BRC : Spa Rally : Qui c’est le patron ? C’est le champion !

Le français Stéphane Lefèbvre n’a laissé le soin à personne de mener la neuvième épreuve du Championnat de Belgique des Rallyes à laquelle il participait en 2022. Après son abandon condruzien sur problème mécanique, il a pu compter sur la fiabilité retrouvée de sa C3 préparée chez DG Sport pour ajouter une ligne ardennaise à son palmarès où il double la mise à Spa après sa victoire en 2021.

Il a fallu attendre la sixième spéciale du rallye, disputée sur les hauteurs de Spa pour que Grégoire Munster signe enfin un meilleur temps face à son adversaire du jour. Auréolé de sa victoire en Rally2 au Rallye du Japon, le pilote de la Hyundai i20N Rally2 a finalement devancé la Citroën aux couleurs belges à sept reprises mais s’il pouvait faire illusion jusqu’au samedi soir, où l’écart entre les deux hommes se chiffrait déjà à 25 secondes, il perdait tout espoir de victoire dans l’ES14 de Theux où il faisait un détour par une prairie où il laissait 9 secondes… la messe était dite et à moins d’une grosse surprise, Stéphane Lefebvre pouvait assurer lors des derniers secteurs chronométrés où il abandonnait… 9 secondes lors du dernier passage à Theux. On peut résumer ainsi l’action principale de cette ultime manche du championnat.

Le peloton des suiveurs

Derrière ces deux hommes, le vide… La faute à une malencontreuse sortie de route de Gino Bux (Skoda Fabia Rally2 Evo) lors du shakedown disputé sur une fine couche de neige particulièrement glissante. Inutile d’accabler ici le local hero qui s’en voulait suffisamment en sachant qu’il se froissait deux côtes, ce qui allait l’empêcher d’aller au-delà de l’ES2, les douleurs étant trop fortes. Une bien triste fin de saison pour le Malmédien qui espère pouvoir remettre le couvert la saison prochaine et profiter ainsi de l’expérience acquise, mais il lui faudra vraisemblablement trouver un autre copilote, Gilsoul n’ayant pas totalement mis fin à son penchant pour le WRC.

La troisième place de ce 7e Spa Rally, c’est le fringant Jos Verstappen qui aurait bien voulu se l’approprier. Parfaitement cadré par Renaud Jamoul, le Hollandais Volant se montrait raisonnable à bord de sa Citroën aux couleurs Redbull, du moins à l’issue de la première étape. Malheureusement, il retrouvait ses vieux démons et partait à la faute dans Charneux le dimanche. Il touchait un arbre et pliait une roue, perdant par la même occasion toute chance de bien figurer. Il n’en fallait pas plus pour rendre le sourire à Cédric de Cecco, l’éternel « Monsieur Podium », qui a enfin pu honorer ses promesses. Mais le Liégeois termine à plus de 4 minutes du vainqueur sur une autre Citroën C3 Rally2 en provenance de CRT.

Derrière lui, c’est la mélodieuse Porsche 997 GT3 de Cédric Cherain qui remporte la catégorie réservée aux GT en sur-classement, catégorie dans laquelle il est d’ailleurs sacré. Personne n’a jamais pu le titiller parmi les autres Porschistes et le Liégeois a une nouvelle fois fait l’unanimité auprès des vidéastes en herbe, une armée de GSM surgissant dès les premières mélodies de son flat-6.

A la cinquième place, c’est le jeune Charles Munster qui place intelligemment sa Skoda Fabia R5 en ayant accumulé de l’expérience et des kilomètres même s’il devait se sentir un peu isolé à cette position. Il aura en plus le souvenir d’avoir devancé un pilote de WRC. Certes, la BMW M3 de Thierry Neuville ne peut guère compter que sur ses seules roues arrière motrices et le St Vithois était avant tout présent pour faire plaisir à son public mais il a néanmoins attaqué de bout en bout et sa petite touchette du shakedown a démontré qu’il ne venait pas à Spa pour rigoler. Il proposera désormais deux M3 à la location, avis aux amateurs !

Les petites tractions montrent les crocs

Fait assez exceptionnel, c’est la petite Peugeot 208 RC4 de l’Allemand Marijan Griebel qui se paye la 7e place du général, et le titre en Stellantis Rally Cup Belux, devant celle de Niels Reynvoet et la Renault Clio RC4 de Tom Rensonnet qui s’est offert le titre en Junior. Les jeunes pilotes de traction ont fait sombrer les gentlemen drivers et leurs coûteuses Rally2… Pour son retour en Belgique au volant d’une Alpine, Armand Fumal a pris la 12e place, la deuxième en RGT  alors que Thomas Delrez s’impose en 2WD Trophy avec sa Renault Clio et empoche du même coup, le très convoité Challenge Bruno Blaise. N’oublions pas de signaler encore la victoire en RC5 de Tom Heindrichs, le demi-frère de Thierry Neuville, copiloté par Jonas Schmitz, après une chaude lutte avec Charles-Antoine Hastir.

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Pour l’anecdote, on n’a pas trop compris ce qu’il s’est passé, samedi, lors du premier passage dans la spéciale de Moulin du Ruy où nous étions placés dans le décomposé à l’entrée du village. De nombreux concurrents ont fait mine de prendre l’épingle gauche pour repartir vers Francorchamps, au lieu de plonger dans le petit chemin à droite… Or, ce décomposé était bien repris dans les vidéos de l’organisation donc même si les blocs jaunes placés au milieu de la route pouvaient prêter à confusion, le copilote, s’il avait bien fait son travail, devait annoncer ce chemin à droite. Ou alors, certains pilotes roulent à vue…

C’était ainsi le clap de fin sur une saison 2022 particulière. L’an prochain, le RACB a mis sur pied un championnat à deux vitesses qui va engendrer de grosses variations de plateau entre les épreuves. N’aurait-il pas mieux valu recréer deux divisions? En Wallonie, nous aurons la chance de découvrir deux superbes parcours (Rallye des Ardennes et Bertrix Rally) qui trancheront une nouvelle fois avec la monotonie des épreuves flamandes, Bocholt excepté. Il faudra également digérer la gifle infligée aux organisateurs wallons à l’annonce de la montée du TAC en tant qu’épreuve-phare du championnat. Un rallye triste comme un jour de pluie qui n’a jamais attiré le moindre concurrent étranger et où l’on s’est toujours déplacé à reculons. Mais les arcanes du pouvoir sont impénétrables et cette promotion permettra au moins aux riches entrepreneurs locaux de pouvoir se vanter d’un bon résultat en BRC auprès de leurs connaissances…

Rendez-vous le 25 février pour la lancement de la saison 2023 lors du Rally van Haspengouw où l’on espère encore profiter d’un plateau solide et varié avec des jeunes aux dents longues, des pilotes affirmés solidement arrimés aux avant-postes et des seniors qui ne se laissent pas faire. (Photos: Jonathan Godin)

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