Vécu : Au Rally 4 Porsche à la droite de Lionel Vandercam : un peu plus près des étoiles

Depuis mes premiers pas dans la profession de journaliste automobile, spécialisé en rallye lors de mes débuts en 1996 pour le magazine AutoNews, je n’avais jamais pris part à un rallye de vitesse. Grâce à mon ami Lionel Vandercam, j’ai pu récemment goûter aux joies de la vitesse sur routes fermées. Et même si les chronos ne comptaient pas, puisqu’il alignait sa superbe Porsche 996 GT3 RS en catégorie Démo, j’ai pris beaucoup de plaisir à sa droite. Une expérience inoubliable.

Participer à un rallye en Porsche 996 GT3 RS ? Un pari un peu fou totalement réussi !

A la maison, l’automobile et la vitesse ont toujours accaparé une bonne partie des conversations mais si j’ai pu assouvir ma passion pour le sport automobile à travers quelques courses d’endurance, je n’ai jamais eu le feu vert, de la part de mes proches, pour me mesurer aux vrais rallymen et ce malgré l’insistance de mon meilleur ami qui aurait bien aimé me seconder lors d’un rallye belge pour fêter le cap de mes 40 ans, en 2012. Dix ans plus tard, c’est une idée un peu folle lancée par un autre ami, Lionel Vandercam, qui s’est finalement concrétisée en insistant sur l’aspect hors-compétition de la catégorie Démo proposée dans le cadre du Rally 4 Porsche cher au Hutois Yves Matton. Il faut dire qu’il n’en faut jamais beaucoup pour que mon Bruxellois favori s’enthousiasme et monte un projet en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

Lorsqu’une idée un peu folle jaillit de la tête de cet homme, il ne faut jamais grand chose pour qu’elle se réalise…

Des reconnaissances à vue

Etant donné son handicap, le choix des armes n’était pas bien large pour Lionel et c’est avec sa superbe Porsche 996 GT3 RS que nous allons nous aligner, le dimanche 4 juin au deuxième rallye entièrement consacré à la marque allemande. Trois spéciales sont au menu : les 14,35 km de Clavier, les 10,9 km de Moulin de Solières et les 9,94 km de Vaux-et-Borset. Elles sont à parcourir à trois reprises et les reconnaissances ont lieu le samedi. Je visionne les trois secteurs un nombre incalculable de fois pour les avoir bien en tête avant de débuter la prise de notes. L’ambiance est bon enfant et nous débutons cette journée de reconnaissance par… le repas à midi alors que certains concurrents sont déjà allés reconnaître tout le parcours. Une fois les boulettes hutoises digérées, on se lance sur le parcours.

L’approximation des notes du copilote d’un jour va rapidemment se faire sentir…

Sachant que l’on est là avant tout pour nous amuser, Lionel me dicte ses notes en comptant trop souvent sur le pilotage à vue dans les endroits qu’il juge facile. Je ne me prends pas trop la tête même si j’allais parfois le regretter le lendemain. J’aime assez la spéciale de Clavier alors que Lionel apprécie davantage Moulin de Solières et sa petite portion de terre propre. Vaux-et-Borset semble un peu trop abîmée pour convenir à la pistarde qui va passer la nuit dans les ateliers de MY en attendant le grand jour.

Après une bonne nuit passée dans les ateliers de MY, il est temps de se lancer dans le grand bain.

Bien trop pistarde cette 996 GT3 RS

Dans son délire, Lionel a également poussé son papa à participer avec une Porsche 911 SC Gr.B de 1974. Une monture déjà vue aux Legend Boucles aux mains d’un certain Geoffroy Horion en 2010 avant que la participation de Romain Dumas l’année suivante sur la même 911 ne soit compromise par un sabotage… Yves s’aligne en compagnie de mon ami Stéphane Halleux et ils s’élancent avant nous dans les spéciales. Dès le premier passage, mon pilote s’étonne de l’état des cordes et des graviers renvoyés sur la trajectoire par les pilotes partis avant nous et qui jouent la victoire aussi bien en vitesse qu’en régularité. L’un de ceux-ci a d’ailleurs chiffonné sa jolie monture dans les derniers virages de la première spéciale que nous terminons à vue lorsque je passe deux pages de notes dans la précipitation.

