INEOS Grenadier, où en est le projet ? par Dimitri Urbain

Partie d’une idée entre amis autour d’un verre dans un pub londonien, la création d’un « nouveau » Defender suit son cours…

Le projet Ineos se poursuit, en accord avec le calendrier fixé il y a un peu plus d’un an. Nous reprenons ici les principales étapes récentes de la mise en production du Grenadier.

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Après une décision de justice favorable, INEOS peut poursuivre le développement et la mise en production du Grenadier. Sa ressemblance avec le Defender n’a pas été considérée comme du plagiat.

Le procès

En août dernier, le groupe JLR a perdu son procès intenté à INEOS pour « copie » des lignes du Defender. La justice n’a rien trouvé à redire au fait que le futur Grenadier ressemble comme deux gouttes d’eau au Defender. Le Bureau des Propriétés Intellectuelles Britanniques n’a pas estimé que les formes du Defender étaient suffisamment particulières pour être protégées. Cet organisme estime que des similitudes, qui sembleraient très importantes aux yeux de spécialistes, pourraient passer totalement inaperçues aux yeux de consommateurs moyens. JLR s’est dit déçu de cette décision car le Defender est l’expression des valeurs de la marque mais n’a pas interjeté appel du jugement, laissant le champ libre à Ineos pour avancer avec le projet.

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Une collaboration mise en place avec Hyundai va permettre à Ineos de développer une filière hydrogène et de pouvoir utiliser un groupe motopropulseur à pile à combustible sur le Grenadier.

La production

En septembre 2019, INEOS prévoyait de construire son nouveau 4X4 au Portugal et au Pays de Galles, en utilisant des moteurs essence et Diesel six cylindres en ligne de chez BMW. Début 2020, la collaboration avec le groupe Magna s’est renforcée. Outre la mise au point des trains roulants et des suspensions par Magna Powertrain, Magna Steyr, en Autriche, a pris en main l’étude et la mise en production du Grenadier. La société est également connue pour produire le Mercedes Classe G, une référence en matière de véhicule tout-terrain, s’il en est ! A la fin de l’été dernier, les lignes définitives du Grenadier ont été dévoilées. Le design est signé Toby Ecuyer : fonctionnel, moderne et « facile à comprendre », il n’y a aucune ambiguïté quant au rôle du futur Grenadier. il met bien en pratique l’adage « la forme suit la fonction » : c’est un véhicule capable de se déplacer dans les conditions les plus difficiles, sur des terrains accidentés. En outre, un programme d’essai couvrant 1,8 millions de km est également mis en place.

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Magna Steyr est l’un des meilleurs spécialistes des véhicules tout-terrain du monde. Outre des engins militaires tels ce Pinzgauer, la firme assure également la production du Classe G pour Mercedes. Un gage de haute qualité de bon augure pour le futur Grenadier.

Une vision d’avenir

Les motorisations essence et Diesel sont toujours bien au programme mais Ineos pense également à l’avenir. En tant qu’acteur mondial majeur de la chimie, l’hydrogène fait partie du quotidien de la société mère du Grenadier. En septembre dernier, Ineos a signé un accord avec Hyundai afin de mettre en place un écosystème basé sur l’hydrogène : production, fourniture et stockage de ce gaz en font partie, au même titre que le développement de véhicules équipés d’une pile à combustible. La société britannique est en mesure de produire 300.000 tonnes d’hydrogène par an tandis que, pour sa part, Hyundai envisage de produire 700.000 véhicules équipé d’une pile à combustible à l’horizon 2030.  L’accord stipule en outre que Hyundai fournira des systèmes de propulsion à pile à combustible pour le Grenadier. Inovyn, filiale d’Ineos, va gérer la production, le stockage et la fourniture de l’hydrogène en Europe.

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Le site de production de Hambach, en France, a été mis en place pour la production des Smart. Idéalement situé près de la frontière Allemande, il bénéfice d’une main-d’œuvre très qualifiée et de sous- traitants installés à proximité. Une position centrale en Europe devrait également permettre à INEOS d’éviter de nombreux écueils liés au Brexit.

Une usine clef sur porte

En décembre dernier, un pas de plus a été franchi dans la mise en production du Grenadier. Ineos a conclu le rachat de l’usine Mercedes- Benz de Hambach, en France. Le Grenadier devrait commencer à y être produit à la fin de cette année. L’avenir de l’ex- site Smart et de 1300 emplois, sur place ainsi que chez des sous-traitants locaux, est vraisemblablement assuré.

Il s’agit de l’une des usines automobiles les plus modernes d’Europe. Le niveau de qualité y est très élevé et elle est géographiquement idéalement placée. Le montage prévu au départ du projet, entre le Portugal et le Pays de Galles, aurait pu se révéler très cher à mettre en place, sans même évoquer les conséquences du Brexit. Désormais, le Grenadier sera complètement assemblé en Europe. Situé à la frontière avec l’Allemagne, le site de Hambach n’est qu’à 200 km de Stuttgart et il dispose d’un réseau de sous-traitants et d’équipementiers de première ligne se trouvant à des distances raisonnables. Cette acquisition permet à Ineos de respecter son calendrier et d’envisager les premières livraisons de Grenadier début 2022. Le contrat prévoit que la production de la Smart EQ Fortwo se poursuive sur place, tout comme celle de différentes pièces pour Mercedes.

Le projet suit donc bien son cours et nous ne manquerons pas de vous tenir informé des futures évolutions et développements, en attendant une prise en main du Grenadier. (Texte: Dimitri Urbain)

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Le Grenadier, dans sa version définitive. Sa forme suit bien sa fonction. Il s’agit d’un véhicule tout-terrain bien adapté. Nul doute qu’il rencontrera le succès, déjà auprès des amateurs de Defender privés de leur véhicule fétiche depuis 2016.

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