
Celle que tout le monde aime… mais que personne n’achète, ou presque ! Même chaudement plébiscitée par toute la presse, la Giulia trouve peu d’amateurs, malgré les rabais et promotions. Le Stelvio peine également à trouver sa place sur le marché des grands SUVs sportifs. Les ventes ne sont pas au niveau espéré par les dirigeants de la marque. Vieillissante, la gamme s’est réduite comme peau de chagrin, après la disparition de la Mito et, bientôt, de la Guilietta, complètement dépassée par la concurrence. C’est dans ce contexte qu’Alfa Romeo fait évoluer ses versions haut de gamme Quadrifolgio. (Dimitri Urbain)

Versions 2020… disponibles au millésime 2021
Les berlines Giulia et le SUV Stelvio Quadrifoglio évoluent légèrement, à l’image des versions moins puissantes des deux modèles. La marque les repositionne en concurrentes des Classe C 63, future M3 et autres X3 M. Extérieurement, le Stelvio peut désormais être chaussé de jantes en 21’’ tandis qu’au rayon des accessoires (disponibles chez MOPAR) figurent désormais une calandre, un spoiler et des coques de rétroviseurs en fibre de carbone. De nouveaux feux arrière intégralement à LED, avec des détails soulignés en noir brillant permettent de faire la différence. Les nouvelles teintes ont été baptisées de noms historiques et évocateurs en cette année du 110ème anniversaire de la marque : Vert Montreal ; Rouge 6C Villa d’Este et Ocre GT Junior. Les moteurs sont inchangés, le V6 2,9 l turbo développe toujours 510 ch et 600 Nm de couple sur les deux voitures, la Giulia étant disponible uniquement en propulsion tandis que le Stelvio est un 4X4. En option, une ligne d’échappement Akrapovic en titane avec sorties en fibre de carbone fait son apparition.

Autonomie niveau 2
Alfa Romeo a fait appel à Bosch afin de proposer une autonomisation de niveau 2 sur ces modèles. On y retrouve la panoplie habituelle : régulateur de vitesse adaptatif, détecteur de sortie de bande, élimination d’angles morts ou encore la reconnaissance des panneaux routiers. A l’intérieur, les modifications sont plus importantes : console centrale redessinée, afin d’obtenir « un impact visuel et tactile plus important » et, surtout, d’améliorer la taille des rangements intégrés. L’élément majeur est un nouvel écran tactile de 8,8’’, disposant d’une nouvelle interface donnant accès à différents services connectés.

Dans le menu des version Quadrifoglio figure un nouvel onglet « Performances » informant le conducteur sur l’usage de la puissance et du couple disponibles, la température de fonctionnement de certains éléments ou encore la pression de turbo. Afin d’être plus qualitiatif, le volant abandonne les éléments façon fibre de carbone pour revenir à du cuir et des coutures, tout comme sur le pommeau de levier de vitesses. En option, un cuir perforé est disponible pour les sièges, tout comme des ceintures de sécurité rouges ou vertes ! Il sera possible de passer commande dès cet été, les tarifs n’étant pas encore connu à l’heure actuelle (ils sont, respectivement, de 90.500 € pour la Giulia et 100.500 € pour le Stelvio, en Italie).

Un avenir plus radieux ?
Avec le rapprochement PSA- FCA, l’avenir d’Alfa Romeo semble se concrétiser un peu plus. La nouvelle offre 2022 du constructeur milanais serait composée de trois SUVs, en plus du Stelvio, ainsi que de la Giulia. L’offre Alfa qui, pour le moment, ne comporte encore aucune version hybride et/ou électrique devrait évoluer profondément sur ce plan. En entrée de gamme, il s’agirait d’un engin électrique qui tenterait de concurrencer les Audi A2, Mercedes GLA et BMW X1. Bien entendu, la base proviendrait du groupe PSA mais avec des réglages de suspensions et une esthétique propres à Alfa.

En milieu de gamme, le Tonale annoncée avec des versions thermiques et hybrides, utilisera la plateforme CDW déjà adoptée sur d’autres véhicules du groupe au niveau mondial (Jeep Compass, etc) et qui a été prévue dès le départ pour l’hybridation thermique/électrique (comme l’indique le lancement prochain des modèle PHEV des Compass et Renegade). Carlos Tavares est parvenu en très peu de temps à renverser la vapeur chez PSA, le résultat chez Opel est tout aussi remarquable… il pourrait aussi enfin sortir Alfa Romeo du marasme ! En moins de deux ans, une toute nouvelle Corsa, avec une offre électrique, est arrivée sur le marché. Plutôt que de payer des royalties à GM et continuer avec un produit développé en partie avant la reprise, PSA est reparti d’une feuille presque blanche : la plateforme de la 208. Les mêmes méthodes, appliquées chez Alfa, devraient renverser la vapeur et éviter un scénario à la Lancia. Le retour d’Alfa, annoncé depuis au moins 35 ans, ne s’est que trop rarement concrétisé (le dernier vrai succès de la marque remonte à près de 20 ans, avec les 156 et 147). Il pourrait finalement être rapide. Au risque de choquer, pourquoi ne pas imaginer une déclinaison de la Peugeot 508 PSE (Peugeot Sport Engineered, hybride de 360 ch) portant le Biscione ? De quoi, espérons-le, atteindre enfin l’objectif ambitieux des 400.000 ventes annuelles, fixé il y a déjà un certain temps. Le chemin sera long car l’an dernier, la marque n’a écoulé que 54.365 voitures… soit environ 50% de moins qu’en 2018 ! Croisons les doigts pour que le scénario soit enfin un succès et que les bonnes ventes des SUVs permette enfin le développement d’une nouvelle voiture de sport emblématique, un peu comme chez Porsche ou Cayenne et Macan financent la 911. (Dimitri Urbain)
