
L’aventure Ineos Grenadier continue… Il y a quelques mois, nous vous annoncions le rachat par le constructeur britannique de l’usine française de Hambach, là où Mercedes produit actuellement des Smart. Depuis, de nombreux prototypes, assemblés à Graz, en Autriche, chez Magna-Steyr, poursuivent leur mise au point à travers différentes phases de tests. Cette firme la supervise et assure la validation des choix techniques.

Phase de tests
Après un certain retard dû à la pandémie qui a régné en 2020, les activités sont reparties en force depuis quelques mois. L’hiver dernier, des tests « grand froid » ont eu lieu en Suède, avec succès. En attendant les essais dans des régions très chaudes, comme la Vallée de la Mort aux USA ou des dunes de sable au Moyen Orient, ce sont les capacités de franchissement à basse vitesse du Grenadier qui viennent d’être validées en Autriche. Il s’est tiré avec les honneurs des pistes montagneuses du Schöckl, à proximité de Graz. Ce sommet, qui culmine à 1445 m, est caractérisé par des pentes très abruptes et fait partie des Préalpes centre-orientales de Styrie.

Certes, il reste des détails à régler mais cette première phase s’est avérée prometteuse quant aux capacités de l’engin en tout-terrain. Cinq semaines durant, deux prototypes ont monté et descendu ce sommet, plus de trois cent fois… avec des parties présentant plus de 50° d’inclinaison! Une seconde série de 130 prototypes, toujours assemblés chez Magna-Steyr, vont parcourir près de 2 millions de km, dans tous les environnements possibles, d’ici la fin de l’année.

Mise en production
La production devrait débuter au plus tard dès juillet de l’année prochaine. Ineos table sur une production de l’ordre de 30.000 unités annuelles à l’horizon 2025. Il devrait être possible de signer un bon de commande et déposer un acompte d’ici la fin de l’année, tandis que les ventes sont prévues dès mars de l’année prochaine et les livraisons pour la fin de l’été suivant.

Des fournisseurs de qualité
Le châssis séparé est spécifique et fabriqué par Gestamp, à Bielefeld, en Allemagne. La même firme assure également la production du châssis du VW Amarok. A l’image du Defender, la structure du Grenadier est en acier et est recouverte d’éléments (ailes, portes, capot, pavillon…) en aluminium. En versions 5 places, le Grenadier mesure 4,93m de long pour 1,93m de large et 2,03 m de haut tandis que la garde au sol s’établit à 257,8 mm.

Après avoir envisagé plusieurs motorisations, quatre et six cylindres, les moteurs BMW six cylindres en ligne de 3 litres de cylindrée se sont avérés être le meilleur compromis, tant financièrement qu’en termes de facilité de montage. Outre leur fiabilité éprouvée, ils disposent d’un couple suffisant pour l’usage auquel le Grenadier est destiné, même en version essence… tout en offrant un niveau de performances très correct sur route. Les deux motorisations bénéficieront de cartographies adaptées à l’usage du véhicule: la version essence proposerait 211 kW ou 283 ch et 450 Nm de couple tandis que pour la Diesel il s’agirait de 186 Kw ou 250 ch et 500 Nm.

La transmission sera assurée par une boîte automatique ZF à 8 rapports, associée à une boîte transfert courte à 2 rapports de chez Tremec, fournisseur américain bien connu. Les essieux rigides à grand débattement proviennent de chez Carraro, en Italie. Certes, ce n’est pas de la haute technologie mais ils sont bien adaptés à l’usage tout terrain du véhicule. La direction assistée est livrée par Bosch, tout comme bon nombre de composants électriques et électroniques. A terme, une version électrique alimentée à l’hydrogène devrait également être disponible. Une collaboration avec Hyundai a été mise en place à ce propos, mettant également à profit l’expérience de la division énergie de la société en la matière. A ce stade, aucun détail n’a filtré sur l’intérieur, les équipements ou la planche de bord…

Un marketing ciblé
La marque déclare avoir procédé à différentes études marketing indiquant clairement l’existence d’un marché pour le Grenadier. Le nouveau Defender étant monté en gamme, il reste donc de la place sur le marché pour un vrai baroudeur familial, entre les petits Suzuki Jimny, Jeep Wrangler et… le Mercedes Classe G, assemblé par Magna Steyr. A la suite de l’ancien Defender, le Grenadier va donc s’adresser aux agriculteurs, exploitants forestiers, sociétés, ministères, ONG et autres organisations qui ont besoin d’un véhicule disposant de capacités élevées en tout terrain, sans pour autant renier un certain confort. Et le tout à un tarif démarrant aux environs des 40.000 €. Visuellement, le Grenadier est très proche de l’ancien Defender: ses formes plutôt carrées, le pare- brise plat, les poignées de portes bien apparentes, la porte à ouverture latérale arrière, les phares ronds… tout ou presque rappelle l’original et devrait lui amener une clientèle déçue par son descendant actuel. Néanmoins, la technologie moderne sera bien présente (phares et feux LED, radar de recul…), disponible en équipement de série ou en option. L’idée est de plaire aux passionnés du Defender en le « mettant à niveau » et aussi attirer toute une nouvelle génération d’amateurs, à la recherche d’un véhicule tout terrain « à l’ancienne » et désireux d’y trouver une touche de modernité.

Lors de la commercialisation, la gamme devrait se composer d’une version 5 places, ainsi que d’un utilitaire deux places, basés sur un châssis de 2,91 m d’empattement. Ineos prévoit également de compléter la gamme avec une version 7 places et un pick-up à double cabine sur châssis long à empattement de 3,17m. La vitesse maximale sera limitée à 160 km/h. La firme a tout prévu pour les usages les plus difficiles, avec des angles d’attaque et de fuite de 35,9° et annonce une étanchéité à l’eau et à l’air à toute épreuve. La capacité de traction est de 3.500 kg (remorque freinée), tandis que la charge utile est de 1000 kg et qu’il sera possible de hisser jusqu’à 150 kg sur le pavillon. (Texte: Dimitri Urbain – Photos: constructeur)
