En ce dernier dimanche de novembre, il fait particulièrement gris lorsque je rejoins le circuit Jules Tacheny à Mettet. C’est là que Lionel Vandercam et Maxime Berger m’ont donné rendez-vous pour essayer la 2CV engagée sous les couleurs de l’opération Cap48 lors des dernières 24 Heures de Francorchamps réservées aux deux poils. (Photos: Jonas Gilles)
″J’ai lancé Kart 48 en 2016, nous raconte Maxime, journaliste à la RTBF. C’est le défi sports moteur au profit de Cap 48, l’opération de solidarité de la RTBF en faveur des personnes handicapées. L’idée est de participer à des courses karting ou automobiles avec des équipages alliant personnes handicapées et personnalités (visages de la RTBF ou autres) afin de récolter des fonds. Nous avons récolté 5.300€ en 2016 et 8.550€ cette année. L’année prochaine, nous espérons dépasser les 10.000€…″
Equipe sympa
On imagine qu’il n’aura pas fallu déployer des tonnes d’arguments pour convaincre Lionel Vandercam de se joindre à cette aventure. Paraplégique suite à un accident de voiture dans lequel il était passager, Lio est de toutes les sorties lorsqu’il s’agit de s’installer au volant d’une voiture de course. Pilote BTCS en 2006 sur une Porsche 911 GT3 avant de fréquenter le peloton de la VW Fun Cup quelques années plus tard, il s’est montré plutôt réservé à l’idée de goûter aux joies de la 2CV.
″Mais j’ai rapidement changé d’avis tellement l’enthousiasme autour de l’opération montée par Maxime lors des 24 heures 2CV était grand. En accueillant les frères Borlée au sein de notre équipage, on a bénéficié d’un joli coup de boost médiatique mais ce qui m’a surtout plu, c’est l’ambiance autour de cet évènement convivial. Et puis il faut avouer aussi que les coûts sont imbattables.″
La voiture qui nous attend dans la pit-lane du circuit de Mettet a déjà bien vécu.
″C’est une voiture que j’ai rachetée aux frères Licops qui la destinaient à la location et je compte bien la remettre en état pour la saison 2018. Sous le capot, tu retrouves un moteur de moto, plus exactement celui de la BMW GS850. Autant dire que lorsqu’un moteur casse, tu ne passes pas ton temps à le réparer, tu le remplaces. Il est bridé par l’organisateur pour donner 70 chevaux. Alors on peut lui accoupler soit une boîte à crabots, comme celle-ci, soit une boîte séquentielle. Dans le cas qui nous occupe, la boîte ne nécessite pas l’usage de l’embrayage. Et c’est cela que je voulais que tu testes aujourd’hui sur notre Dyane. Elle est équipée d’une carrosserie en polyester montée sur le châssis-poutre de la 2CV et équipée de quatre freins à disque issus d’une VW Polo.″
Sur la piste
Après cette description de la machine de guerre, le moment est venu de nous installer au volant. Lionel ne cesse de me mettre en garde contre les approximations de la boîte de vitesses qui se dispense bien sûr de la moindre grille. Ce qu’il ne sait pas, c’est que j’ai appris à conduire au volant d’une Jeep Willys à la boîte particulièrement capricieuse. Alors le levier baladeur de la 2CV Cap48 ne va pas m’arrêter.
Une fois bien installé dans le baquet Sparco – réglable s’il vous plaît, j’enclenche la première et je m’élance sur une piste humide et froide. Le temps de bien trouver mes automatismes avec la boîte et me voilà dans le rythme. En fait, on oublie rapidement qu’il n’y a que 70 chevaux parce que le bruit est digne d’un bolide de course et les changements de rapports virils se font également dans une ambiance course.
L’auto convient bien au circuit de Mettet. Effectivement la boîte supporte les changements de rapports sans embrayer, que ce soit en les montant ou en les descendant. Du côté des freins, ils font ce qu’ils peuvent. La pédale agit eu début avant de perdre son efficacité en milieu de course. On s’y fait aussi. C’est comique de sentir la voiture qui louvoie au freinage de la fin de la ligne droite tandis qu’on enchaîne le double gauche qui suit tout en glisse. J’adore!
Je repasse par les stands après quelques tours pour rassurer Lionel et Maxime. Tout va bien et je m’amuse comme un petit fou. Ils me donnent le feu vert pour aligner les tours autant qu’il me plaira. Je repars pour poursuivre ma découverte de la 2CV Cap48. La direction demande du muscle, surtout à l’épingle mais je ne sens pas encore la fatigue. Au contraire, je joue avec d’autres Dyane améliorées et j’en pique deux au freinage avant la ligne droite avant de me retrouver en travers à la ré-accélération, contraint de les laisser repasser toutes les deux. Vous l’aurez compris, la deuche demande de la modestie et vous oblige à respecter les bases du pilotage sous peine de sanction. Une sanction qui sera avant tout celle du chrono, les vitesses atteintes n’étant pas synonyme de danger.
Et 2018?
L’an prochain, la 2CV Racing Cup proposera une saison riche d’épreuves à Croix-en-Ternois, Mettet, Magny-Cours (principale nouveauté de l’année!), sur l’Anneau du Rhin, à Francorchamps (les incontournables 24H2CV) et à Mettet une deuxième fois. Soit un total de 66 heures de course pour un montant de… 7950 euros en cas d’inscription à l’ensemble de la saison. En présentant ce programme royal, les organisateurs et promoteurs de la 2CV Racing Cup entendent démontrer que le sport automobile amateur reste accessible et permet à tout qui le souhaite d’assouvir sa passion de la course.
Infos: www.24h2cv.be – www.2cvracingteams.be
Ci-dessous, un tour en caméra embarquée à Mettet dans la 2CV Cap48 avec Lionel au volant. Pas simple!
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