Quel plaisir de retrouver des repères en découvrant la dernière génération de Civic ! Dans un monde en constante évolution où les choses changent à des vitesses supersoniques, on prend plaisir à essayer une berline 5 portes que bien des marques voudraient voir disparaître, faute de profits suffisants.

Avec sa onzième génération, la Honda Civic s’est assagie par rapport à ce que l’on a pu connaître à une certaine époque. Il n’est d’ailleurs pas évident de distinguer la dernière arrivée de sa devancière même si, globalement, elle est devenue bien discrète. Ce que certains apprécieront. Son empattement a progressé de 3,5 cm, ses voies sont également en hausse alors que son centre de gravité a été abaissé. Un point que nous apprécions particulièrement, nous qui avons toujours privilégié la position de conduite la plus basse pour être au plus près de la route. Sa coque est rigidifiée de 19% et elle s’est allégée grâce à un capot en aluminium et un hayon en matière synthétique mais cet effort est malheureusement annihilé par l’arrivée d’un groupe électrique plombant la masse de 120 kg. Heureusement, ces efforts seront récompensés sur la Type-R qui n’a jamais été aussi radicale qu’aujourd’hui !

J’aime bien
La sobriété de la planche de bord nous a séduit. Il faut dire que cela faisait pas mal d’années que nous n’avions plus essayé de Civic et nous étions restés sur des tableaux de bord assez ovniesques. Ici, les écrans sont classiques tout en étant largement digitalisés et les petits trous façon nid d’abeille qui habillent la face de ce meuble de bord sont assez originaux tout en incluant les ouïes d’aération. Il subsiste des boutons pour les commandes de la climatisation alors que la finition est assez impressionnante. Les sièges avant sont redessinés pour se montrer plus enveloppants et ils offrent une position de conduite assez concluante même si le passager pourra regretter l’absence de réglage en hauteur. Le volant à trois branches gainé de cuir propose classiquement des commandes pour la radio et le régulateur de vitesse.

Plutôt malin
Normes d’émission oblige, la Honda Civic a dû, elle aussi, s’adapter à son époque et adopter un moteur électrique et une technologie hybride auto-rechargeable. Mais comme la marque japonaise ne fait rien comme les autres, le moteur thermique, ici un 4 cylindres de 2.0, n’entraîne jamais les roues avant puisqu’il sert de générateur à l’unité électrique. La puissance maximale annoncée et de 184 ch pour un couple de 315 Nm mais on ne se déplace quasiment jamais sur le seul mode électrique puisque la batterie affiche 1,05 kWh mais là n’est pas l’essentiel. L’efficience de l’ensemble est assez étonnante à l’instar de la transmission qui est raccordée directement au moteur électrique et qui n’a donc pas de rapports. Ce sont seulement des pauses programmées électroniquement qui imitent des changements de rapports inexistants.

J’aime moins
Si la conduite quotidienne de la nouvelle Civic est agréable et sereine, l’amateur de conduite dynamique que nous sommes ne peut que regretter les bonnes vieille boîtes manuelles et les montées en régime des anciennes japonaises construites à Saitama. C’est regrettable mais c’est ainsi. Et cela complique la tache pour Honda qui doit désormais se démarquer des autres marques en perdant certaines de ses spécificités. Et l’absence de palettes au volant ne permet même pas de trouver un peu de plaisir lors des changements de rapports. Seul la sonorité du moteur, mise en évidence via les haut-parleurs, s’intensifie en mode Sport. Mais attention, ce n’est pas parce que nous regrettons ce manque de dynamisme que le châssis de la Civic n’est pas parfait. Il peut même s’appuyer sur un compromis parfait entre confort et tenue de route pour les trains roulants. Bref, la Civic 2023 est un excellent remède à la sinistrose dégagée part bien des SUV sans saveur.

Pourquoi je l’achète
Le jour où notre Toyota GT86 ne conviendra plus à nos cervicales, nous nous verrions bien au volant d’une Civic. Position de conduite parfaite, finition irréprochable et comportement tip-top correspondent à nos critères. Tous les systèmes d’aides à la conduite habituels raviront les personnes qui ne sentent pas à leur aise au volant. Et comme son prix demeure assez accessible (33.875€ en finition Sport) en regard de l’équipement proposé, elle pourrait figurer dans mon hypothétique shopping-list. Durant nos 1091 km d’essai, notre consommation moyenne s’est chiffrée à 6,6 l/100 km selon l’ordinateur de bord mais selon le carburant remis à la pompe, nous étions plutôt aux alentours des 7,2 l, ce qui reste intéressant sachant que nous ne roulons jamais avec un pied léger.

Pourquoi je ne l’achète pas
La nouvelle Honda Civic e:HEV ne plaira pas aux amateurs de conduite surélevée et de belles surfaces vitrées. La visibilité n’est pas son point fort mais elle dispose de tous les équipements nécessaires pour gérer parfaitement les manœuvres de stationnement. L’espace aux places arrière n’est pas des plus généreux et le volume du coffre ne figure pas en tête du classement de la catégorie mais ces défauts sont assez facilement admissibles. Certains trouveront également le dessin de l’écran central un peu démodé mais comme nous l’éteignons la plupart du temps, ce n’est pas non plus un défaut évident à nos yeux.
