Le constructeur Tchèque est l’un des plus anciens du monde, aux côtés de Mercedes et Peugeot. Autoworld lui rend hommage à l’occasion de son cent vingt-cinquième anniversaire. Avec la complicité de D’Ieteren, de la D’Ieteren Gallery et du musée de l’usine, vous pouvez admirer une exposition des modèles les plus importants de la marque, jusqu’au 24 janvier prochain. La compétition et… la gamme actuelle figurent également en bonne place.
(Texte et Photos : Dimitri Urbain)

Au commencement, le vélo…
L’histoire industrielle de Skoda débute en 1859, avec la production d’armes dans ce qui était encore l’empire Austro-Hongrois. Bien des années plus tard, en 1894, le jeune Vaclav Klement est mordu par le vélo. Le sien vient de chez Seidel & Naumann, un fabricant allemand auprès de qui il essaye vainement d’obtenir des pièces détachées. Cette mauvaise expérience et le développement rapide de ce nouveau moyen de transport le poussent à quitter son emploi de libraire pour ouvrir un atelier de réparation de vélos. Il n’y connaît rien à la technique mais peu importe. En 1896, il s’associe à Vaclav Laurin, un industriel qui produit déjà ses propres vélos à Turnov, pas très loin de Mlada Boleslav. C’est dans cette ville que la nouvelle société s’établit.

Des motos aux voitures
Dès 1898, Laurin et Klement étudient une moto. La « Slavia » voit le jour dès l’année suivante et remporte très rapidement un succès mérité. La société se développe, s’étend et engage du personnel. L’automobile vient tout naturellement quelques années plus tard, en 1905. Le modèle A rencontre lui aussi le succès et s’exporte. Les valeurs de la marque, fiabilité, robustesse, qualité de fabrication et tarifs raisonnables, sont déjà bien présentes. La firme prospère et se développe au cours de la décennie suivante, malgré le conflit mondial. Peu après ce dernier, la firme débute la production de camions.

Le rachat par Skoda
Les années 20 ne sont pas faciles pour Laurin et Klement; grandir encore nécessite des investissements toujours plus importants. En 1924, un incendie ravage une partie des installations de la société et la menace de disparition. Les deux associés sont à la croisée des chemins. Au même moment, Skoda est l’une des plus importantes firmes industrielles du pays. En quête de diversification, l’automobile s’impose alors tout naturellement. Tout en collaborant avec Hispano Suiza, Skoda prend le contrôle de Laurin & Klement en 1925. La production continue à Mlada Boleslav, cette fois avec des investissements importants.

Le début des années 30 n’est pas facile: la récession frappe et les ventes diminuent. Skoda réagit rapidement en présentant une gamme renouvelée et adaptée aux circonstances de l’époque. Les Popular, Rapid, Favorit et Superb répondent aux attentes de nombreux acheteurs et permettent à Skoda de s’imposer en tant que constructeur. La seconde guerre mondiale voit l’Allemagne prendre le contrôle des usines, la production automobile est remplacée par des pièces de véhicules militaires, d’avions, d’armes et de camions.

Un nouveau départ…
Une fois les hostilités terminées, la production reprend dès 1945. La 1101 est en fait une version revue de la Popular d’avant-guerre. Dès 1948, la Tchécoslovaquie bascule dans le bloc communiste et l’économie est dirigée par l’état. Au cours des décennies suivantes, les ingénieurs de la marque font preuve d’énormément d’inventivité et d’adaptation! Continuer à développer différents modèles se fait désormais en vase clos, l’accès à des technologies de pointe s’avérant désormais impossible. Les Spartak, Octavia et Felicia possèdent des lignes agréables et se vendent bien, tant à l’Est que sur certains marchés d’Europe de l’Ouest, dont la Belgique.

En 1966, Skoda revoit sa copie avec la nouvelle 1000 MB: celle-ci s’inscrit dans la catégorie des petites voitures avec moteur implanté à l’arrière. Au fil des années une certaine évolution stylistique est notable mais ce choix technique va perdurer jusque dans les années 80! La « révolution culturelle » avec le passage à la traction avant n’intervient que lors de la présentation de la nouvelle Favorit, en 1987. Le moteur n’a pas vraiment évolué, c’est toujours le bon vieux 1300 cm3 avec bloc en aluminium et culasse en fonte. Néanmoins, l’ancienne gamme reste en production jusqu’en 1990!

Révolution de velours
Avec la chute du communisme, l’état privatise de nombreuses entreprises, dont Skoda. Un certain nombre de constructeurs se montrent intéressés par la marque mais finalement cela se jouera entre Renault et Volkswagen. Le constructeur allemand emporte la mise; au cours de la décennie suivante, il augmente sa participation jusqu’à détenir quasiment complètement le constructeur tchèque. Dès 1994, les Skoda n’ont plus rien à envier à la concurrence, tout en restant fidèles à la tradition maison empreinte de qualité et de tarifs mesurés! En hommage aux fondateurs de la marque, Skoda fait régulièrement revivre « Laurin & Klement » comme finition luxueuse, notamment sur la Superb.

Skoda à Autoworld
Outre la quarantaine de modèles historiques et des vitrines montrant de magnifiques modèles réduits, vous pourrez également mesurer tout le chemin accompli en vous penchant sur la gamme actuelle du constructeur qui y tient salon. L’Enyaq, le tout nouveau SUV électrique de la marque, y est d’ailleurs exposé en première belge, à défaut de pouvoir l’être au Heysel.



