La disparition du Salon de Genève, traditionnellement organisé au début du mois de mars, ne semble pas freiner les marques de prestige dans la course au renouvellement de leurs modèles emblématiques. Après Porsche et sa 911 GT3 mardi, c’est McLaren qui a présenté sa nouvelle hyper-sportive le lendemain.

Cette fois, on dit bel et bien au revoir au V8 et on accueille un V6 turbo inédit accolé à une unité électrique. Eh oui, comme tout le monde, la petite marque anglaise est contrainte de passer par la case hybridation (mais quel vilain mot…) pour abaisser ses moyennes de rejets de CO². Et pour tendre vers l’électrification complète de sa gamme attendue dans les prochaines années.

Certes, la P1 présentée dix ans plus tôt, mais qui fait partie de la catégorie des hypercars, avait déjà un petit moteur électrique sous sa carrosserie mais ici, on passe à un niveau supérieur puisque le tout nouveau 3.0 V6 de 585 ch s’associe à un moulin électrique de 95 ch pour offrir 680 ch. Le couple est annoncé à 720 Nm tandis que le tout est envoyé aux roues arrière via une boîte de vitesse à double embrayage et huit rapports. Le tout est encastré dans une plateforme en fibre de carbone totalement nouvelle (appelée McLaren Carbon Lightweight Architecture (MCLA)) qui permet, une nouvelle fois, d’annoncer une masse particulièrement contenue puisqu’elle n’atteindrait que 1395 kg à vide malgré la batterie de 88 kilos…

Tous ces chiffres éloquents nous donnent à penser que les performances vont être à la hauteur et appuyer ceux qui parlent de cette voiture comme d’une supercar. Et en effet, avec un 0 à 100 km/h réalisé en trois secondes seulement et une vitesse maximale affichée à 330 km/h, cette Artura peut être considérée comme telle. On émettait quelques doutes parce qu’extérieurement, comme souvent chez McLaren, cela manque de personnalité. C’est propre, net et sans bavure, les lignes servent la fonction et rien d’autre; pas de fioritures, de gimmicks et autres plis inutiles.

L’efficacité aérodynamique est garantie à tout moment et en toutes circonstances. Contrairement à la P1 qui ne se servait de son apport électrique que pour ajouter de la puissance, la nouvelle venue peut rouler en mode 100 % électrique sur une trentaine de kilomètres, à une vitesse maximale de 130 km/h. Il s’agit donc bel et bien de la première hybride rechargeable de McLaren, pouvant être rechargée à 80 % en 2h30 sur une prise 220 volts, et ne rejetant alors que 129 g/km. Un joli tour de force pour un tel bolide qui renvoie toute la clique des SUV dans les cordes!

Dans l’habitacle, il s’agit avant tout d’une grosse mise à jour avec l’intégration d’Apple CarPlay et Android Auto ou encore d’un nouveau système multimédia. Le combiné d’instrumentation numérique est jumelé à la direction, ce qui permet d’en avoir toujours une vision optimale, malgré la position de conduite. L’intérieur est évidemment personnalisable grâce au département McLaren Speciale Operations qui peut vous fournir, par exemple, des sièges monocoques en fibre de carbone. Quoiqu’il en soit, à l’intérieur aussi cela manque de caractère mais on le sait, la volonté de McLaren est d’orienter le conducteur vers le pilotage, tout le reste étant superflu.

Au sein de la gamme McLaren, cette Artura s’installe entre la GT et la 720S, elle trouvera sur sa route une certaine Porsche 911 Turbo S en attendant la version délurée de la Ferrari F8 Tributo. L’anglaise est affichée à 220.000€ dans son pays d’origine.