Pour sa septième génération, le SL a droit à l’appellation AMG dans tous les cas de figures. Sera-ce suffisant pour compenser la disparition du V12 et excuser l’apparition d’un 4 cylindres sous le long capot avant à double bosselage ? Toujours est-il que la tâche de ce nouveau roadster ne manque pas de sel sachant qu’il remplace à la fois le SL, l’AMG-GT Roadster et la S Cabriolet. Trois modèles en un qui oblige cette SL 2023 à produire une copie parfaite chargée de satisfaire les sportifs, les pantouflards et les traditionalistes. Une gageure ?

Joliment dessinée avec son long capot galbé et son fessier rebondi, cette Mercedes-AMG SL fait de nouveau appel à une capote en toile qui se déploie en 15 secondes jusqu’à une vitesse de 60 km/h mais uniquement via une commande tactile sur l’écran central, autant vous dire qu’il vaut mieux être arrêté ou faire appel à votre passager pour effecturer cette opération. Une fois au grand air, on est parfaitement abrité par le pare-brise fortement incliné et le filet anti-remous qui condamne fatalement les deux petites places arrière de retour à bord du SL. Cela tombe bien parce que la météo estivale belge rencontrée lors de nos quelques jours d’essai était absolument déplorable. Et nous qui pensions qu’essayer un cabriolet à la fin du mois de juillet était un bon plan…

J’aime bien
L’habitacle fait logiquement un bond en avant par rapport à la SL sortante. Les écrans digitaux se sont largement imposés, que cela soit devant le conducteur, qui peut s’appuyer sur un écran joliment courbé aux affichages multiples et variés. On s’étonne toujours de voir comme les deux autres constructeurs allemands de sont pas encore arrivés à proposer un choix aussi vastes et cohérents de lay-out. Mais ce qui domine dans cet habitacle, c’est l’écran central vertical de 11,9 pouces et qui peut s’incliner pour offrir une visibilité constante même lorsqu’on conduit au soleil. Les sièges sont superbement dessinés et offrent un confort impérial, que cela soit leur ergonomie ou encore le chauffage ou la ventilation qu’ils distillent sans oublier la fonction massage toujours bienvenue lors des longs déplacements. Petit bémol sur le volant à trois branches qui demande également un peu de concentration lorsqu’il s’agit de jongler entre les menus des deux molettes dispensant les modes de conduite ou encore les réglages les plus sportifs de ce modèle AMG.

Plutôt malin
L’appellation AMG désormais accolée aux deux lettres SL nous promet une belle dose de sportivité. Et au même titre qu’il nous a toujours semblé totalement incongru de rouler en cabriolet Diesel, il faut impérativement déguster cette SL avec un V8 pour profiter de sa sonorité au maximum. Mais également de sa puissance de 476 ch et de son couple de 700 Nm transmis aux 4 roues. De quoi proposer un comportement rassurant en toutes circonstances. Sous la pluie, la SL est absolument imperturbable et l’on taille la route en toute franchise. Il s’agit d’une véritable GT même si le confort est nettement plus ferme que celui des premières générations. Il faut dire que la masse de 1970 kg impose des liaisons au sol raffermies pour pouvoir aborder les courbes serrées avec avidité. Et l’on peut dire que les systèmes électroniques embarqués s’accordent à merveille pour faire oublier ce poids même s’il s’agit de ne pas oublier l’encombrement de cette jolie barquette. En jouant avec les réglages et en adoptant les plus sportifs d’entre eux, il est possible de laisser jouer le train arrière lors des réaccélérations en sortie de virage mais jamais de manière dramatique.

J’aime moins
Il n’est jamais facile de trouver des défauts à ces cabriolets haut de gamme. L’exiguïté des places arrière ne permet pas d’envisager des déplacements à quatre adultes et le coffre ne propose pas un volume exceptionnel avec ses 240 litres mais qui achète une SL pour envisager des déménagements? Petit bémol à l’encontre du filet pare-vent un peu léger qui demande une manipulation attentionnée.

Pourquoi je l’achète
Avec l’hégémonie des SUV, le cabriolet est une carrosserie en voie d’extinction. Même dans le haut de gamme où les gammes se réduisent progressivement. Chez Mercedes, on a chargé la SL de remplacer sa devancière mais également l’AMG-Gt Roadster et le S Cabriolet. Une mission qu’elle semble pouvoir réussir grâce à son 4.0 V8 biturbo disponible en deux puissances. C’est la plus modeste que nous essayions mais on ne l’a jamais regretté. Avec ses quatre roues motrices et directrices, la SL55 affiche une aisance en toutes circonstances et comme toujours avec les modèles AMG, il est possible d’opter pour les réglages les plus extrêmes en termes de réponse moteur, de suspension sans oublier l’échappement libéré. Décapoté, on profite à fond de ces moments en se disant qu’ils ne dureront plus très longtemps. Quoi que… Confort à bord, finition impeccable et digitalisation à la page font encore de cette découvrable un chef d’œuvre, une future classique aux lignes intemporelles. Craquez si vous le pouvez!

Pourquoi je ne l’achète pas
Affichée à 172.304€, la SL55 constitue une belle récompense pour celui qui a réussi dans la vie et qui veut profiter d’un cabriolet exclusif. Pour 30.000 euros supplémentaires, il pourra opter pour la SL63 et ses 585 ch. Des chiffres qui nous laissent rêveurs. Car ces tarifs sont évidemment hors de portée de la majorité d’entre nous. Il existe bien une version plus accessible, la SL43 et son 4 cylindres, affichée à 132.495€ mais la saveur ne doit pas être identique. Il faut également prévoir un solide budget carburant car il est très difficile de ne consommer moins que 15 l/100 km de sans-plomb. Lors du retour chez Mercedes, en respectant scrupuleusement les imitations en en empruntant que de l’autoroute, on est descendu à 11,3 l/100 mais quel tristesse de ne pas faire chanter le V8… (Photos: Pierre Fontignies)
