
Au début des années 2000, BMW fait sensation lors d’un salon de Francfort en offrant des bouteilles d’eau aux visiteurs de son hall. Elles symbolisent les rejets produits par la série 7h, pour hydrogène. Cette version baptisée «Clean Energy» (Energie propre) est alimentée par de l’hydrogène liquide. Pour la petite histoire, Total Belgique implante une station de recharge sur l’autoroute Bruxelles-Paris, à Drogenbos pour permettre aux véhicules utilisés par BMW Belgium de se ravitailler.

Nouvelle orientation
Lors du Salon de Francfort 2019, BMW a présenté un nouveau SUV : le i-Next Hydrogen. A la base, il s’agit d’un X5 dont la production en série pourrait commencer en 2022. BMW collabore avec Toyota et prévoit d’étendre sa gamme de véhicules propulsés par hydrogène au cours de la seconde partie de la décennie si toutefois le marché est porteur, bien entendu !

L’un des responsables du département “recherches et études” de la marque, Klaus Frölich, a même déclaré que la pile à combustible alimentée par hydrogène gazeux pourrait devenir un nouvel axe de développement pour BMW, surtout pour le segment supérieur des SUV ou « X », dans le langage de la marque. Le i-Next Hydrogen sera prêt « lorsque le marché sera mûr pour ce genre de véhicules » a précisé Olivier Zipse, PDG de la marque. Cependant, la technologie des piles à combustible en est à peu près au stade où les véhicules électriques se trouvaient il y a dix ans…

Comment ça marche ?
Sur le i-Next Hydrogen, la pile à combustible transforme 6 kg d’hydrogène comprimés sous forme gazeuse contenus dans deux réservoirs pressurisés à 700 bar. Il en résulte une puissance de 170 ch, avec de la vapeur d’eau pour seul rejet. De plus, une batterie, placée au-dessus du moteur électrique, améliore les performances du véhicule, lors d’accélérations ou de manœuvres de dépassement. Un transformateur électrique, positionné sous la pile à combustible, contrôle en permanence le voltage du courant envoyé vers la chaîne cinématique et la batterie. Par ailleurs, celle-ci est également alimentée par l’énergie récupérée lors du freinage.

Au total, la puissance cumulée atteint les 374 ch. Depuis 2015, le département d’études de la marque teste une petite flotte de Série 5 GT équipées d’une chaîne cinématique développée en collaboration avec Toyota, équipée d’une pile à combustible fournie par le constructeur japonais. Actuellement, l’infrastructure de recharge est toujours trop peu développée. Quant au véhicule, son coût est toujours double de celui d’une voiture électrique équipée de batteries… sans parler de la production de l’hydrogène gazeux qui n’est toujours pas durable !

Bien que l’hydrogène soit très présent sur Terre, il l’est rarement sous forme gazeuse. Sa production industrielle est assurée par des raffineries qui craquent des molécules d’hydrocarbures se trouvant dans les combustibles fossiles. Produire de l’hydrogène gazeux de façon écologique requiert des quantités considérables d’électricité afin de casser les molécules d’eau par électrolyse. Ce procédé de fabrication ne peut donc être durable et envisageable que lorsque des surplus d’électricité verte produite par les éoliennes et les panneaux photovoltaïques sont disponibles. (Dimitri Urbain)


