Enfin, diront certains. La firme au lion a vaincu Audi sur la piste de la Sarthe. En plaçant deux 908 HDI aux deux premières places, l’équipe de Serge Saulnier n’a pas fait les choses à moitié. Pourtant, la première heure était marquée par un incident assez grave lorsque la Peugeot prêtée à l’équipe d’Henri Pescarolo harponnait la 908 de Lamy lors d’une rentrée au stand. Le pire, c’est que le Portugais reprenait la piste malgré une crevaison à l’arrière gauche et démolissait une bonne partie de sa voiture, éliminant d’entrée de jeu l’une des candidates à la victoire. Par la suite, l’équipe française ne sera plus inquiétée d’autant que les Audi n’allaient jamais être en mesure de la contrarier. Seule une erreur de Bourdais durant la nuit condamnait la n°8 à le seconde place, à un tour de la n°9 pilotée par Brabham-Gene-Wurz. L’Autrichien s’impose ainsi pour la deuxième fois après sa victoire en 1996 sur la Porsche Joest-TWR.
Pour le docteur Ullrich, ce week-end est à oublier au plus vite. Victime d’une sortie de route dès les premiers tours, Alexandre Prémat compromettait d’entrée les chances de la n°3. Plus tard, dans la soirée, c’est une sortie violente de Luhr qui anéantissait la R15 n°2. Restait alors la n°1 de Kristensen-Mc Nish-Capello qui ne pourra jamais prétendre à la victoire, faute d’une alimentation suffisante en air frais. Audi doit se contenter d’une troisième place et devra encore patienter pour décrocher son neuvième succès au Mans et égaler ainsi le palmarès de Ferrari.
Le malheur des uns faisant souvent le bonheur des autres, ce sont les superbes Aston-Martin essence qui ont profité de la situation en tête pour terminer à une probante quatrième place finale. Certes, la 007 pilotée par Mucke-Enge-Charouz termine à 9 tours mais nous ne pouvons noius empêcher de penser qu’en retouchant légèrement le règlement, l’ACO pourrait promettre à Porsche ou Ferrari de se battre pour la victoire en LMP1 avec une essence. Un type de carburant nettement plus adapté à la compétition automobile. Demandez à ceux qui se sont gavés du bruit du V12 anglais durant 24 heures…
Enfin, dans la très officieuse catégorie des prototypes essence sans toit, c’est la très jolie Oreca-AIM qui l’emporte devant la Pescarolo-Judd. Ayari-Panis-Lapierre terminent cinquième devant la troisième Peugeot 908 HDI et la première Audi R10 TDI du team Kolles. Notons encore deux grosses sorties de piste; la Peugeot 908 HDI Pescarolo pilotée par Benoît Tréluyer a été totalement détruite durant la nuit tandis que l’Aston Martin pilotée par Harold Primat connaissait un sort identique dimanche matin.
En LMP2, nous avons assisté à une nouvelle victoire d’une Porsche Spyder. Celle du team Essex, deuxième du groupe en 2008, s’est imposée définitivement après la sortie de piste de la voiture semblable du team Goh. Elgaard, Poulsen et Collard s’imposent largement devant la Lola-Judd de Pompidou-Kane-Leuenberger.
Du côté des GT, les Corvette C6-R ont réalisé un festival en l’absence de toute oppiosition conséquente. Les deux voituire officielles se sont livrées une belle lutte jusqu’à ce que l’une d’elle abandonne sur bris de transmission. A l’arrivée, c’est la mointure de Magnussen-O’Connell-Gracia qui l’emporte devant la C6-R de l’écurie de Luc Alphand.
Enfin, en GT2, les Porsche 997 GT3-RSR ont été laminées par les Ferrari F430 GTC. Déjà victorieux en 2008, Salo,Melo et Kaffer recidivent sur la machine du Rizi Competizione. Ils terminent devant trois autres italiennes.
Mais ce qui nous fait plaisir, c’est que la troisième marche du podium GT2 revient à la Ferrari d’Eric Van de Poele qu’il partageait avec Krohn, le patron-pilote, et Nic Jonsson.
Enfin, ultime satisfaction belge, l’arrivée de Vanina Ickx qui a souffert durant tout le week-end sur une Creation pas du tout préparée pour ce double tour d’horloge. Et gageons que papa Jacky, particulièrement apprécié par les journalistes d’Eurosport, si l’on en croit ses nombreuses interventions à l’antenne durant le week-end, aura été fier de son petit brin de fille qui vient à nouveau à bout d’une épreuve mythique à bord d’une machine particulièrement peu féminine. Chapeau bas!