La marque française a présenté le remplaçant du Kadjar quelques jours après notre essai, rendant du même coup celui-ci quelque peu obsolète. Et pourtant. Quel plaisir de se retrouver au volant d’un SUV raisonnable se nourrissant parcimonieusement au Diesel! Loin du phénomène d’hybridation aberrant dans la plupart des cas, le Kadjar vous conduit en toute sérénité à votre destination dans un confort remarquable.

Lancé en 2015, le Kadjar fait office de grand-père dans la catégorie des SUV mais il reste pourtant très agréable à fréquenter. Il faut dire que la finition Black Edition lui apporte un léger coup de fraîcheur alors que ses lignes ont assez bien vieilli. La qualité perçue à bord est assez soignée même si les écrans ont pris un coup de vieux surtout depuis la présentation de la Mégane électrique qui propose un tableau de bord radicalement différent que l’on retrouvera sur l’Austral, le futur SUV attendu cette année encore.

J’aime bien

La sellerie à effet 3D, plus épaisse, améliore le confort d’assise. Mais malgré des bourrelets renforcés, le maintien latéral reste perfectible mais l’on ne se déplace pas en Kadjar comme à bord d’une Alpine. Doté de deux prises USB à l’arrière, le Kadjar se révèle accueillant aux places latérales. La centrale est plus ferme et gênée par un tunnel au plancher. Le coffre grimpe à 472 l en cinq places (520 l pour un Peugeot 3008) ce qui n’est pas extraordinaire. Le siège avant droit repliable et les poignées de rabattage ne viennent qu’en second niveau de finition.

Plutôt malin

Lorsqu’on presse le bouton Start, il faut patienter avant d’entendre enfin s’ébrouer le 1.5 Blue dCi. Un démarrage un peu lent qui rappelle les Diesel d’antan qui réclamaient des temps de préchauffage trois à quatre fois supérieurs. Heureusement la comparaison s’arrête là parce que le Blue dCi fait apparaître son premier point fort: une discrétion remarquable, tant au niveau sonore que vibratoire. La direction douce facilite les manœuvres, la suspension absorbe efficacement les dos d’âne tandis que le moteur offre un joli répondant sur les premiers rapports. Une nouvelle fois, preuve est faite qu’on n’a rien fait de mieux qu’un Diesel pour déplacer la petite famille sans se soucier des ravitaillements en carburant.

J’aime moins

S’il manque de souplesse à bas régime (couple : 260 Nm), ce défaut est en partie gommé par l’efficacité de la boîte automatique EDC qui gère parfaitement le répondant du petit 1.5 Diesel.

Pourquoi je l’achète

Même s’il voit lentement la retraite arriver, le Kadjar n’en demeure pas moins un excellent SUV capable d’avaler les kilomètres dans un confort et une sérénité incontestables. Son Diesel se montre toujours discret mais sa petite cylindrée ne l’empêche pas d’aborder les reliefs avec appétit. On ne regrette jamais son manque de puissance et l’on remarque son appétit modéré puisqu’à l’issue de nos 880 km d’essai, notre consommation moyenne s’est établie à 6,7 l/100 km sans avoir réellement cherché à être économe. Le prix de base de notre version haut de gamme est fixé à 36.825€ mais sachant que le Kadjar sera rapidement remplacé, c’est probablement le moment de négocier…

Pourquoi je ne l’achète pas

Ce modèle en fin de vie offre, on l’a dit, de beaux restes mais il faut composer avec une connectivité datée qui passe par des écrans aux surfaces limitées et au design ne pouvant cacher son âge. L’espace habitable et le volume de chargement ne sont pas les meilleurs de la catégorie mais ils assurent le travail dans tous les cas. Et les plus pointus d’entre vous noteront un ressenti de direction artificiel mais on finit par s’y habituer…