WRC: Rallye de Ypres: Sébastien Bedoret sous les feux de la rampe!

Certes, Thierry Neuville s’est imposé sans coup férir dans la première manche du WRC jamais organisée en Belgique. Certes, le français Yohan Rossel a remporté la catégorie RC2 où le flamand Cracco a devancé tous les Belges. Certes Gino Bux a éclaboussé de son talent les GT au point de dégoûter les officiels qui l’ont lâchement pénalisé. Mais c’est bel et bien Sébastien Bedoret qui a été l’Homme de cette épreuve en dominant largement le peloton des Rally2 avant d’être trahi par sa transmission dimanche matin…

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A bientôt 26 ans, Sébastien Bedoret n’est plus vraiment un débutant. Il fréquente le Championnat de Belgique des Rallyes depuis 2017, a déjà participé à l’épreuve flandrienne à deux reprises et il n’en garde pas que des bons souvenirs. Excellent cinquième en 2018 pour ses débuts à Ypres, il sortait pour le compte l’année suivante avant de s’imposer, quelques mois plus tard à l’Omloop van Vlaanderen sur un terrain assez similaire.

«Je suis originaire de Donstiennes (Province du Hainaut) donc on ne peut pas vraiment dire que je suis proche de la Flandre Occidentale et pourtant, j’adore ce terrain de jeu. J’aime les longues portions rapides avant de plonger dans les cordes en profitant de l’appui d’une voiture de course. Je voulais absolument m’aligner dans des rallyes avant le rendez-vous yprois pour être dans le rythme. Je savais que l’épreuve était longue et comme souvent, je ne me suis pas allumé dans le premier chrono, avant de signer le 3e temps dans Westouter (ES2). J’adopte rapidement un bon rythme et à la fin de la première journée, je suis troisième de la catégorie derrière Yohan Rossel (Citroën C3 Rally2) et Oliver Solberg (Hyundai i20 N Rally2).»

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Un joli résultat provisoire synonyme de meilleur Belge après la sortie du très rapide Davy Vanneste, déniché à l’époque par le magazine AutoNews. A bord de sa Skoda Fabia Rally2 Evo préparée par l’équipe SXM Compétition créée par Jourdan Serderidis, Bedoret a semblé calme et posé durant toute cette première étape. Il ne veut surtout pas s’emballer mais dès l’entame de la seconde journée, il frappe fort en alignant trois scratches d’affilée, et il s’installe en tête de la catégorie.

«Je n’ai pas réellement choisi d’attaquer dans ces trois chronos mais il faut croire que les autres étaient moins bien réveillés. Je savais que si je voulais résorber les 23 secondes qui me séparaient de Rossel, il ne fallait plus trop attendre. Je ne me suis pas fait la moindre chaleur donc visiblement j’avais une nouvelle fois adopté le rythme idéal pour aborder la fin de ce volet flandrien. La suite de la journée de samedi a été moins flamboyante au niveau des temps. J’ai néanmoins conservé ma première place mais avec moins d’une seconde d’avance sur la Citroën C3 à l’heure de rentrer au parc fermé. En attendant, cela n’était pas désagréable d’occuper la septième place du général d’une manche du WRC

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Malheureusement, le dimanche matin, je n’ai pas pu défendre ma place, victime d’un souci mécanique dans les derniers kilomètres de la spéciale de Stavelot. Je perds ma première place et je dois démonter une partie de l’arbre de transmission cassé pour pouvoir continuer avec les seules roues avant motrices, ce qui me coûte une pénalité supplémentaire.»

Les espoirs de victoire s’envolent mais Sébastien ne veut surtout pas incriminer l’équipe dans cet incident. Au contraire, selon lui, ses mécaniciens ont fait un super boulot en lui offrant une voiture parfaite pour enchaîner les trois épreuves qu’il avait au programme de cet été.

«En effet, j’ai pu m’aligner aux Boucles Chevrotines le dernier week-end de juillet, grâce à mon copilote, David Domblet, qui tenait absolument à être au départ à ma droite. On a gagné l’épreuve et cela m’a permis de reprendre le rythme. J’ai ensuite participé au Rally van Staden, le week-end suivant, en compagnie du Français François Gilbert, chargé de remplacer Hans Delorge, mon copilote attitré mais indisponible pour Ypres. François habite à quelques kilomètres d’Ypres et avec lui, j’ai terminé troisième de ce rallye, battu par Reynvoet dans l’ultime chrono alors que Princen remportait l’épreuve. Derrière moi, on trouvait Verschueren, Tsjoen ou encore Munster, tous les gars que j’allais retrouver à Ypres! Autant dire que les mécaniciens de l’équipe n’ont pas chômé et en effet, ils m’ont toujours préparé une super auto en trois semaines de temps.

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Pour Ypres, mes réglages semblaient particulièrement adaptés au terrain, bref, tout était au rendez-vous pour cette manche du WRC. Et puis même s’il se fait plus discret en parc d’assistance (les places étant restreintes à cause de la COVID – NDLR), Freddy Loix est toujours à mes côtés mais il fait désormais davantage des affinements que du coaching de pilotage ou de réglages comme il avait pris l’habitude de faire à mes débuts. Ici, j’étais en contact téléphonique avec lui mais j’espère le revoir très vite sous notre tente…»

Et lorsqu’on demande à Sébastien s’il avait des petits secrets pour aborder cette deuxième épreuve du BRC 2021, il ne semble pas très mystérieux…

«Ce que je voulais avant tout, c’était avoir un certain rythme en débarquant dans la Cité des chats. Je voulais avoir pleinement confiance dans l’auto et ne pas revivre ma saison 2020 particulièrement calamiteuse puisqu’en plus d’être écourtée, on ne peut pas dire qu’elle fut marquée par mes résultats. La période n’est pas évidente et j’avoue qu’il est encore plus difficile de décrocher des budgets. Heureusement, mes fidèles partenaires me suivent et Skoda Belgium a remis le budget non-employé l’an passé sur cette saison. C’est d’ailleurs grâce à eux que j’ai pu m’aligner à Ypres.

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Je vais encore m’aligner dans quatre épreuves du Championnat belge avec un rendez-vous important à Roulers, les 3 & 4 septembre où je vais défendre mon titre. Pour le reste, j’ai abordé Ypres sans trop de pression sachant que je ne jouais pas le titre belge. L’expérience que j’y ai acquise m’a permis de me libérer en ayant à l’esprit que ce rallye est long et qu’on peut y sortir à chaque virage. Je pensais également que les pilotes du WRC2 allaient nous dominer mais c’est finalement le moins attendu de tous qui l’a emporté.»

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Ainsi, le rallye ne sera jamais une science exacte. C’est ce qu’ont dû répéter à longueur de temps les parents de Sébastien, anciens pilote et copilote de rallyes, alors que le grand-père maternel s’est illustré jadis en course de côte. Dans la famille Bedoret, on a de l’essence qui coule dans les veines depuis longtemps et ce n’est pas le pilote Skoda Belgique qui nous contredira. Souhaitons-lui de la réussite pour la suite de la saison…

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