Le rallye de Wallonie a présenté, ce week-end, le plus beau plateau du championnat de Belgique des rallyes (BRC) depuis le début de saison. Parmi la vingtaine de voitures de pointe au départ, on dénombrait notamment 13 R5, 4 RGT et 4 WRC et plus d’une dizaine de candidats au podium final.
Une météo exécrable s’était aussi invitée, provoquant de multiples rebondissements. A commencer par le retrait trop précoce de Kris Princen (Peugeot 208 T16 R5), deuxième du général après son meilleur temps dans l’ES3 avant de partir en tonneaux dans la spéciale suivante. Si la course perdait un ténor, c’est surtout le championnat qui va désormais perdre de son intérêt. Certes, à ce moment-là de la journée, ceux qui sont lassés des succès de Freddy Loix (Skoda Fabia R5) pensent qu’il a trouvé son maître en la personne d’un François Duval (DS3 R5) toujours aussi talentueux.
Très en verve sur les pentes de la Citadelle vendredi soir, le pilote de Cul-des-Sarts – qui retrouvait le volant d’une voiture de pointe 3 ans après – n’avait pas attendu ce retrait pour occuper la tête de la course avec sa DS3 R5. Position qu’il conforta durant les deux premières boucles inondées du samedi (et 5 meilleurs temps) pour porter son avantage à plus d’une demi-minute sur Freddy Loix.
Partagé entre l’envie de viser la victoire et l’opportunité de prendre une vraie option sur le titre en jouant placé, celui-ci relançait le suspense dans l’ultime boucle de la journée en alignant 3 scratches pour revenir à 22 secondes. Dudu ne tardait pas à réagir signant son 7e meilleur temps dans Wartet avant de sortir pour le compte dans le dernier chrono du jour.
De quoi offrir une voie royale à Freddy qui pouvait alors gérer, sur les spéciales ensoleillées du dimanche, un avantage d’une cinquantaine de secondes par rapport à Xavier Bouche (Skoda Fabia R5) pour signer, en tête d’un quatuor de Skoda, une quatrième victoire consécutive cette année dans le BRC, un quatrième podium consécutif au rallye de Wallonie et prendre une belle option sur un… quatrième titre de champion de Belgique! Loix compte déjà 80 points contre 48 à Princen.
En dehors des sorties de route, les voitures françaises ont encore fait preuve d’une bien piètre fiabilité. Et ce n’est pas un hasard si ce sont quatre Skoda qui occupent les quatre premières places. Bien sûr, à force de casser leurs prix, certaines équipes jouent dangereusement avec la fiabilité de leur machine. Et puis comment peut-on gérer une équipe qui engage sept voitures sur le rallye en ayant les deux directeurs de ce team dans la course? Bref, chez J-Motorsport, il serait peut-être temps de resserrer quelques boulons au niveau de l’équipe dirigeante, quitte à faire des choix extrêmes.
Par contre, chez Caren Burton, cela aurait pu être un week-end parfait si ce diable de François était resté sur la route. Malheureusement, même si l’on a parfois l’impression que Duval roule le coude à la portière, on ne signe pas des chronos aussi hallucinants en ne prenant pas des risques. Et si Guillaume Dilley avait pu rejoindre l’arrivée au milieu des Skoda. Malheureusement, son embrayage le lâchait dimanche à la mi-journée…
D’autres duels ont tenu les spectateurs et suiveurs en haleine le dimanche. Comme celui entre les Fordistes Xavier Baugnet et Adrian Fernémont qui disposaient tous deux de Fiesta R5 2015. Rapidement dans le top 10, ces deux-là ont finalement joué la 5e place, tout le mérite revenant au local Fernémont, chaussé de Yokohama, qui a brillamment découvert en course le pilotage d’une R5 pour terminer à 7 petites secondes de son expérimenté adversaire.
Duel également entre l’extra-terrestre Stéphan Hermann et Fred Bouvy, 8e et 9e, qui alignaient des voitures aux antipodes l’une de l’autre. Avantagée le samedi sous la pluie, la petite Fiat Punto HGT du talentueux germanophone, victorieux en NCM, a finalement tenu tête à la surpuissante Porsche 997 GT3 d’un Bouvy, décidément à l’aise partout, bien revenu le dimanche et qui a empoché la victoire en RGT.