Quelle démonstration! Avec cinq Mercedes dans les six premiers, AMG a fait main basse sur la plus grande épreuve d’endurance allemande disputée sur le terrible circuit de Nürburgring mieux connu sous le nom d’Enfer Vert! Et d’apocalypse, les participants y ont eu droit après 50 minutes de course lorsque des averses de grêles s’abattaient sur le circuit, provoquant d’impressionnantes coulées de boue contraignant les organisateurs à stopper la course durant trois heures. Du jamais vu!
La course reprenait vers 19h30 et les AMG GT s’installaient très rapidement au commandement avec un quatuor infernal composé des bolides de Hohenadel/Vietoris/Van der Zande/Seefried (AMG Team HTP-Motorsport #29), de Alzen/Arnold/Götz/Seyffarth (AMG Haribo Racing Team-AMG #88), de Engel/Christodoulou/Metzger/Schneider (AMG-Team Black Falcon #4) sans oublier Haupt/Buurman/Engel/Müller (AMG-Team Black Falcon #9).
Ces quatre voitures vont s’échanger la première place au gré des ravitaillements et des incidents de course. La 9 est la première à lâcher prise mais les trois autres poursuivent leur lutte jusqu’à ce que la Mercedes aux couleurs Haribo partent au contact avec une voiture plus lente, obligeant les mécaniciens de l’équipe à jouer des adhésifs pour faire tenir le bouclier avant.
Voilà la piste libre pour les deux meilleures allemandes qui vont s’expliquer jusqu’au dernier tour. Obligée de repasser par les stands pour un complément d’essence, la n°29 voit la n°4 se rapprocher à grand pas. Et malheureusement pour elle, elle passe la ligne à moins d’une minute des 24 heures de course et doit effectuer une dernière boucle sous la pression de la monture du Black Falcon. Déchaîné, Maro Engel, poleman sur une autre Mercedes, a tout fait pour remonter son handicap finissant par forcer le passage avant d’entamer la dernière boucle sur la nordschleife.
Derrière, la cinquième place est disputée entre Porsche, Audi et BMW mais finalement c’est la BMW M6 GT3 du Rowe Racing de notre compatriote Maxime Martin qui s’installe derrière les inaccessibles Mercedes en compagnie de Sims/Eng/Werner. Le début de course du bolide allemand n’a pas été de tout repos, le moteur refusant de redémarrer à l’issue des trois heures de neutralisation de la course. Mais l’équipage ne cessera de cravacher pour remonter à cette cinquième place synonyme de meilleur derrière les inaccessibles bolides étoilés.
Alors qu’une autre AMG GT occupe la sixième place (Heyer/Asch/Keilwitz/Ludwig – Team Zakspeed), c’est une inattendue Bentley Continental GT3 qui prend la septième place finale aux mains de Hamprecht/Brück/Menzel/Smith. Du côté de chez Porsche et Audi, c’est la soupe à la grimace. Et si c’est l’équipe WRT qui a sauvé les meubles pour la marque aux anneaux, ce n’est pas à la #1 qu’on le doit.
La monture de Laurens Vanthoor a tout connu: problème de ravitaillement, crevaison et sortie sur une traînée d’huile pour son équipier Nico Müller. C’est l’Audi R8 LMS #2 de Stuart Leonard, Robin Frijns, Edward Sandström et Fred Vervisch qui termine 8ème et meilleure représentante des Audi qui n’avaient plus connu un tel camouflet depuis bien longtemps. La balance des performances est logiquement évoquée pour justifier cette berezina sous prétexte que les pilotes devaient attaquer très fort pour compenser l’écart de performance…
On l’a dit, ce ne fut guère plus glorieux chez Porsche pour les débuts de la 911 GT3-R. Une fois de plus, c’est le Falken Motorsport qui s’en est le mieux sorti grâce à Imperatori/Henzler/Dumbreck/Ragginger, neuvièmes à 4 tours. Le Manthey Racing nourrissait de grandes ambitions cinq ans après son dernier succès dans l’Eifel. Nick Tandy a vite laissé la #911 qu’il partageait avec Bamber/Estre/Pilet en bord de piste suite à une sortie. La #912 de Bergmeister/Makowiecki/Lietz/Christensen a longtemps roulé pour une place dans le top 5 dans le même tour que le leader mais le moteur a rendu l’âme en fin de matinée.