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Premier Essai : Dacia Spring : une idée en or ?

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C’est une certitude, le prix d’achat actuel des modèles 100% électriques constitue la principale pierre d’achoppement à l’acquisition d’un véhicule de ce type chez les particuliers un tant soit peu intéressés par les alternatives au tout pétrole. Poursuivant sa logique d’offrir l’accès à l’automobile au plus grand nombre, Dacia commercialise dès ce 15 avril, pour des livraisons à l’automne, la première électrique bon marché. Elle s’appelle Spring et nous l’avons déjà essayée!

Jouant à fond la carte de la mondialisation, le groupe Renault a décidé de commercialiser en Europe un modèle initialement destiné au marché chinois et uniquement assemblé dans les usines du constructeur Dongfeng, situées à Shiyan dans la province du Hubei. En effet, contrairement à ce qui était prévu à l’origine, la Renault City K-ZE, elle-même basée au la Renault Kwid vendue en Inde, a connu une très brève carrière en Chine (où elle était vendue 7890€), ce qui a poussé le groupe franco-japonais à changer son fusil d’épaule en se rabattant sur la vieille Europe pour y écouler le premier modèle électrique à bas-prix désormais appelé Dacia Spring. Une idée qui pourrait bien pérenniser le succès de la marque roumaine auprès d’une clientèle entièrement acquise à sa cause.

Avant de vous dévoiler nos premières impressions au volant de cette auto printanière, posons quelques chiffres. Le premier va en effrayer quelques-uns : 45 chevaux ! c’est évidemment très peu dans l’absolu et nous n’avions d’ailleurs jamais roulé dans une voiture aussi peu puissante. Seulement voilà, l’un des avantages de la propulsion électrique, c’est le couple, immédiatement disponible et ici, Dacia n’annonce pas moins de 125 Nm (autant qu’une Kia Picanto 1.2 et bien qu’une Fiat 500 1.2). Pour un petit véhicule pesé à 970 kg, cela devrait largement suffire d’autant que cette Spring est avant tout destinée à un usage urbain et péri-urbain. Les batteries pèsent 190 kg et l’autonomie WLTP est donnée pour 230 km. Ce sont logiquement les particuliers qui devraient être intéressés par cette citadine dans 85% des cas, les 15% restants étant les sociétés de voitures partagées à l’image du groupe Leclerc, en France, qui a déjà commandé ses exemplaires.

Mais installons-nous à bord d’une de ces Dacia Spring uniformément grises alignées à notre attention par l’importateur belge. Précisons d’emblée qu’il s’agit ici des versions Business destinées justement aux professionnels de l’autopartage. Cela veut dire que les couleurs disponibles se limitent au blanc et au gris clair, ce qui est dommageable pour une auto appelée à fréquenter essentiellement la ville. Les Spring plus colorées, attendues à l’automne, devraient bénéficier d’améliorations au niveau des sièges, de certaines finitions mais également du côté du bruit et des vibrations. Bref, nous devrons prendre des pincettes lors de nos impressions d’essai.

Le premier sentiment qui nous vient à l’esprit en nous installant à bord, c’est celui de l’espace. Nous sommes bel et bien dans une vraie voiture avec une garde au toit généreuse et un tableau de bord absolument complet. On reconnait les habituels boutons et autres écrans de la marque au même titre que le volant et les plastiques qui vont avec. Bref, l’environnement ne devrait pas dépayser les habitués de Dacia. Finalement, la chose la plus déroutante, c’est l’absence du moindre levier de vitesses, celui-ci étant remplacé par une molette rotative chromée entre les sièges actionnant trois statuts : Drive, Neutre et Recul. L’écran tactile de 7 pouces offre la navigation, la radio DAB, il est compatible avec Apple CarPlay et AndroidAuto, il y a le Bluetooth, une prise USB et une prise auxiliaire. Une commande pour la reconnaissance vocale est située sur le volant.

Enfin, avant de démarrer, précisons encore que la Dacia Spring reçoit en série un limiteur de vitesse, l’ABS, l’ESC désactivable, le répartiteur de freinage, 6 airbags, l’allumage automatique des feux et le freinage automatique d’urgence. De quoi prendre la route en toute sérénité. Alors c’est parti, après avoir tourné la clé (un geste un peu daté à bord d’une électrique), nous quittons le siège de RBL à Drogenbos pour un parcours de 70 km dans les communes environnantes. Non, nous n’avons pas été cantonnés aux zones 30 de la capitale, et c’est heureux. Que du contraire, nous avons roulé en majorité sur des routes à 50 et 70 km/h et avons même emprunté un moment le Ring à 100 km/h. Et jamais, au grand jamais, nous n’avons eu le sentiment de manquer de puissance. Bon, avouons-le, nous avons, de notre vie, rarement autant respecté les limitations de vitesse mais il fallait jouer le jeu et découvrir cette Spring dans les conditions pour lesquelles elle existe : se déplacer essentiellement en ville ou dans des zones péri-urbaines en profitant des bienfaits de l’électricité. Et ce en sachant qu’on peut véhiculer 4 personnes dans un confort acceptable tout en profitant, si besoin, d’un coffre de 290 litres qui peut être porté à 620 litres en abaissant la banquette.

Alors oui, le confort est spartiate, on est plus posé sur les sièges que dedans, la sonorité à très basse vitesse n’est pas agréable puisqu’on profite aussi bien de l’avertisseur piétons que ces derniers mais gageons que tout cela sera affiné sur la version définitive. Parce que sincèrement, nous avons parcouru les 70 km proposés en discutant avec notre passager, sans jamais hésiter à entrer dans un rond-point d’un coup d’accélérateur ou encore de monter rapidement à 100 km/h sur l’autoroute. Et à l’arrivée, il nous restait encore 167 km d’autonomie alors que notre moyenne s’établissait à 11,4 kWh/100. Ce qui annoncerait une autonomie totale de 240 km soit mieux que celle annoncée par le constructeur (normes WLTP).

L’auto peut être rechargée sur une prise domestique 220V (en 14h), en moins de 8h30sur une Wallbox de 3,7 kW, en moins de 5h sur la même en 7,4 kW et enfin, une charge de 80% en moins d’1h30 sur une borne DC 30 kW. Sachant qu’en Europe, le roulage moyen quotidien d’une citadine comparable est de 31 km, la Dacia Spring n’aura donc besoin que d’une seule charge par semaine. Alors, n’êtes-vous pas convaincus qu’en affichant un tarif de 16.990€ (version d’accès Comfort), cette Dacia Spring pourrait bien marquer une solide étape dans l’électrification de notre parc automobile ? Réponse dans les prochains mois.

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