
Cette année exceptionnelle n’a pas été évidente pour tout le monde. Pourtant, malgré les périodes de confinement, on a réussi à essayer un nombre assez impressionnant de nouvelles voitures puisque ce ne sont pas moins d’une cinquantaine de modèles qui sont passés entre nos mains. Grâce à l’aide de Dimitri Urbain, on a même pu connaître des semaines où la rédaction avait deux véhicules à l’essai au même moment. Voici donc venu le moment de tirer le bilan en insistant sur les voitures les plus marquantes de cette année. Elles sont au nombre de cinq!

Quinze. C’est le nombre de sportives ou assimilées qui sont passées par le garage de la rédaction en 2020. Grâce à ma collaboration avec le Moniteur Automobile, j’ai eu l’occasion de faire de chouettes matches entre des voitures que je n’aurais jamais eues à l’essai sans eux. Je les en remercie. Mais je dois également avouer que la visibilité du Rédacteur Auto grandit de jour en jour et que je parviens à obtenir de plus en plus d’essais exclusifs en son nom. Que les importateurs qui ne l’ont pas encore compris en prennent bonne note. Ainsi, durant ce mois de décembre, nous avons battu notre précédent record qui datait du mois de septembre 2019 (3600 vues/1600 visiteurs) puisque nous avons dépassé les 4000 vues et les 3000 visiteurs! J’en profite pour remercier chaleureusement Dimitri Urbain qui apporte une touche complémentaire au site avec ses sujets historiques décalés et particulièrement intéressants. Il accepte également de goûter aux voitures électriques, ce qui me permet de répondre favorablement à des demandes de plus en plus nombreuses.

Mais revenons-en à nos sportives et à ce top5 que nous débuterons avec la grosse surprise de l’année signée Toyota. En mettant sur la route sa GR Yaris, le constructeur japonais offre un superbe cadeau à tous les fanas de la conduite ultra dynamique. Et même si nous n’y avons encore goûté que trop brièvement, lors d’une découverte en Italie pour le magazine AutoTrends, cette voiture nous a favorablement enchanté. Il faut dire qu’elle offre deux personnalités avec ses modes Sport et Track. Le premier répartit la puissance à 30% sur l’avant et 70 sur l’arrière au lieu des 60/40 du mode Normal. En choisissant le mode Track, c’est une répartition 50/50 absolument parfaite qui vous permet de maximaliser son efficacité. Propriétaire d’une GT86, nous vous avouerons que le mode Sport ne nous a pas emballé plus que cela et qu’on a laissé ça aux bloggeurs visiblement ravis de mettre l’auto à l’équerre. Par contre, viser la corde et accélérer le plus tôt possible en profitant de l’efficacité de ses 4 roues motrices nous a procuré un plaisir incroyable, totalement partagé par notre copilote imposé qui s’amusait autant que nous. Bref, on se réjouit de la retrouver au mois de mars pour un essai sur nos habituelles routes jamais droites. Pour rappel, sous le capot, on découvre un 3 cylindres turbo de 1618 cm³ qui dispose de 261 ch pour un couple de 360 Nm. On entend déjà les grincheux, champions de la ligne droite, se plaindre de cette modeste puissance. Ils sont cordialement invités à nos côtés…

La quatrième voiture de notre classement de la meilleure sportive de l’année revient à la Ford Puma ST. Quoi, un crossover? Le Rédacteur Auto aurait-il retourné sa veste? Ce n’est pas le genre de la maison et nous terminerons d’ailleurs cette rétrospective par un coup de gueule à l’encontre d’une certaine catégorie de nouveautés. Non, plus sérieusement, Ford a une nouvelle fois parfaitement démontré la maîtrise de ses ingénieurs lorsqu’il s’agit de développer un châssis, fut-il d’un petit SUV. Au volant de ce Puma, on ne regrette jamais l’ancien coupé au comportement bien plus approximatif, et l’on se surprend à avaler les courbes sans jamais penser à la hauteur de la voiture. Parfaitement campée sur ses roues de 19 pouces chaussées en Michelin Pilot Alpin 5, notre exemplaire d’essai s’est montré joueur en se plaçant sur les freins sans jamais rechigner. Une vraie petite boule de nerf qui paye ses qualités par un confort légèrement sacrifié en termes de fermeté mais ce n’est pas le genre de détail qui nous gêne, même à 48 ans!