Dans Moulin de Solières, Lionel s’amuse comme un fou surtout dans le passage sur la terre devant le bâtiment en question et ce d’autant qu’on y passe à deux reprises. Vaux-et-Borset, est, comme nous le pensions, bien trop dégradée pour la GT3 RS et Lionel se force à lever le pied. Victime d’une cosse de batterie desserrée, son papa doit s’arrêter en spéciale mais il peut reprendre la route grâce à l’intervention d’un commissaire doté d’une pince adéquate ! Qu’il en soit remercié !

Yves, le papa, et mon ami Stéphane n’ont pas connu un rallye de tout repos mais le bilan est finalement posisitf.

La confiance s’installe au second tour

Mon pilote affiche un large sourire et je ne suis pas en reste. Même si la sonorité du Flat-6 est un peu trop discrète à mon goût, je profite de chaque instant et j’admire la dextérité de Lionel qui jongle avec les commandes au volant avec maestria. On a pris « 210 » dans la longue ligne droite qui mène au Moulin de Solières avant le gros virage pour plonger sur la route étroite à droite mais je n’ai jamais eu la moindre appréhension.

S’amuser en évitant les crevaisons et les bosses, on y est arrivé !

Par contre, je regrette l’approximation de mes notes dans lesquelles, comme je n’ai pas inscrit toutes les courbes, je suis un peu perdu mais Lionel est très compréhensif et me répète à l’envi qu’on est là avant tout pour le plaisir. Du plaisir, nous allons en reprendre une sérieuse dose lors du second passage. Je sens mon pilote plus en confiance mais il se laisse parfois surprendre par la route toujours plus polluée. Je comprends dorénavant bien mieux les pilotes qui répètent ce leitmotiv à chaque regroupement. Cela casse la confiance et installe le doute dans les esprits mais cela fait tellement partie intégrante de ce sport.

Chapeau à Lionel pour sa dextérité à jongler avec les commandes au volant.

Embrayage HS

Je profite une nouvelle fois de ce second passage dans Clavier avant d’être contraint à emprunter l’itinéraire bis avant Solières, cette spéciale étant annulée suite à la sortie d’un concurrent ayant emporté un poteau dans sa cabriole, sans blessures pour l’équipage heureusement. On traverse à nouveau la Meuse pour prendre le départ de Vaux-et-Borset. On retrouve notre concentration et Lionel garde un rythme très élevé malgré la lecture catastrophique de mes notes. Un cassis annoncé trop tôt lui vaudra l’envol de la lame avant de sa Teutonne. Et certains virages sont physiquement totalement modifiés, de véritables marches se formant suite aux passages des concurrents. La 996 GT3 RS résiste et on évite les crevaisons.

Par contre, le câble d’embrayage demande grâce et nous lâche lors du regroupement à Villers-le-Bouillet. Il faut en rester là. Un soulagement pour Lionel qui sent qu’il est à deux doigts de commettre l’irréparable. Et un soulagement pour Yves et Stéphane qui souffrent de la chaleur, du hurlement du Flat-6 dans l’habitacle et de positions bien peu confortables à cause de baquets trop étroits.

Lionel a le sourir et ça, c’est sans doute la plus belle des récompenses…

Bref, on décide de rentrer à Huy pour s’y désaltérer en affichant les sourires de gens heureux. C’était une belle expérience vécue aux côtés de personnes que j’apprécie et cela restera un fameux souvenir. Remerciements chaleureux et infinis au LVC Racing et bravo à Yves Matton et toute son équipe pour cette solide organisation ! (Un grand merci également aux photographes: Jonas Gilles, Jonathan Godin et Tom Maréchal)

N’en croyez pas ma tête… ce week-end constitue déjà l’un de mes plus beaux souvenirs.

Une réflexion sur “Vécu : Au Rally 4 Porsche à la droite de Lionel Vandercam : un peu plus près des étoiles

  1. Daniël Vandormael

    Cher Benoît. Je suis ravi pour toi et tes amis. Mais quelle belle expérience que tu as pu faire là et snelle belle amitié! Si j’avais su je serais venu vous supporter, je regrette… Amitiés. Daniël

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