La RS3, c’est une institution chez Audi. C’est le premier étage de la fusée RS, le modèle d’accès à la gamme sportive du constructeur allemand. Dans sa dernière exécution, la berline conserve le 5 cylindres tellement vanté par les fans, poussé à 407 ch pour un couple conservé à 500 Nm. Les quatre roues motrices sont, bien évidemment au programme, ainsi que la boîte robotisée à 7 rapports.

Si la couleur de notre exemplaire d’essai ne passe pas inaperçue, il est tout à fait possible de commander sa RS3 dans des couleurs plus passe-partout. C’est une question de philosophie ; soit on choisit de faire savoir qu’on adore les voitures de bad boy, soit on la joue discret en sachant que les élément distinctifs de cette version bestiale ne sont pas excédentaires. On est d’accord que la calandre et le bouclier largement ajourés ne laissent planer aucun doute sur les prétentions de l’auto, on remarque aussi la fente de ventilation derrière les roues avant mais pas de hanches pulpeuses comme sur les RS4, 6 et 7 ou encore de spoiler démesuré. C’est assez contenu et finalement, ce n’est pas pour nous déplaire.

A l’intérieur, on peut aussi compter sur une certaine retenue avec un habitacle assez sombre dans la version essayée. Les sièges joliment dessinés manquent néanmoins d’un soutien plus radical lorsqu’on profite pleinement de la mécanique et l’on se met à regretter les baquets chers mes spécifiques des versions précédentes. Seul le pédalier inox et le volant et son fin cerceau en alcantara distinguent cette RS du reste de la gamme sans oublier les affichages du tableau de bord qui varient en fonction des modes de conduite adoptés mais qui manquent nettement de visibilité.

J’aime bien
C’est évidemment en action que cette RS3 prend toute sa dimension. Cette pompe à feu ne demande qu’à bondir d’un coup d’accélérateur. On plonge immédiatement dans le menu du Drive Select qui propose un mode « Efficiency » qui ne devrait guère intéresser grand monde. Ce sont les modes RS qui nous attirent inévitablement et comme il y a un bouton de raccourci sur le volant, on se plonge rapidement dans l’ambiance. Le moteur gronde un peu plus, les suspensions durcissent, l’accélérateur répond plus rapidement, bref, on peut pousser l’auto dans les cordes, rassurés par le système Quattro. Plus permissif, on sens l’arrière se dérober mais cela ne dure guère et l’électronique veille à ce que l’on ne se fasse jamais peur. Et puis on peut compter sur un freinage 5 étoiles grâce aux disques en carbone/céramique qui ne renoncent jamais. Prévenez les passagers qu’ils vont prendre des G !

Plutôt malin
Des places arrière accessibles, un coffre de 280 litres, certes réduit par rapport à celui de la 5 portes, vous avez tous les arguments en main pour faire passer votre bolide sportif pour une simple familiale aux yeux de la famille. Qui sera ensuite ravie de rejoindre ses activités favorites à la vitesse d’un TGV. On connait quelques jeunes emmenés avec nous qui ne se sont toujours pas remis de la « fusée »…

J’aime moins
On a souvent reproché aux Audi d’être trop sages, même les modèles RS. On comprend bien que la sécurité trône avant tout le reste et avec les puissances atteintes par les derniers modèles du label sportif d’Audi, il est normal que l’on ait castré d’éventuels mouvements de l’auto. Pourtant, avec cette RS3, la marque aux anneaux propose un mode RS Torque Rear qui envoie la puissance aux roues arrière pour vous permettre des séances de drift endiablées à condition d’avoir un peu d’espace autour de soi. Un pur gadget à nos yeux de conducteur de propulsion au quotidien, mais qui semble beaucoup amuser les jeunes générations.

Pourquoi je l’achète
Passer de la paisible berline familiale à la sportive pure et dure qui avale les courbes avec appétit sans jamais être rassasiée, l’Audi RS3 le fait avec une facilité déconcertante. Le bruit, pourtant trop étouffé à notre goût, du 5 cylindres ravira les amateurs de belle technologie qui ont bien du mal à s’extasier devant les moteurs de frigo que l’on nous vend sans arrêt. Technologiquement, l’Audi RS3 n’a jamais été aussi pointue puisqu’elle permet même aux rois des ronds-points de drifter allégrement. Même les portes arrière et les places qu’elles dévoilent peuvent facilement accueillir de jeunes adultes et le coffre, même s’il n’a pas un volume très important, absorbera facilement les courses hebdomadaires. Enfin, qui dit Audi, dit finition soignée et il faut bien reconnaître que cela reste une constante pour les produits made in Ingolstadt.

Pourquoi je ne l’achète pas
Affichée à 65.310€ avant d’avoir coché la moindre option, l’Audi RS3 atteint rapidement les 80.000 briques une fois qu’on choisit quelques équipements justifiés comme les amortisseurs adaptatifs, l’échappement RS Sport, le système de navigation plus évolué ou encore les sièges Sport. La RS3 essayée, qui illustre cet article, était affichée à 88.850€… Les taxes d’immatriculation et de mise en circulation sont évidemment les plus élevées et, cerise sur le gâteau, la consommation du mélomane caché sous le capot avant est conséquente puisque nous avons mesuré 12 l/100 km sans avoir particulièrement attaqué. Mais n’est-ce pas le prix à payer pour bénéficier d’un plaisir inégalé ? (Photos: Pierre Fontignies)