Pour le podium final, la BMW M2 CS n’a jamais été remise en cause. Ne courez pas chez votre concessionnaire le plus proche si vous craquez pour l’exemplaire illustrant cet article, il n’est plus disponible. Cette série limitée à 131 exemplaires pour le marché belgo-luxembourgeois s’est écoulée en un rien de temps malgré un prix de 96.500€, 30.000 de plus que pour la M2 basique. Son 3.0 suralimenté grimpe à 450 ch et assure des performances à la hauteur du prix exigé à travers un 0 à 100 km/h signé en 4″ ou encore une vitesse de pointe bridée à 280. Les jantes en aluminium forgé et le toit en fibre de carbone ne permettent malheureusement pas d’abaisser sensiblement la masse de ce coupé, mais les kilos sont mieux répartis. Sans être aussi précise que la gagnante de notre élection 2020, la M2 CS se révèle être une agréable compagne de route et se laisse entraîner à des rythmes peu recommandables sur la voie publique. Le plaisir est bien réel et même si sa direction manque, comme souvent chez BM, de communication avec le conducteur, elle mérite amplement cette troisième place sur le podium final!

La dernière sportive essayée cette année grimpe indubitablement sur notre podium final tellement elle nous a estomaqué! L’Alfa Giulia Quadrifoglio est une familiale en tenue de guerrière même si, de face, elle n’est pas des plus spectaculaires. Mais une fois l’ennemi dépassé, elle laisse voir ses quatre tuyères et son popotin extra-large comme une signature indélébile. Propulsion de feu, elle ne demande qu’à être maîtrisée lorsqu’on opte pour le mode Race. On en a véritablement pour son argent et le plaisir de la garder sur la route nous renvoie à des temps plus anciens, lorsque les voitures ne conduisaient pas encore à notre place. Si l’on ajoute, en toute subjectivité, que l’habitacle est bien plus sexy que dans n’importe quelle berline allemande et que la qualité a fait un bond en avant, on ne comprendrait pas que cette Alfa ne se vende pas davantage.

La grande gagnante de cette année 2020 n’est autre que la Porsche Cayman GT4. Ultraprécise, elle se place là où votre œil la mène, vous visez le point de corde et elle y plonge aveuglément, elle accélère sans temps mort et vous projette vers la courbe suivante avec appétit, ses freins en carbone sont indestructibles et vous multipliez les freinages tardifs à l’envi sans jamais craindre leur extinction. Les G encaissés sont impressionnants si bien que le paternel a demandé grâce pour la première fois de sa vie. Il s’agit véritablement d’un bolide de course mis sur la route sans aucune contrainte si ce n’est un minimum de confort pour que vos passagers puissent mieux se remettre de vos moments de délire. C’est, sans l’ombre d’un doute, la première voiture que nous mettrions dans notre garage si l’on décrochait le Lotto…

Vous l’aurez compris, cette maudite année 2020 ne nous laissera pas que des mauvais souvenirs. D’autant que nous avons également eu droit à quelques tours du circuit de Mettet au volant de la Ferrari 488 Pista. Ce trop bref moment de pur bonheur restera également dans nos mémoires. Plus discrètement, nous avons eu l’occasion de réaliser un vieux fantasme en franchissant le cap des 300 km/h, en Allemagne bien entendu, avec des voitures qui ont été conçues pour cela et sans prendre le moindre risque. Un plaisir totalement gratuit et futile mais qui alimente notre fascination pour la technologie particulièrement pointue qui se cache sous la robe de ces engins à 4 roues.

Se déplacer vite et loin, un objectif qui ne semble visiblement plus trop prioritaire chez certains constructeurs qui, au nom de la sacro-sainte écologie, ne sont pas gênés de mettre sur le marché des véhicules hybrides rechargeables dont l’autonomie ne dépasse guère les 300 km… Lorsqu’on peut avaler 1000 km avec un bon Diesel, je ne comprendrai jamais pourquoi on nous demande de recharger le plus souvent possible ces électro-ménagers, c’est-à-dire devoir sortir un câble, le brancher tous les jours (quelle corvée), ou devoir passer à la pompe tous les deux jours à cause d’un réservoir trop petit et d’une consommation exagérée à cause d’un principe inepte. Si c’est cela le progrès, ce sera sans moi.
Merci aux photographes qui participent également au développement de mon site: Quentin Champion, Jeroen Peeters, Jonathan Godin et Emmanuel van den Brûle.
