La vie de château en plein air
Un cabriolet Mercedes se déguste toujours avec une certaine nonchalance. Il faut se glisser dans la peau du cinquantenaire ayant réussi dans la vie et commençant tout doucement à bien en profiter. Le moindre rayon de soleil est prétexte à s’ouvrir au monde et exposer sa réussite sociale sur un rythme sénatorial pour être sûr d’être vu. Alors ce n’est pas ce mois de septembre nuageux et les caprices de la météo qui nous ont arrêtés. Nous nous sommes pris au jeu en profitant pleinement des joies de la balade en plein air.
Au pays des étoiles, le silence est roi. Dans l’habitacle calfeutré de la Mercedes E250 CGI cabriolet, le silence est impressionnant. La capote filtre parfaitement les bruits du monde extérieur et l’autoroute qui nous ramène à la maison nous permet d’apprécier l’efficacité de ce toit en toile (aux multiples couches avec une épaisseur de 23,5 mm) à l’ancienne. Et c’est le soleil qui nous accueille dans notre belle ville.
Avec des yeux d’enfant
Le temps de reprendre notre fille à l’école et nous décidons de lui offrir un petit cadeau en ouvrant le toit pour une courte balade de début de soirée. A six ans, il est des choses qui ravissent encore et il nous a suffi de voir son visage émerveillé pour comprendre qu’un toit totalement escamotable offre une vision du monde complètement différente. Par contre, nous n’avons pas été convaincus par le système Aircap. Une simple pression sur un commodo situé derrière la commande d’ouverture de capote actionne en effet un déflecteur d’air situé au sommet du pare-brise et un pare-vent niché en aval des sièges arrière. Une fois déployé, cet ensemble est censé atténuer les remous d’air et les bruits dans l’habitacle mais notre fille n’a pas réellement bénéficié de ces soins. Des soins, le cabrio E en prodigue néanmoins à ses quatre occupants et il propose une position de conduite parfaite grâce aux multiples réglages du siège conducteur et aux coussins d’air gonflables. L’approche ceinture facilite sa mise en place tandis que l’excellente installation audio vous permet de monter le son pour que le Don Giovanni de Mozart couvre sans difficulté les basses infernales des jeunes amateurs de juke-box ambulants.
Lignes seyantes
La Mercedes Classe E Cabriolet reprend les traits de la Classe E berline. Sa calandre intègre l’étoile, et ne compte que deux lamelles, spécificité partagée avec le coupé. Les projecteurs sont disponibles en deux versions: avec feux de jour conventionnels accompagnés de double-antibrouillards de part et d’autre du bouclier ou avec les projecteurs avant ILS avec feux de jour à diodes LED. Le pare-brise est très incliné pour favoriser l’aérodynamisme. Globalement le résultat est plus dynamique que sur l’ancienne CLK, et nettement plus statutaire. Le tableau de bord est également repris de la berline pour notre plus grand plaisir. Parfaitement fini mais un peu trop carré à notre goût, il offre une multitude de réglages, de boutons, de témoins qui traduisent à eux seuls l’équipement pourtant relativement basique de notre exemplaire d’essai.
Moteur suffisant
Le 1800 quatre cylindres turbo essence Blue Efficiency de 204 ch qui équipait notre E250 CGI s’est montré plutôt souple sans être un foudre de guerre. Les sensations de conduite rappellent celles du Coupé, mais avec le surpoids inhérent à ce genre de carrosserie, le Classe E cabriolet se révèle un peu moins dynamique. Imperturbable et profitant d’un confort de suspension absolument royal, il apprécie davantage la promenade au rythme endiablé et les ’’sportifs’’ que nous sommes lui reprocheront un léger manque d’agilité et quelques mouvements de pompage. Pourtant, sa rigidité demeure tout à fait convenable, assortie d’un comportement sûr et équilibré à allure plus soutenue. Son rival, l’Audi A5 Cabriolet 2.0 TFSI 180 Multitronic ne se montre pas plus enjoué.
Rivalité tarifaire
Un rival qui s’affiche à 40.975 € là où la Mercedes plane à 52.635 € tandis que le modèle “légèrement équipé” dont nous disposions (avec le cuir, quand même) s’affichait déjà à 61.530 €. Au moment du choix, si vous succombez aux charmes des Italiennes, n’oubliez pas l’Alfa Roméo Spider 2.2 à 36.450 € pour un quatre cylindres de 185 ch. Vieillissante, la BMW 325i vous offre les plaisirs du 6 cylindres en ligne de 218 ch pour 46.250€. L’Allemande partage son toit en dur escamotable avec la Lexus IS 250C et son 2.5 V6 de 208 ch pour un prix de 50.690€.
Caractéristiques techniques
Dimensions L/l/h: 4.698/1.786/1.398 mm
Empattement: 2.760 mm. Voies av./arr.: 1.538/1.544 mm
Poids: 1.695 kg
Volume de chargement: de 300 à 390 l
Moteur 4 cyl. en ligne à inj. directe, turbo, 16v, 1.796 cc
Puissance maxi: 204 ch à 5.500 t/min
Couple maxi: 310 Nm de 2.000 à 4.300 t/min
Transmission aux roues arrière, boîte cinq automatique
Suspensions Av: jambes élastiques, bras transversaux et longitudinaux, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis
Arr: essieu multibras, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis
Freins Av/arr.: disques ventilés/disques
Pneus 235/45 R17
Performances V-Max: 240 km/h 0-100 km/h: 7″8.
Consommation moyenne: 10,5 l/100 km Réservoir: 66 litres
Prix de base 52.635 € tvac (61.530€ modèle essayé)