Le temps d’une semaine, nous avons eu le plaisir de retrouver la Peugeot 308 berline, histoire de vérifier correctement qu’elle mérite bien son titre de voiture de l’année 2014. Et la réponse est incontestablement positive! Cette auto possède un charme inédit chez Peugeot. Une manière de séduire que nous n’avions plus connue chez la marque au félin depuis de nombreuses années. Il y a, tout d’abord, ce tableau de bord très épuré, dominé par un écran central avec lequel le conducteur et son passager, peuvent gérer le chauffage, les sources audio ou encore le GPS et les appels téléphoniques. En fait, les rares boutons qui subsistent sur la console centrale sont dits fonctionnels et commandent le volume de la radio, les dégivrages avant et arrière ainsi que l’enclenchement des feux de détresse.
Le seul bémol apporté à cet agencement ira aux différents leviers autour du tableau de bord qui semblent exister chez Peugeot depuis des décennies. Mais ne soyons pas trop gourmands, les choses bougent déjà bien au sein du groupe français et laissons le temps aux personnes plus ancrées dans la tradition de se familiariser avec les nouveaux éléments. Parce qu’à cet écran central, il faut aussi ajouter le petit volant qui rappellent aux plus âgés, les cerceaux tous petits qu’ils se dépêchaient de monter dans leurs Simca 1000 pour leur donner l’impression d’être dans une auto de course. Malheureusement, comme dans la 208, ce volant manque d’amplitude dans ses réglages (surtout en hauteur) et il peut entraver quelque peu la vue sur les combinés selon la taille du conducteur.
Les sièges en cuir de notre version d’essai se sont révélés parfaits et nous avons pu effectuer un voyage en Normandie le temps d’un week-end sans souffrir du dos ou de la jambe droite. Par contre nous n’avons guère été convaincus par toutes ses sonneries qui se déclenchent à la moindre manœuvre entamée ou encore lorsque vous approchez trop le véhicule que vous allez déboîter. Il est bien sûr possible de déconnecter un certain nombre de choses mais nous vous avouerons que certaines alertes sonores ont eu raison de notre patience. Mais puisqu’il paraît que c’est cela l’automobile de demain…
Donnée pour 4,25 m en longueur et 1,46 m en hauteur, la nouvelle 308 est 2 cm plus courte et 4 cm plus basse que celle qu’elle remplace. De sorte qu’elle se repositionne parmi les plus compactes de sa catégorie. Mais pas forcément les moins logeables. Car s’il faut bien reconnaître que la nouvelle venue se fait aujourd’hui moins généreuse que sa devancière (dans les trois dimensions) pour ses passagers arrière, elle offre toujours suffisamment d’espace pour quatre adultes, voire cinq à l’occasion. Avec, en plus, un coffre qui a progressé (de 40l) jusqu’à atteindre aujourd’hui 420l sous le cache-bagages.
Idéalement assistée (électriquement), la direction commande un train avant au potentiel sacrément élevé, tandis que le compromis confort/tenue de caisse fait assurément toujours partie des points forts du modèle. En conduite coulée, le «toucher de route» reste un poil ferme – on est toujours chez Peugeot -, mais le confort d’amortissement reste heureusement bien présent pour choyer les lombaires. Menée à la cravache, la 308 étonne: elle réclame vraiment d’être torturée pour dévoiler ses limites.
Essayée dans sa motorisation diesel la plus puissante, à savoir le 2.0 e-HDI de 150 ch, la 308 nous a bluffé par son couple généreusement présent mais aussi par son caractère mis en exergue par un bouton « sport » placé près du levier de vitesses. Les cadrans se teintent de rouge, le moteur répond plus rapidement et sa sonorité est également transformée. Comme si nous avions droit à un supplément de puissance. C’est assez épatant même si tout cela procède uniquement de la cartographie électronique. La boîte de vitesses se manie facilement, elle est précise et suffisamment ferme même durant nos instants de conduite dynamique.
A l’heure de passer à la caisse, il faut compter, pour une 2.0 e-HDI Allure, 27.450 euros. Soit plus que pour toutes ses concurrentes directes puisque la Volkswagen Golf TDI 150 Highline est facturée 27.080 euros. La moins chère étant l’Opel Astra 2.0 CDTI Enjoy (160 ch) qui s’échange, dans la deuxième moitié de sa vie, contre 23.100 euros. Une Ford Focus 2.0 TDCI 163 Titanium est annoncée à 25.550 euros tandis que la Renault Mégane 2.0 dCi 16v 165 GT-Line est à 27.950 mais là, c’est le haut de gamme diesel.
Vous l’aurez compris, nous avons beaucoup aimé la Peugeot 308 et son titre de voiture de l’année nous paraît totalement justifié parce qu’elle illustre parfaitement la volonté du groupe de sortir de la crise. Qualitativement parlant mais aussi esthétiquement, la berline moyenne de la marque au lion a visé juste. Reste à digérer un tarif coquet face à une concurrence qui ne cesse, elle aussi, de s’améliorer techniquement.