A la fin de cette année, les autorités européennes doivent décider de nouvelles normes d’émissions qui seront d’application pour les homologations de nouveaux véhicules à partir de 2025. Jusqu’à présent, il semblait couru d’avance que plus aucun véhicule à moteur thermique ne serait capable d’y répondre…

La France au créneau
Alors que la France figure parmi les pays les plus autophobes d’Europe, c’est son ministre de l’économie, Bruno Le Maire, qui s’est récemment exprimé en faveur de l’industrie automobile. Il a reconnu que les normes européennes devaient plutôt être « incitatrices » que « destructrices » pour l’industrie automobile française. Et d’ajouter que « à ce stade, soyons clairs, la nouvelle norme Euro 7 ne nous convient pas ». Voilà qui est dit clairement ! Et semble présager d’une certaine prise de conscience bienvenue, après les décisions prises à l’emporte- pièce sur la taxation des véhicules neufs en France… et ce même au détriment de ses propres constructeurs nationaux. En Allemagne, les travailleurs de l’automobile sont déjà mobilisés depuis un certain temps contre les prochaines et futures normes Euro7. Il est à espérer que cette prise de position française reçoive également un soutien de la part des autorités d’autres pays de la CEE où l’industrie automobile représente des enjeux économiques et sociaux importants : l’Italie, l’Espagne, la Pologne… pour n’en citer que quelques-uns.

Les normes Euro 7, qu’en savons-nous ?
Une décision sera prise à l’automne de cette année par les autorités Européennes. D’application dès 2025, ces normes diminueront encore les quantités de CO2, NOx et, pour la première fois, incluraient le méthane (CH4), l’ammoniac ou encore le protoxyde d’azote (N2o). Pour le moment, ce sont des labos qui travaillent sur le sujet dans la plus grande discrétion, bien entendu… L’idée serait de faire baisser les niveaux de rejets de ces polluants de l’ordre de 60 à 90% entre les normes Euro 6d et les normes Euro7. N’oublions pas que les constructeurs doivent déjà faire face à d’énormes investissements obligatoires sur la motorisation électrique, ces changements seraient un nouveau coup de massue pour eux et nul doute qu’ils seraient tous obligés d’abandonner les moteurs thermiques en ayant des conséquences très lourdes sur l’emploi ! Sans parler de rendre l’automobile encore plus inaccessible pour une majorité de citoyens, déjà mis sur la touche par les tarifs des véhicules électriques.

Mobilisation française
La « Plateforme de l’automobile » s’est associée aux constructeurs et équipementiers de premier rang afin de rédiger des propositions plus acceptables par l’industrie. Il semble que le protocole de test qui devait tenir compte de toutes les conditions d’utilisation d’un véhicule, sur toutes les routes, dans toutes les conditions climatiques, a été mis de côté. Tout comme le fait de passer la prise en compte des émissions polluante à partir du cinquième kilomètre parcouru alors qu’aujourd’hui cela ne se fait qu’à partir du seizième et la suppression du facteur de tolérance entre conditions de laboratoire et sur route, que le parlement européen voulait supprimer. De plus, les véhicules utilitaires pourraient également bénéficier de conditions d’homologation un peu plus souples que les véhicules particuliers. N’oublions pas que la transformation d’une industrie et sa reconversion ne se décident pas d’un claquement de doigt et demandent des investissements conséquents si la volonté réelle est de limiter les pertes d’emploi… Espérons donc que les autorités européennes perçoivent les véritables enjeux et arrêtent de faire le jeu de l’Empire du Milieu en favorisant uniquement le véhicule électrique, au détriment de tous les autres modes de propulsion.
