Elle frôle la perfection
Changement de philosophie
Difficile de l’ignorer, l’heure n’est plus à l’excès et à la démesure. La crise est passée par là et même si les discours contradictoires se succèdent dans les médias, il semble que nous ne soyons pas près d’en sortir. L’arrivée de la nouvelle BMW Z4 dans cette période économiquement difficile pourrait sembler décalée mais à bien y regarder, cette seconde génération apparaît particulièrement adaptée à son époque. Avec un design moins extrême que celui de sa devancière, elle se veut avant tout rassurante et nettement plus polyvalente. Des valeurs refuges en temps de crise.
La première génération de BMW Z4 avait choqué pas mal d’amateurs de l’hélice avec ses lignes molles et fades chères au très controversé Chris Bangle. Pour cette nouvelle génération, BMW a confié le design à une femme; Juliane Blasi. Et ce qui est le plus amusant, c’est que cette jeune allemande a insufflé, à nos yeux, la touche de virilité qui manquait au premier exercice du genre.
Toit en dur
Lors de la présentation de son nouveau roadster, BMW a logiquement mis l’accent sur l’apparition d’un toit en dur rétractable. C’était avouer de manière que la précédente Z4 avait souffert toute sa vie de la concurrence de la Mercedes SLK. Malgré cette nouvelle contrainte, nous trouvons la partie arrière particulièrement réussie. Le long capot avant demeure la marque de fabrique du roadster BMW et nous ne nous en plaindrons pas. Le museau en nez de requin allonge encore visuellement cette partie. En longueur, le nouveau a gagné 14,6 cm tandis que la surface vitrée a grandi de 40% grâce, notamment, aux vitres arrière. Plus rigide de 25%, le roadster Z4 est aussi bien plus lourd que son prédécesseur. Quoiqu’il en soit, en grandissant, ce roadster tend à s’apparenter davantage à une Mercedes SL qu’à une SLK. Et son caractère le destine tout naturellement et prioritairement au marché américain.
Grand Tourisme
A l’intérieur, tout invite à la balade décontractée. Les lignes courbées du tableau de bord s’harmonisent aux commandes rondes qui fleurissent un peu partout. Les commandes de la climatisation inspirées du très collector Z8 apparaissent superbes, à l’œil et au toucher. Le petit volant à trois branches tombe parfaitement en main et la position de conduite est excellente. Le confort est princier et les kilomètres sont avalés sans stress. Par contre, les grands gabarits devront se méfier de la hauteur disponible lorsque le toit est en place. Mieux vaut courber l’échine pour accéder à bord. La disparition du frein à main au profit d’un électrique a donné beaucoup de liberté pour agrandir le poste de conduite, où le clair rencontre le foncé en dessinant des courbes qui abaissent la ligne d’horizon. L’habitacle manque toujours d’espaces de rangement utilisables. Même si le coffre, très logeable pour une stricte 2 places, dispose d’une trappe à skis.
Contrôle dynamique?
Dans les versions haut de gamme, les ingénieurs châssis de BMW n’ont pas hésité à intégrer le contrôle dynamique dans la dotation standard. Le conducteur dispose ainsi de trois réglages préconfigurés à portée de bouton: Normal, Sport et Sport Plus. Ces programmes agissent sur l’amortissement mais aussi sur la direction, qui devient plus ou moins directe, sur la réponse de l’accélérateur qui devient plus ou moins franche, sur la vitesse de passage des 7 rapports de la boîte à double embrayage et sur l’ESP qui vous autorisera de très légères glissades en mode Sport Plus. Mais les amateurs de glisse pourront encore débrancher l’ESP mais le comportement naturel du Z4 ne prête guère à ce genre de fantaisies.
Plus de confort
Le 3 litres 6 cylindres atmosphérique de 258 ch que nous avions à l’essai dans la sDrive 30i étire sa légendaire élasticité sur les 6 vitesses d’une automatique de renom (la ZF 6HP26). Et le plaisir de conduite est complet grâce à une rigidité structurelle record, une suspension filtrante et très bien amortie, un équilibre dynamique de haute tenue et, last but not least, le 6 cylindres de 3 litres le plus mélodieux de la planète. Et lors des passages à la pompe, nous n’avons pas été choqués par ses consommations parce que les 10 litres exigés aux 100 kilomètres nous paraissent tout à fait corrects en regard du potentiel et du plaisir offerts par ce roadster.
Prix compressé
Le nouveau Z4 ne devient pas, d’une simple pression de 20 secondes sur un bouton, à moitié roadster ou à moitié coupé. Avec lui, on acquiert un modèle pour vivre pleinement avec deux voitures à la personnalité distincte, en ce sens qu’il est plus roadster et plus coupé que ses stricts congénères respectifs. Comme il peut prétendre mieux explorer les deux genres que son seul véritable rival, le Mercedes SLK. De plus, le Z4 est moins cher, plus actuel et mû par des mécaniques encore plus extraverties! Face à sa rivale étoilée, la BMW s’affiche à 42.700 € soit 1.500 € de moins. Sans parler des 6.000 € qui la séparent, à son avantage, de la Porsche Boxster 2.9 de 255 ch à la capote simplement toilée. Enfin, l’Audi TT Roadster 3.2 V6 de 250 ch est facturée 45.455 €. Vous l’aurez compris, à ce prix-là, la BMW Z4 peut être considérée comme une bonne affaire.