On a résisté farouchement et bien plus longtemps que certaines collègues mais la fée électricité est devenue incontournable lorsqu’il s’agit d’essayer de nouveaux modèles et il a bien fallu s’y plier. Si l’on a débuté notre découverte des véhicules 100% électriques avec des modèles allemands haut de gamme, c’est avant tout parce que ceux-ci disposaient d’une autonomie suffisamment rassurante à nos yeux. Avec la version « Autonomie étendue » de sa Mustang Mach-E, Ford rentrait également dans nos critères, une bonne raison pour découvrir ce crossover aux lignes dynamiques.

Les gens du marketing, ça ose tout, c’est même à cela qu’on les reconnait. Ainsi, lorsqu’il s’est agit de trouver un nom pour le premier modèle 100% électrique commercialisé par la marque américaine, ils ont fait preuve d’une grande originalité, probablement en se faisant payer cher et vilain, pour proposer le nom particulièrement exceptionnel de Mustang Mach E. Un véritable coup de génie à leurs yeux qui allait propulser l’auto à des chiffres de ventes éblouissants. Et d’annoncer fièrement, au début de l’été dernier, que 28.000 Mustang Mach E avaient été construites dans l’usine du Michigan contre… 26.000 Mustang à moteurs thermiques. Pas de quoi nous impressionner sachant que le coupé emblématique demeure un modèle de niche pour une marque comme Ford.

Extérieurement, cette Mach-E est plutôt réussie dans une catégorie de véhicules où l’originalité n’est pas souvent de mise. A l’avant, les phares sont effilés et le capot plongeant se termine sur une calandre pleine au centre de laquelle trône un… mustang. Les plis sur les flancs lui donnent la prestance nécessaire alors que les arches de roue en noir viennent alléger l’ensemble. Enfin, la malle est marquée par trois griffes de chaque côté identifiant cette Mustang électrique à ses ancêtres. Notre voiture d’essai se contentait des roues du modèle de base en 225/60 R18. Une belle promesse pour le confort pensions-nous…

J’aime bien
Si l’on a souvent regretté le manque d’originalité des intérieurs des Ford ces dernières années, on peut prétendre que cette Mustang Mach-E franchit un sacré cap en nous plongeant d’un coup d’un seul dans le 21e siècle. On découvre ainsi une planche de bord simplifiée à l’extrême comme on peut en trouver à bord d’une Tesla. Derrière le volant, un petit écran rectangulaire renseigne l’autonomie, la vitesse ou encore la positon de la boîte de vitesses. Mais c’est bien évidemment l’écran central de 15,5 pouces vertical qui attire toute l’attention des occupants. Il utilise la 4e génération du système Sync compatible avec Appel CarPlay et Android Auto mais c’est avant tout à travers l’application FordPass qui relie votre smartphone à la voiture que le constructeur américain veut vous pousser à interagir avec elle. Il est également possible de déverrouiller la Mustang Mach-E avec un code introduit sur le montant B. Science-fiction, quand tu nous tiens.

Plutôt malin
Le sentiment d’espace à bord est assez exceptionnel et le toit panoramique n’y est pas étranger. Le volume du coffre est spacieux avec ses 400 litres alors qu’un espace supplémentaire de 80 litres est également proposé sous le capot avant. Comme dans la Puma, il est résistant à l’eau et peut donc accueillir des objets sales, un bon coup de Karcher lui redonnant toute sa propreté après utilisation.

J’aime moins
Comme dans les véhicules électriques du groupe Volkswagen, la qualité des plastiques est assez décevante pour une voiture de ce prix. Les sièges ne maintiennent guère et se révèlent très durs au même titre que la banquette arrière. Et que dire du tarage des suspensions particulièrement ferme alors qu’on s’attendait à davantage de souplesse au vu de la monte pneumatique. C’est réellement une déception sans doute accentuée par le poids des batteries qu’il faut emporter , l’auto étant donnée pour 2.200 kg !

Pourquoi je l’achète
Si, comme nous, vous êtes allergique à la marque Tesla et que les constructeurs allemands vous laissent de marbre, la Ford Mustang Mach-E est faite pour vous. Premier modèle 100% électrique de la marque à l’ovale bleu, il se révèle plutôt bien conçu avec une autonomie réelle de 430 km dans des conditions météorologiques normales. Nous l’avons essayée au début du mois de novembre alors qu’il faisait encore relativement doux sur notre pays. Des trois modes de conduite (Whisper, Active et Untamed), nous avons toujours privilégié celui du milieu offrant un bon compromis entre performances et autonomie. Donnée pour 294 ch, cette Mustang Mach-E dispose de suffisamment de puissance pour les déplacements quotidiens d’autant que toute velléité sportive est rapidement contrecarrée par le l’absence de ressenti au volant…

Pourquoi je ne l’achète pas
…en effet, la direction manque de retour d’information et on ne vous parle pas des freins à la réactivité bien trop aléatoire à notre goût. Dans les files, en ville, on tentait de jouer délicatement avec la pédale mais nous étions contraints d’appuyer fortement dessus si nous ne voulions pas buter dans le véhicule à l’arrêt. Un effet très désagréable pour nos passagers. Tant et si bien que nous avons actionné rapidement la fonction conduite mono-pédale sans jamais plus la désactiver. Comme souvent avec les électriques, cela accélère très fort mais une fois qu’il s’agit de ralentir avant de tourner, la masse ne peut s’effacer et cela devient vite scabreux. Bref, à 69.100€, cette Mustang Mach-E à l’autonomie étendue n’a pas encore réussi à nous convaincre de vider nos veines de l’essence qui y coule.
