
Il a véritablement éclaboussé de son talent cette première manche de la Peugeot 208 Cup française, disputée dans le cadre magique des routes enchanteresses des alentours de Morzine. Lui, c’est Gino Bux, ce tout frais trentenaire qui a retrouvé une nouvelle jeunesse en faisant la connaissance de Steven Spittaels qui prend son pied en le copilotant depuis les Legend Boucles 2018.

Un peu plus de cinq ans après sa violente mise à pied des rangs du RACB Junior Team, Gino Bux a retrouvé le volant d’une voiture de rallye moderne. Un projet qui n’est pas né par hasard.
«Depuis plusieurs mois, Steven envisageait sérieusement l’achat d’une voiture moderne, nous précise Gino joint ce jour au téléphone. Après une saison 2019 assez décevante en termes de fiabilité avec l’Escort, nous avions de plus en plus envie de miser sur une jeunette et oublier quelque peu la grand-mère. On a d’abord envisagé l’achat d’une Abarth R-GT pour garder le plaisir de la propulsion et puis Peugeot a annoncé l’arrivée de sa nouvelle 208 Rally4 et là, on s’est dit qu’il y avait sûrement quelque chose à tenter. Parce qu’au-delà d’une voiture visiblement bien née et facile à prendre en main, il y avait le calendrier du Volant Peugeot en France qui nous donnait vraiment l’envie de quitter la Belgique pour découvrir de nouveaux horizons.»

Des belles épreuves au calendrier mais également des primes qui ne sont pas à négliger dans le portefeuille d’un équipage 100% amateur…
«En effet, il est tout à fait possible de se constituer un petit matelas à condition de signer des résultats évidemment. Comme je viens de le faire au rallye du Mont-Blanc qui m’a véritablement procuré un plaisir indescriptible. J’ai véritablement passer un week-end parfait et cela s’est vu, je pense, avec le large sourire que je n’ai cessé d’afficher. Le premier jour, on a attaqué en signant six fois le deuxième temps parmi quinze concurrents! Cherain nous a juste devancé dans la dernière de cette première étape. Et dès le lendemain, nous avions décidé d’en garder sous le pied. D’autant qu’on en a collé dix dès la première ES à Cédric. Mais quel décor, quelles routes, quelle ambiance! Cela n’a rien à avoir avec les rallyes belges. Et j’ai véritablement retrouvé des sensations qui me manquaient.»

Etonnamment, Gino n’a pas réellement amélioré ses chronos lors des seconds passages mais il y a une explication pertinente à cela.
«En effet, mais en fait, je n’avais pas le choix. Ne connaissant pas les spéciales, j’ai dû faire directement confiance aux notes et dans ces cas-là, on voit vite si elles sont bonnes. Après deux passages en reconnaissance et quelques visions de caméra embarquée pour contrôler deux-trois notes, j’ai pu constater que ma prise de notes est bonne. J’ai pu directement signer des chronos au premier passage. Mais ce n’est pas comme en Belgique où tu peux apporter des corrections pour gagner 10″, là-bas, cela tourne tout le temps et les routes se dégradaient assez bien entre deux passages. Et puis comme je l’ai dit plus haut, avec l’avantage que j’avais sur Cédric, j’avais choisi de ne plus attaquer à outrance. Je me suis juste encore lâché dans une ES où j’ai laissé 4″ au norvégien Furuseth qui connait très bien l’auto.»

Second du Volant Peugeot à l’arrivée, Bux n’a rien pu faire face au local Mathieu Franceschi, un pilote Peugeot Sport qui avait déjà trois rallyes dans les jambes cette année et qui avait disputé 14 (!) rallyes français en 2019. Excusez du peu.
«On ne joue clairement pas dans la même catégorie et je n’ai jamais eu la prétention d’aller le chercher. En revanche, je ne suis pas peu fier d’avoir devancé un ex-champion de Belgique qui découvrait comme moi l’épreuve et la voiture. Pour revenir sur cette 208 Rally4, c’est une vraie réussite. Le châssis est facile, le train avant incisif, on y découvre une nouvelle fois tout le savoir-faire de Peugeot Sport en la matière. Elle est prévenante et son freinage est parfait. Mais, comme toujours avec une voiture facile, c’est toujours délicat d’en exploiter tout le potentiel. J’ai également été épaté par la vigueur de ce petit 1.2 3 cylindres qui pousse tout le temps. C’est aussi bon qu’une DS3 R3. ET puis ce qui n’est pas pour nous déplaire, à Steven et à moi, c’est qu’elle se montre particulièrement fiable. Sur tous les participants au Mont-Blanc, seuls des sorties de route ont causé des abandons dans le peloton des Lionnes. On sent qu’il y a eu beaucoup de travail de développement en amont.»

Si l’auto pilotée ce week-end par Gino Bux était prêtée par Peugeot Sport, la nouvelle monture sera livrée dans les ateliers de Caren Burton, fidèle préparateur de l’équipage.
«En effet, on garde toute notre confiance dans le Burton Racing pour le bichonnage de notre future 208 Rally. Une voiture que j’espère retrouver au Terre des Cardabelles à Millau le week-end des 10 & 11 octobre. Je pars avec une expérience nulle et l’on sait que les pilotes français connaissent par cœur mais je garde mon esprit d’amateur éclairé qui est présent avant tout pour se faire plaisir et donner du plaisir à mon copilote sans prendre des risques inutiles. Sur la terre, on a droit à un seul passage en reconnaissance mais j’ai pleinement confiance en mes notes. On croise les doigts pour afficher le même sourire là-bas!»
Photos: Aurelien Petitnicolas, DPPI et Peugeot Sport
