Essai exclusif : Maserati MC20 Cielo : Vivement l’été !

Plus qu’une simple variante sans toit de la MC20 Coupé, la Cielo a fait l’objet de nombreuses attentions de la part des ingénieurs de la marque au trident. Elle propose ainsi un toit ouvrant unique en son genre mais également une rigidité préservée et… un nouveau bouton pour les modes de conduite. On vous explique tout.

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Choisir  la Sicile pour présenter un cabriolet à la presse internationale au mois d’octobre est, à priori, la solution idéale pour profiter du soleil. C’est sans compter sur les orages qui s’abattent autour de la région lorsque votre serviteur débarque sur l’île aux trois pointes. Heureusement, la matinée durant laquelle nous allons découvrir la Maserati MC20 Cielo est épargnée mais penchons-nous, dans un premier temps, sur ce qui est nouveau.

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Il y a tout d’abord ce fameux toit rigide qui fait la fierté des ingénieurs de Modène. Alors que tout le monde a abandonné cette solution au profit des capotes en toile plus légères, Maserati fait figure de rebelle mais ils ne se sont pas contenté d’une solution simpliste. En effet, le couvre-chef de la Cielo est en verre et peut, selon les désirs du conducteur, s’opacifier ou rester transparent. Quand à son ouverture, elle ne demande que 12 secondes en dessous de 50 km/h.

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Revue de détails

Evidemment, ce toit technologiquement original apporte une masse supplémentaire en hauteur mais avouons que les 65 kg de cet ouvrage réalisé en collaboration avec Webasto ne devraient pas trop se faire ressentir avec 630 ch dont on dispose sous le capot arrière. En choisissant un toit rigide, les ingénieurs n’ont pas été obligés de revoir le système d’ouverture des portes en élytre ou de modifier l’aérodynamique très travaillée des flancs de la MC20. Grâce à ce système d’ouverture des portes, l’accès à l’habitacle demeure plus facile que dans d’autres sportives du genre où de larges flancs compliquent l’installation à bord.

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Une fois à l’intérieur, on retrouve une rationalité un peu inattendue de la part d’une voiture méditerranéenne mais qui n’est pas sans nous déplaire. Face à lui, le conducteur découvre deux écrans de 10″, l’un pour le cockpit, l’autre, appelé Maserati Touch Control Plus (MCT plus) en position centrale, légèrement incliné vers le conducteur. Pour ce millésime 2023, le coupé et le nouveau spyder adoptent des leviers de commande inédits derrière le volant, un cerceau en alcantara de série sans oublier le sélecteur de mode de conduite redessiné. La MC20 Cielo propose, comme sa sœur, cinq modes de conduite : Wet, GT, Sport, Corsa et ESC off. Mais on peut encore choisir le tarage des suspensions en mode GT et Sport (Soft ou Mid) alors qu’en mode Corsa, on peut opter pour le Mid ou le Hard.

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Quel talent !

Avec un peu moins de 200 km au menu, sur les routes diverses et variées du sud est de la Sicile, il ne va pas falloir traîner en chemin si l’on veut respecter le timing serré. Les explications sont limpides et l’on comprend vite que les routes n’ont pas été choisies au hasard. Malgré un réseau routier peu en phase avec les prétentions sportives de la MC20, de jolies routes nous seront proposées. Dernier élément en jeu, la météo. Il a plu durant la nuit, le ciel est couvert mais cela ne va pas nous empêcher de décapoter. D’autant que la sonorité du 3.0 V6 biturbo de 630 ch est assez discrète en mode GT. On s’élance prudemment en évitant quelques mauvais trous avant que l’horizon s’élargisse et que la route devienne un billard. Des longues courbes avec visibilité, des lignes droites interminables, on prend rapidement confiance parce que cette Maserati MC20, même décapotée, rassure son conducteur. On bascule en mode Sport et là, on est inévitablement impressionné par les vitesses atteintes en très peu de temps. On efface les camions, les files de voitures avec facilité dans une ambiance à nulle autre pareille, les pouces levés se dressant sur notre passage. Les Siciliens aiment encore l’automobile, c’est indéniable !

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Les routes rétrécissent, on grimpe en altitude et la belle italienne ne demande qu’à hurler alors on s’enthousiasme au bruit des soupapes de décharge des turbos qui sifflent à chaque lever de pied, nous rappelant inévitablement la grande époque des Gr.B. La position de conduite est optimale, les sièges sont parfaitement dessinés et même s’ils ne sont pas réglables en hauteur, on est assis bas, à la différence d’une Alpine. On égrène les vitesses à l’aide des grandes palettes fixées à la colonne de direction. L’accessibilité aux leviers des clignoteurs et des essuie-glace a été améliorée. Cette auto a le talent de passer, d’une pichenette sur le bouton rond de la console centrale, du mode tourisme au mode Sport comme s’il s’agissait de deux voitures différentes.

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Doutes sur les freins

En mode Sport, les vitesses claquent à leur passage, l’ambiance est sportive, on adore cet héritage de la compétition. Mais la route devient délicate, le brouillard apparaît et dans un S un peu trop humide, l’auto décroche sans que le témoin de l’ESP ne s’allume. On maîtrise la bête mais c’est peut-être le signal de calmer nos ardeurs et de repasser en mode GT. D’autant que les freins de série (disques ventilés de 380 mm à l’avant avec étriers Brembo à 6 pistons) ne nous donnent pas pleinement confiance et émettent des sifflements réguliers. On se doute que nos collègues précédents n’y sont pas non plus allés avec le dos de la cuillère mais cela nous inciterait, en tant que futur client, à opter pour les carbone-céramique en option.

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Au rayon de la rigidité, même s’il s’agit de la même coque en carbone que le coupé, elle a été renforcée à certains endroits et on n’a rien à redire, nous n’avons jamais entendu le moindre bruit autour du pare-brise et l’auto demeure rigide en toutes circonstances. Que de chemin parcouru en quelques années ! Les derniers kilomètres nous font apprécier le confort général de cette MC20 Cielo. On peut sans soucis avaler des kilomètres dans un habitacle à l’espace généreux et même si la visibilité n’est pas exceptionnelle vers l’arrière, on peut aisément s’en sortir dans la circulation quotidienne grâce aux capteurs évidemment, mais aussi à travers le rétroviseur central qui renvoie l’image de la caméra arrière. Un peu déroutant au début, on finit par s’y faire mais il peut être désactivé. 

Conclusion

Avec ses deux coffres et son toit ouvrant, la Maserati MC20 Cielo joue définitivement la carte du Grand Tourisme avec un côté confortable indubitable. Mais s’il vous prend l’envie de la titiller en mode Sport, voire en mode Corsa sur piste sèche, vous en aurez pour votre argent. Cette voiture nous a réellement enthousiasmé et avouons-le, de nos jour, cela devient rare !


Fiche technique

Moteur                                   6 cyl. En V ; 3.000cc ; 630ch ; 730 Nm

Transmission                         Aux roues arrière.

Boîte                                     DCT 8 rapports.

L/l/h (mm)                            4.669 / 1.965 / 1.218

Poids à vide (kg)                  1.540

Volume de coffre (l)              50 (avt)/100 (arr)

Réservoir (l)                          60

0 à 100 km/h (sec)                3,0

Prix                                       267.650 € TVAC

Puissance                              650 ch

V-max                                   320 km/h

Conso. mixte                        11,6 l/100 km

CO2                    262 g/km

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