et même quand on enchaîne les changements d’appui rapides, le conducteur profite d’un centre de gravité étonnamment bas et un châssis prêt à pivoter pour peu qu’on cale bien le train avant en appui. La récupération de l’énergie au freinage, en utilisant les palettes au volant ou en relâchant l’accélérateur, affiche un ressenti naturel et l’on s’habitue rapidement, en ville, à ne plus jamais freiner. Il est aussi possible de recourir à des bruits artificiels évoquant des engins futuristes mais nous l’avons rapidement mis en sourdine pour mieux profiter de l’insonorisation très soignée de l’habitacle.

Plutôt malin

Un cocon intérieur dans lequel il fait bon vivre grâce à des sièges plutôt bien dessinés et un tableau de bord aux touches minimalistes mais aux écrans largement dimensionnés. Il faut un peu de temps pour digérer la logique du constructeur coréen en matière de système d’info-divertissement mais une fois l’approche comprise, on jongle facilement d’un menu à l’autre. Et comme l’Ioniq 6 conserve des boutons pour le réglages du volume ou de la climatisation, on n’a pas grand-chose à redire sur le système Bluelink Live. Et quel bonheur de trouver un habitacle préchauffé par la pompe à chaleur lorsque vous reprenez votre Ioniq 6 sur le parking du bureau après une grosse journée de travail…

J’aime moins

La position de conduite surélevée est imputable au pack de batterie caché dans le plancher de la plateforme et ne peut être évitée. Par contre, recourir à des matériaux recyclés pour le revêtement des sièges, pour les tapis sans oublier sa peinture bio se ressent dans le visuel des plastiques du tableau de bord ou des contre-portes qui cadre moins avec l’aspect futuriste de la Ioniq 6 dont le tarif n’est pas non plus donné.

Pourquoi je l’achète

Cette Hyundai Ioniq 6 correspond parfaitement à notre vision de la voiture électrique. Son physique assez radical ne plait pas à tout le monde mais il permet d’afficher un Cx particulièrement performant qui garantit une autonomie élevée ce qui devrait être le but premier de ce type de véhicule. Son habitabilité, son insonorisation et sa tenue de route font partie de ses atouts indéniables. On se surprend à ressentir du plaisir à son volant ce qui nous arrive très rarement à bord des véhicules 100% électriques. Son habitacle fait appel à toutes les dernières technologies en matière d’écrans et de système de divertissement, les mordus pouvant même craquer pour les rétroviseurs-caméras optionnels mais inutiles à nos yeux. Enfin, la vitesse de recharge fait également partie de ses points forts mais nous ne crierons pas trop fort nos chiffres de consommation, ceux-ci s’étant établis à 25,6 kW/h mais en n’ayant fréquenté que des autoroutes…

Pourquoi je ne l’achète pas

Avec une autonomie de 430 km réels, cette Hyundai Ioniq 6 peut déjà voir venir sachant qu’il est probablement possible de faire encore mieux en ayant le pied plus léger que celui de votre serviteur. Mais il faut composer avec une certaine fermeté des trains roulants, du moins avec les roues de 20 pouces, des 18 étant proposées sur le modèle d’accès appelé Core (50.499€). Avec la finition haute, la Balance (62.499€), de notre version d’essai, il n’y a guère d’options à part le Vision pack (3.000€) qui associe un toit électrique et les rétroviseurs numériques. Une version plus puissante (325 ch) et aux 4 roues motrices est également disponible pour 4.000€ de plus. Le volume du coffre (400 l) et son accessibilité seront également des points faibles d’un modèle pour le reste particulièrement bien pensé.

Laisser un commentaire