BMW 3.0 CSL : une légende toujours vivante

L’année qui se termine marque le cinquantième anniversaire de la division « M » de BMW. Histoire de marquer le coup, Munich vient de dévoiler une nouvelle 3.0 CSL. Dans un monde de plus en plus autophobe, BMW présente un magnifique hommage au coupé mythique des années 70. Le coupé 3.0 CSL était une version civilisée de l’engin de compétition. Pour l’occasion, elle reprend les ingrédients de son illustre ancêtre : moteur essence six cylindres en ligne, boîte manuelle, propulsion et caisse allégée agrémentée d’éléments en matériau plastique renforcé de fibre de carbone. Seuls 50 exemplaires seront disponibles, tous les passionnés vont saliver ! (Texte: Dimitri Urbain)

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La 30 CSL reprend les bandes tricolores chères à BMW et abrite un six cylindres en ligne de 560 ch sous le capot, le plus puissant de toute l’histoire de la marque !

Du circuit à la route

CSL est l’abréviation de « coupé », « sport » et « léger ». Emblématique du « plaisir de conduire » si cher à la marque, la 3.0 CSL s’est adjugée le championnat d’Europe des voitures de tourisme en 1973 et de 1975 à 1979, aux mains de pilotes comme Niki Lauda, Chris Amon ou Hans-Joachim Stuck. La version compétition a été décliné en version routière à des fins d’homologation et a rapidement été surnommée la « Batmobile bavaroise », à cause de ses appendices aérodynamiques l’apparentant à… une chauve-souris ! La nouvelle version 3.0 CSL de la Série 4 est conforme aux caractéristiques de sa célèbre devancière. Dans les années 70, la 30 CSL ne pesait que 1270 kg et, sous le capot, un six cylindres en ligne de 3200 cm3 offrait 206 ch. Le rapport poids-puissance était de 6,2 kg/cheval. Lors de sa sortie, c’était la voiture la plus puissante jamais produite par la marque.

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Les roues à fixation centrale sont également un héritage de la compétition, en 20’’ à l’avant et 21’’ à l’arrière.

Depuis, l’emblématique 6 en ligne a équipé de nombreuses voitures « M » : de la M1 de 340 ch à la M5 de deuxième génération ou encore la M3 de 2014 et ses 431 ch. Le moteur de la 30CSL actuelle est dérivé de celui des M3 et M4 qui développe 510 ch et même environ 600 ch en DTM… que la M4 a remporté cette année. Sur la 30 CSL, la puissance s’établit à 560 ch et le couple est de 550 Nm. Ce moteur est le six cylindres le plus puissant jamais utilisé par BMW sur une voiture M de route et il n’en finit pas de prendre des tours, grimpant jusqu’à 7200 tr/min. Le pot d’échappement est en titane et dispose de quatre sorties situées au centre de la jupe arrière.

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A la différence de son ancêtre, dont l’aileron arrière n’était pas homologué sur route, la 30CSL actuelle le reçoit en (très petite…50 exemplaires seulement) série.

La  boîte est une manuelle six rapports dont l’étagement est optimisé pour la conduite haute performance, tout comme la course et les verrouillages du levier. En outre, la voiture est équipée du Gear Shift Assistant. Celui-ci peut être activé par le conducteur et utilise le contrôle de la vitesse d’engagement pour… assurer un talon-pointe automatique lors du rétrogradage en situation de freinage, en virage ! La voiture est bien entendu une propulsion et le pont arrière est équipé d’un différentiel actif qui peut générer un effet de verrouillage allant jusqu’à 100 %. Couplé au DSC, le contrôle dynamique de stabilité, il peut ainsi adapter le degré de verrouillage à la situation réelle sur route. Il optimise la motricité lorsqu’il existe une différence d’adhérence entre les deux roues arrière, en sortie de virage, par exemple.

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Idéal pour pique-niquer et montrer à tout le monde que cette 30 CSL est une sportive pure et dure, la plus aboutie des productions M.

L’information est transmise au conducteur qui peut ainsi doser au mieux la pression sur la pédale d’accélérateur. Le châssis n’est pas en reste : les suspensions font appel à des jambes de force à double articulation à l’avant et à un essieu spécifique cinq bras à l’arrière, des amortisseurs à pilotage électronique, une direction à assistance variable et des freins carbone- céramique. Les étriers, peints en rouge, sont à six pistons à l’avant. Deux réglages sont possibles pour modifier la sensation à la pédale de frein, via le menu M Setup. L’utilisation de matériaux légers et de technologies issues de la compétition lui permettent d’afficher un rapport poids-puissance de 2,9 kg/ cheval seulement. Les passages de roues élargis permettent le montage de jantes à fixation centrale en 20’’ à l’avant et 21’’ à l’arrière.

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Une fois derrière le volant, c’est bien une BMW… et même si elle dispose de nombreuses aides électroniques, le plaisir de conduire, lui, est garanti.

Dans les années 70, les ouvrants étaient en aluminium et l’aérodynamique avait été particulièrement soignée. En outre, chaque voiture était livrée avec un aileron arrière imposant… mais démonté car il n’était pas homologué pour un usage routier. La version hommage est bien entendu équipée d’un aileron tout aussi imposant que celui de l’originale ! Fermé sur les côtés, il entoure tout l’arrière de la voiture et génère une portance importante sur le train arrière afin de le maintenir collé au sol.

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Il est secondé par un diffuseur en carbone optimisant le flux d’air à l’arrière. C’est d’ailleurs à cause de lui que la 30 CSL a été rapidement rebaptisée « Batmobile » ! Esthétiquement, la voiture arbore une robe blanc Alpin rehaussée des bandes traditionnelles de BMW M, en bleu, violet et rouge. Peintes à la main, ces bandes exigent un travail conséquent, entre masquage, ponçage et peinture. Au final, ce poste seul nécessite six jours de travail et… 6700 séquences de tâches manuelles. Les chiffres peints sur les portières et le pavillon de la 30 CSL sont un autre élément de la voiture inspiré par la version des années 70. Le numéro « 50 » est bien évidemment une référence à l’anniversaire de la division « M ». En outre, deux petits logos BMW sont placés sur les montants C, tout comme sur l’originale.

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De quoi ravir les passionnés : la boîte est une manuelle à six rapports !

Les feux arrière utilisent des fils lumineux laser en filigrane qui semblent flotter à l’intérieur des feux et créent un effet 3D, donnant ainsi au modèle une signature lumineuse exclusive. L’ensemble de la série sera assemblée à la main sur le site de Dingolfing par une armée de techniciens hautement qualifiés. Chaque voiture demandera une dizaine de jours de travail pour être terminée. Inutile de dire qu’elles sont déjà toutes vendues et qu’une fois de plus une BMW M est un collector dès avant sa commercialisation officielle !

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Archétype du coupé BMW des années 70, le CS a été bodybuildé et motorisé par un six en ligne pour en faire une bête de course : ailes larges, jantes, appendices aérodynamiques dont le fameux aileron arrière qui lui a rapidement valu le surnom « Batmobile ». Non homologué pour un usage routier, il était livré démonté dans le coffre de la voiture !

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